Mélenchon acte un

26 avril 2013,

par Alain Hervéaffiche-langoureau-190x253

Mélenchon nous a offert hier soir sur le petit écran une grandiose manifestation de son talent de bateleur. Je ne sais pas s’il est passé par un Actor’s studio du 93, mais il pourrait faire une très belle fin de carrière sur les planches. Un régal.

Son numéro avec Attali dans le rôle du clown triste, mérite d’être rangé au rayon des incunables de la Grande Bibliothèque de France.

Mélenchon peut sauver la France. Si elle mérite de l’être. Si elle veut l’être.

A peine nommé premier ministre, il va remettre les Allemands au pas, (de l’oie) et l’Europe dans la foulée. Il va maîtriser les océans et leur faire cracher des flots d’énergie non polluante. Il va néantiser la dette par l’inflation. Il va déloger manu militari les locataires des paradis fiscaux. Il va créer des centaines de milliers d’emplois dans les PME. Il va entamer la transition écologique. Il serait temps…

On l’écoute, on le regarde. Il convainc.

Les Solfériniens (les socialistes hollandiens), comme il les appelle, se trompent manifestement. Leur politique est tout à la fois indécise, timorée et lâche. Elle empire à vue d’œil. Passons à la suite avec Mélenchon. La série de coups de bluff qu’il promet laisse songeur. Ca passe ou ça casse. Il insiste : la France est la seconde puissance européenne, elle a un pouvoir immense (de chantage) sur l’Allemagne, donc sur l’Europe, qui est la première puissance économique mondiale, donc sur la Chine, et les Etats-Unis. Si j’ai bien suivi.  Il suffit qu’elle se décide. Vive la France.

Souriant, ricanant, sarcastique, autoritaire, hypnotiseur, blagueur, véhément, extrêmement intelligent, Mélenchon est notre Jeanne d’Arc à la cravate rouge. Il fait à peine peur. Le vilain crachat qu’Attali a préparé pour sa sortie en annonçant une Corée du Nord est encore hors de propos.

Mélenchon est un illuminé certes, mais il trimballe un sacré sac de bonnes analyses, de bons diagnostics, de bonnes solutions, même s’il ne les détient pas toutes. Ce n’est pas un Beppé Grillo. Et mieux vaut un illuminé qu’un éteint.

Il oublie seulement qu’il s’adresse à un peuple anesthésié par la télé, intoxiqué par la pub, endormi par le ronron électoral, qui apprécie de ne rien voir changer, surtout lorsqu’il vote pour le changement.

A suivre attentivement à partir du 5 mai.