C’est un spectacle sans précédent, une exhibition féminine hurlante. Allez d’urgence au musée Maillol rue de Grenelle à Paris. Ca commence. Il va y avoir la bousculade car c’est une exposition de très grande qualité. Elle fut violée par son professeur Agostino Tassi. Il lui avait appris la peinture et la violence de la vie. Artemisia Gentileschi a peint avec jubilation des têtes coupées. A répétition celle d’Holopherne en pensant sans doute à son violeur Tassi. Qu’elle soit la fille d’un père peintre, Orazio Gentileschi, qui l’éleva. Sa mère était morte. Qu’elle ait peint dans le sillage du Caravage. Qu’importe. Elle a peint avec talent et fureur. Avec bonheur. On est saisi de ferveur devant l’intensité de ses chairs nues. Elle illumine l’oeil. Un film sur la vie d’Artemisia reparaît pour la circonstance. On en reparlera. On aime ce genre d’exhibitionnisme féministe impitoyable, sensuel, haut.
Alain Hervé