Sortir du nucléaire en 5, 10, 20 ans, voire plus si affinités ?

23 octobre 2011,

par Ghislain Nicaise

L’Agence France-Presse,  a publié le 20 octobre dernier un communiqué traitant du voyage d’Eva Joly au Japon : Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, a affirmé jeudi à Tokyo qu’il n’y aura pas d’accord de gouvernement avec le PS s’il n’y a pas d’engagement sur la sortie du nucléaire, qui représente “le point dur” des discussions en vue de 2012.

“Je suis la seule candidate (à la présidentielle) qui veut la sortie du nucléaire en France”, a déclaré Mme Joly lors d’une conférence de presse, en rappelant qu’elle souhaitait qu’il n’y ait plus de centrale nucléaire sur le territoire français d’ici 20 ans.

Je suis surpris et même légèrement irrité par les discussions sur le temps qu’il faudrait pour “sortir du nucléaire” et je m’interroge sur la signification exacte de ces trois mots. Le réseau associatif qui se consacre totalement à cette question, dont le nom est, sans équivoque, “Sortir du Nucléaire”, propose une sortie en 5 ou 10 ans, étude chiffrée à l’appui. Vous pouvez télécharger cette étude d’une centaine de pages ou même son résumé en 28 pages mais je crois que la majorité des personnes qui aimeraient donner leur avis sur le sujet n’ont pas vraiment l’envie ou le temps de les lire.

Certain-e-s militant-e-s sont même en faveur de l’arrêt immédiat des centrales nucléaires, pour une “sortie” immédiate. Il n’est pas besoin d’être spécialiste en énergie pour parier qu’une telle mesure en France, à supposer qu’une dictature puisse l’imposer,  provoquerait des désordres tels que le nombre de morts serait bien supérieur à ce que pourrait entraîner la défaillance d’une centrale.

D’un autre côté la raréfaction prévisible de l’uranium 235 permet de penser que les centrales ne pourront plus fonctionner dans quelques décennies, du vivant de la jeune génération d’aujourd’hui, celle qui arrive en âge de voter (voir ici). Les solutions nucléaires alternatives à l’uranium, quatrième génération ou ITER, ont été mises au pilori sur le site du Sauvage, ici et ici.

Alors, sortie en 5, 10, 20 ans ou davantage ? (1)

Il est assez rare de voir exposer que la seule attitude réaliste consiste à oublier les “sorties” en nombre d’années et à reposer ce problème en d’autres termes, sous la forme de deux questions :

1) devons-nous construire de nouvelles centrales ?

2) jusqu’à quel point pouvons nous prolonger l’activité des anciennes ?

Si la deuxième question peut apparaitre d’une technicité redoutable, on pourrait par contre soumettre la première à référendum :

Voulez-vous que l’on arrête de construire des centrales nucléaires dans notre pays ?

Je suis prêt à parier que l’on obtiendrait un oui franc et massif.

Ghislain Nicaise

(1) Avez-vous noté que ce sont des multiples de cinq : si nous avions des mains à 4 doigts comme les personnages de Walt Disney, faudrait-il sortir en 4, 8 ou 16 ans ?