Petit désastre

31 janvier 2012,

Par Christophe Chelten

Devant le petit désastre auquel nous assistons, on essaie de comprendre ce qui s’est passé avec les EELV Europe Ecologie, les Verts, depuis leur intention initiale de présenter un candidat aux élections présidentielles.

Deux candidats plausibles se présentaient aux primaires : Joly, Hulot. Les sondages donnaient Hulot largement gagnant. Les militants ont choisi Joly.

Hulot avait un défaut, avoir une image de gagnant : ses succès d’audience dans les médias, sa fréquentation des politiques de haut niveau, ses réussites professionnelles et commerciales, son équipe de haut niveau, sa militance naturaliste, sa connaissance des enjeux…

Joly avait une qualité, avoir une image de victime : sa condition d’immigrée, son accent, sa carrière judiciaire mouvementée, les menaces dont elle avait été l’objet, son ambition de justicière, son isolement…

Elle avait une qualité particulière : elle n’avait qu’une idée très floue de ce qu’était l’écologie.

Une majorité de militants écologistes qui seraient catastrophés de voir l’écologie s’imposer, avaient trouvé leur Jeanne d’Arc. Ils l’ont affublée de lunettes de clown.

L’accueil que l’opinion publique, c’est-à-dire les électeurs, fait à leur candidate ne les déçoit pas. Elle suscite l’agacement, l’incompréhension, l’ennui, le ridicule, la pitié…

Ils sont assurés de perdre. Ils restent fidèles à leur religion de l’échec. Ils peuvent être rassurés, ils n’atteindront pas les 5%.

Où est passée l’écologie dans cette mascarade ?

Qui pose la question des nouveaux rapports que l’humanité  doit engager de toute urgence avec la nature ?

Depuis Darwin, l’homme a dû déménager de son piédestal de droit divin. Il doit aujourd’hui assumer sa solidarité avec la totalité du monde vivant. L’écologie ne pose que cette seule question.

Encore faut-il la poser, l’expliquer, ce qui nous emmène très loin du débat à ras d’économie auquel nous assistons jour et nuit.

Est il trop tard pour se ressaisir ?

Il faut se décider dans les jours qui viennent.

En 2017 il sera beaucoup, beaucoup trop tard. La crise économico-financière qui commence seulement, ne laissera qu’un champ de ruines.

Christophe Chelten