Nous sommes en guerre

25 février 2012,

par Christophe Chelten

L’acharnement des éditorialistes contre Eva Joly signalé par Anne-Sophie Mercier dans le Monde du 25 février est assez flagrant. Il résulte, selon certains d’entre eux, du fait que ne pouvant accabler l’écologie, ils s’en prennent à celle qui prétend la représenter. La recette du cocktail est complexe. Il y entre pour une part de l’antiféminisme, de l’antivieux, de l’antiétranger, de l’antisociétécivile, mais surtout de l’antiécologisme. Christophe Barbier de l’Express, qui nous a habitués à des observations plus fines, va jusqu’à prétendre que l’écologie n’a pas su depuis quarante ans faire émerger des personnalités de premier plan. Et alors, que sont Théodore Monod, René Dumont, Dany Cohn Bendit, Jacques-Yves Cousteau, Brice Lalonde, José Bové, Nathalie Kociusko Morizet, Nicolas Hulot et d’autres …  Je ne vois aucun parti qui ait suscité autant de personnalités inspirées, je dis bien inspirées, depuis longtemps. Il ne va pas nous opposer des Sarkozy ou des Hollande qui sont des utilités de circonstance, médiocres porte paroles  de la droite et de la gauche. Je dois dire que depuis le père Le Pen, Besancenot et Mélenchon, je n’ai pas vu beaucoup de tribuns passer la rampe.

Il est certes difficile de rencontrer des héros en dehors des guerres. Mais rassurons-nous, nous sommes déjà en guerre pour gérer l’effondrement de la société de consommation. Nous allons voir émerger des prophètes. Ils devraient noter qu’Eva Joly est la seule à s’être rendue à Fukushima et en Grèce. Michel Rocard qui radote sur l’innocuité du nucléaire devrait se payer le voyage au Japon.

Christophe Chelten