Nicolas Hulot déclare sa candidature

14 avril 2011,

par Dominique Martin-Ferrari

Mercredi 13 Avril, 11h,  à Sevran, Nicolas Hulot  déclare sa candidature à la présidentielle.

Bien sûr, il ne sera pas Président de la République et tous ceux qui feront semblant de l’enfermer dans ce rôle, sont de biens mauvais coucheurs.

Il n’est pas là pour régler les contentieux sur la retraite ou la sécurité sociale. Pourtant, on lui demandera de le faire, et ce sera juste, parce qu’il est entré dans l’arène et que c’est maintenant à lui de frotter ses idées généreuses aux dures réalités . Il est parti pour autre chose : ramener au noble fait politique toute une jeune génération découragée par les querelles entre partis,  et sans intérêt pour les projets de société qu’on lui propose. Lui en propose-t-on d’ailleurs ? Tous les discours ne tournent-ils pas seulement autour de l’art d’accommoder les restes ?

Nicolas Hulot ne sera sans doute, dans l’histoire, qu’une petite pierre qui tend à faire bouger les lignes. Mais imaginez l’effet que va produire son discours, martelé durant toute l’année et dans tous les médias, grâce au choix qu’il vient de faire : aller au charbon…..

PS ou UMP nous ont-ils déjà expliqué que les choix d’aujourd’hui seront déterminants pour notre futur proche ; qu’il fallait sortir d’un productivisme sans fin, et d’un capitalisme ultralibéral ; que les lois humaines ne peuvent plus s’affranchir des lois de la nature ; qu’il convient de faire le choix d’une croissance qualitative et sélective ;qu’il faut transformer toutes les volontés individuelles, dont on culpabilise une génération, en énergie collective ?

Boîte à « y a qu’à « ? peut être ; mais si elle devenait la boîte à outils du futur ?

Pour cela, encore fallait-il montrer l’exemple d’une autre voie que celle de la concurrence à outrance et du rapport de force permanent.

« Changeons de cap » dit il.

« Mettons de la cohérence dans l’action publique en lui donnant un sens ; » Remettre de l’humain partout, dans les choix de progrès , dans l’inventivité mieux reconnue d’où qu’elle vienne , « soustrayons à la cupidité , les biens communs » Qui jusqu’à présent se  préoccupe de cette question , en dehors d’une littérature réservée , de quelques conventions internationales et  de quelques ONG poil à gratter !

« dans le monde de la solidarité, récupérons les prérogatives régaliennes et réinvestissons les espaces de pouvoir … L’Europe est devenue notre biotope commun , notre référence et notre fierté. »

« Les élections présidentielles nous entraînent dans une dynamique de changement…Cette dynamique est incompatible avec le pouvoir en place et la majorité actuelle, et ne peux être un blanc seing pour le centre. L’heure n’est plus au pacte mais au contrat social. »

Si ces quelques messages pouvaient faire qu’une partie de citoyens français reprennent espoir et s’investissent pour construire leur futur. Qu’ils se l’’approprient et définissent enfin leurs nouvelles règles de gouvernance, au lieu de déléguer par lassitude ; qu’une « génération Nicolas Hulot » qui avec lui , a protégé les dauphins , a découvert les différences humaines et les autres peuples du monde ,  avant encore de découvrir que des inégalités existaient à la surface du globe de manière criante et insupportable et qu’aujourd’hui, avec lui, elle mette la main à la pâte, avec les outils de débat de sa génération ,  alors ces élections valent qu’on s’y intéresse.

Vous ne voyez pas Nicolas Hulot Président de la République ? Moi non plus, mais je ne n’y vois pas Eva Joly non plus ; et bien d’autres petits candidats qui s’agitent aujourd’hui, non plus . Quand Coluche s’est présenté, personne n’y croyait ? Sa candidature de témoignage a cependant eu plus de sens et de durabilité que  bien des petites candidatures à programmes négociables…..

Après tout , il ouvre à nouveau la route à une troisième force . S’il n’y arrive, ce sera quelqu’un d’autre . L’essentiel est qu’il aura travaillé à réélargir le cercle de l’écologie à tous ses courants jusqu’à peut être permettre enfin la réalisation de ce groupe parlementaire indépendant entre les deux vieilles majorités ? (voir le ligne communiqué de Michèle Rivasi)

Dominique Martin Ferrari