Nafissatou Diallo enceinte?

8 septembre 2011,

par Alain HERVE

Le gavage des oies à l’entonnoir est considéré comme une pratique barbare. Cependant les papilles de l’animal humain se tordent de plaisir lorsque les cellules du foie gras cancéreux les effleurent en route vers notre gosier. Nous nous régalons de la même manière que les chiens se régalent en mangeant les crottes de leurs semblables.

C’est la vie.

Le gavage médiatique de nos cervelles à l’entonnoir télévisuel fonctionne de la même manière.

Ainsi nous nous délectons de l’avalanche informative relatant les déboires de Nafissatou Diallo.

Des centaines de journalistes abreuvent depuis des mois des millions de téléspectateurs d’une histoire assez banale de copulation rapide.

Les autres événements de l’actualité guerrière, politique, économique passent au second plan. L’odyssée sexuelle de deux humains passionne plus que la traque ratée de Kadhafi, (où sont passés les drones ?) plus que le lent massacre des Syriens, plus que l’effondrement économique de l’Europe…

Les biologistes et les anthropologues savent en effet depuis longtemps que les espèces vivantes, dont la nôtre, obéissent à une priorité absolue : se reproduire.

Les autres manifestations de la vie ne sont qu’accessoires.

C’est la vie.

Le mâle DSK manifestant un désir urgent et aveugle, obéissait à cette loi de la nature.

Les biologistes et les gynécologues ont également observé que les copulations hâtives et non consenties de la part de la femelle, autrement dit les viols, étaient  très souvent sanctionnés par un taux de fertilisation très élevé, y compris en dehors des périodes de fécondité.

On s’étonne que l’organisme de Nafissatou n’ait pas réagi de la sorte.

Est ce l’attente d’une éventuelle fécondation qui crée un invisible suspense auprès du public ?

Je ne m’explique pas autrement le succès de ce feuilleton  qui le hisse pour l’audience,  au rang du désastre du 11 septembre. Nous assistons fascinés à ce spectacle médiatique. Certes le parcours éclair de DSK du Capitole à la Roche Tarpéienne nous a émoustillés d’entrée. Mais la suite ?

La suite appartient au registre des scénarios shakespeariens. C’est la destinée de l’espèce humaine entière qui se joue devant nos yeux. Un homme et une femme qui copulent engendrent à priori une descendance.

Nous voilà loin de l’érotisme, de l’amour, des institutions qui les encadrent, et de la culture qui les orne et les travestit. On oublie que le sexe est d’abord, et finalement l’instrument fondamental de l’Evolution

Nous sommes revenus à la bête qui obéissant aux lois de l’espèce se reproduit.

DSK nu, bandant, sans le costume ni la cravate de sa fonction, participe à un projet universel. A des années lumière de son bricolage financier du FMI.

C’est la Vie.

Pratiquement ou symboliquement, un projet d’enfantement a eu lieu. Nous en attendons le résultat. Cet enfant hypothétique est–il le sept milliardième animal humain dont on a récemment signalé l’apparition imminente sur cette planète encombrée?

La Vie, c’est intéressant, non ?

Alain HERVE