Congrès Européen d’Apiculture à Quimper: mobilisation immédiate

26 octobre 2022,

Le Congrès Européen d’Apiculture se tenait ses jours-ci à Quimper, 4 jours de conférences et expositions à la suite d’un des pires été de la décennie pour les abeilles, après celui de …2021. Les colonies d’abeilles ont énormément souffert de la canicule, aussi bien en raison de la température estivale qu’en raison de l’impact sur les plantes et arbres mellifères de plusieurs mois de sécheresse tout au long de l’année. La sécheresse et la canicule, associées aux pollutions et aux pesticides qui fragilisent les abeilles, les rendent encore plus sensibles aux parasites et aux attaques du frelon asiatique. La situation de la pollinisation est critique.

Les organisateurs lancent un appel solennel à changer de vision sur l’aménagement des territoires, et proposent des mesures immédiates, faciles à mettre en place et à encourager d’urgence.
Pour faire face au déclin des pollinisateurs,
freiner la dramatique perte de biodiversité, et relever le défi du bouleversement climatique.

Une des magnifiques photos d’hyménoptères d’Eugenijus Kavaliauskas http://www.dantis.net/x3/galleries/macro/Hymenoptera/

Les 12 mesures exigées par les signataires de l’Appel :


1/
Planter des arbres, des arbustes et des haies dans les champs cultivés et à leurs bordures pour héberger et nourrir les oiseaux, les chauvessouris, les pollinisateurs et la faune
sauvage.


2/
Redécouper les immenses champs cultivés actuels en des mosaïques de parcelles cultivées plus petites séparées par des haies.


3/
Laisser les sols couverts de plantes toute l’année, en ne labourant plus les champs et en semant directement dans le sol en “semi souscouvert”.


4/
Favoriser les essences et les plantes mellifères plus résistantes au bouleversement climatique, comme le sainfoin, la luzerne ou le mélilot.


5/
Planter des arbres mellifères à racines profondes sur la partie la plus élevée des champs, des arbustes et des haies dans les parties intermédiaires et les plus basses, et créer des
talus et des baissières suivant les courbes de niveaux naturelles des terrains.


6/
Planter des végétaux mellifères et pollinifères en bordures de cultures ou en intercultures, et ne plus faucher les bordures des champs.


7/
Mieux protéger les ruisselets existants, créer des petites mares et des retenues collinaires, bordés d’arbres pour diminuer l’évaporation de l’eau, à moins de trois kilomètres des
ruches afin de favoriser des microclimats plus favorables.


8/
Privilégier les prairies naturelles et soutenir l’élevage à l’herbe, moins coûteux en intrants.


9/
Stopper la déforestation et encourager la gestion de forêts diversifiées en combinant les essences (notamment favorables aux pollinisateurs) et freiner l’expansion des
monocultures
d’arbres résineux, fragiles, peu productives à long terme et sensibles au bouleversement climatique.


10/
Aider les agriculteurs à redéfinir leurs parcellaires et diversifier leurs productions pour augmenter significativement les infrastructures agroécologiques (mares, talus,
fossés…).
Et créer de nouveaux débouchés, source d’emplois sur les territoires (valorisation et bonne gestion du bocage par exemple).


11/
Soutenir par des aides la transition vers l’agriculture biologique et l’agroforesterie.


12/
Favoriser la labellisation des exploitations avec l’association Bee Friendly qui œuvre pour une reconnaissance d’une agriculture respectueuse de l’ensemble des pollinisateurs
et de la biodiversité par des pratiques agricoles plus vertueuses.

 

L’appel de Quimper est disponible ici  Appel_de_Quimper_-_21_octobre_2022