Quel plaisir, quel bonheur de découvrir un magazine intitulé Philosophie magazine parfaitement lisible d’un bout à l’autre.
La philosophie en général soit par maladresse, soit par prétention, se dissimule derrière un discours jargonneux.
Il y a différents types de jargon soit kantien, soit deleuzien, soit derridien, soit… Il y a des jargonneux vivants qui continuent de sévir…
Nous avons des jargonneux écolos mais cessons de nous faire des ennemis…
Les différents jargons dissimulent en général une faiblesse de pensée et visent une adhésion de type religieux. Il n’est pas de bon ton de dénoncer les jargonneux. Tant pis.
On aimerait que Philosophie magazine leur consacre un numéro spécial. Il faut être de la partie pour les débusquer. Les territoires de l’imposture dans l’art, la littérature… entretiennent leurs garnisons aussi bien que dans l’économie, la finance, la politique…
Le phénomène n’est pas un privilège de notre époque. Il remonte comme on dit à la plus haute antiquité.
Quand on aime modestement la philosophie on se régale à la lecture de ce Magazine.
Ceci dit le dernier numéro de ce magazine dénonce le Nucléaire sous le titre : «Avons nous perdu la raison?»
Remarquable exposition des pour et des contre introduite par le rédacteur en chef Alexandre Lacroix.
Au titre des «pour», nous avons droit à l’exposé habituel de Luc Ferry qui est certes clair mais trempé dans l’encre du mépris et de la suffisance. Ferry n’est pas idiot, il a une mèche avantageuse et un abord séduisant mais il fait commerce d’anti écologisme. Il s’est fait connaître de cette manière et il persiste dans la mauvaise foi. Sa mise en demeure favorite consiste en cette formule « Veut-on renoncer au progrès ? » Comme s’il n’y avait qu’un seul progrès possible.
Dominique Bourg le philosophe du Comité de veille écologique de Nicolas Hulot lui donne la réplique du tac au tac .
On lira dans ce même numéro Hans Jonas, Günther Anders, Kenichi Mishima, Jean-Pierre Dupuy et Peter Sloterdijk.
Christophe Chelten