Hulot et l’Alimentation Générale

19 mai 2011,

par Alain Hervé

Nous avons assisté à la première rencontre des membres parisiens et coopérateurs de EE/LV avec Nicolas Hulot dans le décor d’un bistrot à l’enseigne prometteuse de « L’Alimentation Générale » le vendredi 13 mai 2011, 64 rue Jean-Pierre Timbaud dans le onzième arrondissement de Paris

La séance commence avec une demie heure de retard. Une formule à ne pas retenir pour les prochaines fois.

Hulot apparaît très détendu. La mèche frontale en ordre. Il est habillé sans style ou bien son style neutre, bottines et chaussettes de coton gris pâle. On lui a préparé en guise de piédestal un tabouret de bar. Notre mauvaise photo sur téléphone donne une idée du décor décroissant.

Hulot en chair et en os ressemble au Hulot de la télé. Il se ressemble. C’est à dire qu’il a un visage stable, animé d’un léger tic sur l’œil droit. Adolescent rattrapé par l’âge.

Il a un visage de candidat plausible et durable qui ne va pas fondre à la première averse, qui va supporter l’invective de la tribu politicienne et de la meute journalistique lorsque commencera la vraie curée, je voulais dire campagne. Pour le moment nous en sommes aux préliminaires. On le présente. Il se présente avec les mêmes termes que ceux de sa déclaration de candidature à Sevran il y a un mois.

Il apprécie la situation. Ce que signifie sa notoriété antérieure dans le registre médiatique. Des avantages et des inconvénients qui en résultent. Il parle de sa vision de l’écologie. Il sait de quoi il parle. Ce fut un écologiste naturaliste, il est devenu un écologiste politique sans renoncer pour autant à sa vision initiale. Il disait autrefois : la nature et l’homme. Devant son auditoire militant teinté vert-gauche, il dit: l’homme et la nature. Je résume.

On se reportera à son discours pour en apprécier les nuances. On lui pose des questions. La première, est-ce une question maligne, à propos de la publicité ? Il dit quel peut être le rôle de la pub et ce qu’il ne doit pas être.

Il ne fatigue pas sous la lumière du projecteur, sous l’averse de questionnement. Il connaît son sujet. Il peaufine les aspects économiques, monétaires, démographiques… Ceux sur les quels on espère le coller. Il pense que la perception de l’urgence écologique est telle dans le public que l’on va assister à un basculement de l’opinion. Et que la France risque de devenir un leader européen dans ce mouvement. On rêve avec lui. On imagine un vaste basculement de la société de consommation vers une société d’intelligence. A des lieues de ce que la classe politique classique continue de prôner : un retour à une mythique croissance invoquée de droite à gauche. On partage son analyse. Les applaudissements saluent ses formules synthétiques.

On pense au courage nécessaire pour se lancer dans ce genre d’aventure. On se dit que l’on devra l’aider car jusqu’à ce point, il pense juste.

On remarque sur sa gauche, dans l’ombre, Yves Cochet qui ne se manifestera pas. Mais qui s’est désisté en sa faveur et qui le soutient. Sur sa droite Jean-Paul Besset.

On imagine une campagne présidentielle plus surprenante que celle qui s ‘annonçait initialement. L’effondrement de Strauss Kahn qui va se produire dans les jours suivants va accélérer le changement de donne. On imagine un affrontement final Hulot, Le Pen. Qu’est qu’on ne va pas imaginer ?

Il termine sous les applaudissement et une rumeur approbatrice. A suivre.

Alain HERVE