Archives d’un auteur

Les cent pas

17 avril 2013,

par Alain Hervé

Alain Hervé discutant avec le commandant du Queen Mary

Alain Hervé discutant avec le commandant du Queen Mary

 

Dans ma famille on prononçait cette vieille locution française, lorsque mon grand-père arpentait le plancher craquant de son appartement dans un va et vient silencieux. Il avait conservé cette pratique de son passé maritime. Il avait dans sa longue carrière de capitaine au long cours, de cap-hornier, dû souvent parcourir l’espace restreint de sa passerelle pour se dégourdir les jambes, pour calmer son angoisse des attaques des sous-marins allemands, pour réfléchir, méditer, ne penser à rien.

Faire les cent pas, cela signifie prendre de la distance, de la hauteur, s’isoler. (suite…)

Perfect mothers … Il n’y plus de morale?

17 avril 2013,

par  Saura LoirPerfect-Mothers_portrait_w193h257

L’amour, l’amour, toujours l’amour. Combien de pages n’a-t-on pas noircies sur ce thème éternel, combien d’opéras, de chansons, de poèmes n’a-t-on pas écrits, combien de larmes et même de sang  n’a-t-on pas versés en son nom ? La relation amoureuse, sujet inépuisable qui a été décliné sous mille et une formes, jusqu’aux plus improbables comme King Kong et sa belle prisonnière. Pourtant, la réalisatrice Anne Fontaine, s’inspirant d’un roman de Doris Lessing, « Deux grand-mères », a réussi à innover en faisant tomber dans les rets de Cupidon deux mères et leurs deux fils respectifs. Libertinage ? Dépravation ? Milieu pauvre et sordide à la Zola ? Rien de tout cela, bien au contraire. Dès les premières images, le ton est donné. (suite…)

Réflexion pour le soleil de cet enfin dimanche de printemps.

14 avril 2013,

par Christophe Chelten

Le ciel de Paris le 14 avril 2013 à 13h30

Le ciel de Paris le 14 avril 2013 à 13h30

Pour quoi mobilise t-on de telles forces de police et de justice pour traquer et punir trois minables qui défoncent une devanture de bijouterie pour y voler les saloperies soit disant précieuses qui s’y trouvent?

Pourquoi ne recherche t-on pas ceux qui détraquent le climat, qui déchainent les cyclones, qui bousillent les saisons, qui font fondre la banquise, qui mettent l’humanité en danger…?

Le Premier homme, roman et film

14 avril 2013,

Par Alain Hervé127308-jacques-gamblin-200x200-1

Camus est mort au sommet de sa gloire. Il a laissé derrière lui un vide qui l’a grandi. Son dernier manuscrit : «  le Premier homme » a été publié dans son état d’ébauche. Son écriture brute accentue les caractéristiques du personnage Camus. Le film de Gianni Amelio le traduit parfaitement. Il retrace la visite que Camus fit en Algérie en 1958, en pleine guerre. A la recherche de son enfance à Solférino près de Mondovi et dans le quartier de Belcourt à Alger. Sa mère et sa grand-mère pauvres blanches. Très pauvres. Le père mort pour la France en 1914. Et le prix Nobel hagard devant deux peuples qui défendent la légitimité de leurs droits à la même terre. Et s’entre tuent. Camus déchiré entre ses liens du sang et son idéal décolonisateur.

Jacques Gamblin exprime à la perfection cette occlusion mentale de l’homme, de la vedette (suite…)

Ravel-Echenoz aux Athevains

14 avril 2013,

par Michèle Valmontvz-c50a650b-4740-4d74-93d0-7416a013c70b

Adapter un roman au théâtre n’est pas toujours aisé ni souhaitable. C’est pourtant le pari qu’a parfaitement réussi Anne-Marie Lazarini en portant sur la scène des Artistic Athévains le « Ravel » de Jean Echenoz.

Cet ouvrage retrace avec minutie les dix dernières années de la vie du compositeur. Il est alors un musicien reconnu, adulé et joué dans le monde entier. Mondain et raffiné jusqu’à la maniaquerie, entouré d’amis, il n’en demeure pas moins un être secret, solitaire, vivant avec sa gouvernante dans sa petite maison  de Montfort l’Amaury, entouré d’automates et d’horloges. De sa vie privée on ne sait rien, sans doute parce qu’il n’y a rien à savoir. Peut-être complexé par sa petite taille, Ravel n’a, semble-t-il, jamais vécu de passion amoureuse. Dichotomie totale entre l’homme et l’œuvre, éclatante, elle, de fougue, de sensualité, d’élan enthousiaste. (suite…)

Diversion géniale

10 avril 2013,

par Christophe CheltenDSC00631

Je ne sais pas qui a inventé cette opération de diversion. Il s’agit sans aucun doute d’un brillant stratège politique. Livrer à la curiosité publique l’état de la fortune des élus, voilà lancée une opération grandiose, nationale de gossip. Le public attend de croustillantes révélations. La rubrique people qui se limitait à des exposés sur les relations amoureuses supposées des figurants du premier rang, va s’enrichir, si l’on peut dire, du détail de tous leurs biens: maisons, voitures, bijoux, meubles, pensions, salaires…

Ce déballage juteux va passionner les foules, susciter l’envie, la haine, le désir de revanche, et (suite…)

Ils sont en fleurs

9 avril 2013,

Que s’est il passé aujourd’hui 8 Avril 2013 d’important? C’est curieux les actualités ne le mentionnent pas.DSC00480

Les magnolias, Magnolia x soulangeana, et Magnolia stellata sont en fleurs en ce début avril, avant d’être en feuilles. Les autres années on pouvait les voir en fleurs dès la mi-mars. Manifestation de beauté gratifiante, rassasiante, saturante au bord de la rue, au détour du chemin. Beauté nourrissante. Ils émergent du froid et du bois triste de l’hiver. Grâce soit rendue à ceux qui les ont plantés. Restons un moment à les aimer des yeux. Si vous êtes à Paris vous pouvez les voir au Luxembourg, ou au Palais Royal. Ou devant votre fenêtre si vous en avez planté hier d’urgence.

Mort de Thatcher, la dame de la honte

9 avril 2013,

par Christophe Chelten235915General_Belgrano_naufrage

Margaret Thatcher est cette femme qui donna l’ordre le 2 mai 1989, de tuer les 323 jeunes marins du  Général Belgrano un croiseur vétuste datant de 1951, qui opérait en appui du corps militaire argentin pendant la guerre des Malouines. Il fut torpillé par un sous marin nucléaire de la dernière génération. La femme qui faisait charger les mineurs de fond grévistes par la police à cheval au nom d’un économisme borné ne mérite que du mépris.

L’humanité disparaîtra, bon débarras! par Yves Paccalet

8 avril 2013,

“Nouvelle édition revue et aggravée”. Arthaud éditeur 15 €

par Alain Hervé416AV4ESWPL._SL160_

Question : Serai-je mort à temps pour ne pas disparaître avec l’imminent hiver nucléaire ?

Implacable. Brillant. Irritant. Irréfutable. Fascinant. La nouvelle édition du livre de Paccalet comble cette aptitude obscure qui en nous souhaite le désastre, le désire même.

La démonstration est faite dès les dix premières pages du livre : l’humanité se suicide. (suite…)