par Charles Ribaut
Depuis que le Festival de Jazz de Nice s’est déplacé de Cimiez vers le jardin Albert 1er, le Théâtre de Verdure a pris le relai des Arènes : c’est la scène où le public peut vraiment s’asseoir. Il est difficile de dire si cela attire un public différent mais la programmation y est peut-être parfois moins pop, plus ciblée vers les oreilles éduquées. Les quelques 2000 personnes qui ont pu s’asseoir hier soir dans ce théâtre, et celles qui sont restées debout n’étaient probablement pas toutes férues de jazz mais elles ont fait un triomphe au batteur Manu Katché (Val de Marne), au sax, soprano et ténor, Tore Brunborg (Norvège), au trompette Luca Aquino (Italie), accompagnés au piano et à l’orgue Hammond par Jim Watson (Royaume-Uni).
Ce que j’ai remarqué : le programme était riche et varié, un jazz contemporain qui doit beaucoup à d’anciennes étoiles comme Miles Davis et John Coltrane sans en être une démarque, un jazz qui intègre les recherches qui se sont exprimées depuis 50 ans sans verser dans la déstructuration du free jazz (qui suscite toujours en moi l’ennui). La recherche dans la qualité du son était évidente et l’orchestre était certainement aidé par un excellent ingénieur, qui est parvenu à ce qu’un auditeur assis près des haut-parleurs n’aie pas besoin de se boucher les oreilles comme c’était le cas la veille avec d’autres formations.
Manu Katché, batteur classique mais brillant, est aussi beau parleur : il a su enjôler le public et lui faire chanter un riff de 5 ou 6 notes, le plus surprenant est que le public chantait juste. Une bonne soirée. Vous pouvez en savoir plus ici.