Par Michèle Valmont
West side story. Histoire du côté ouest. De quel côté ouest s’agit il ? Mais du côté ouest de Manhattan bien sûr. Ce côté ouest est rentré dans la mémoire collective du monde entier. La musique de Bernstein avec ses airs, Maria, Maria et I feel pretty, sont plus universellement connus que celle de Mon ami Pierrot. Mais de quoi s’agit-il ?
Et bien tout simplement d’un remake de Romeo et Juliette. Les Montaigu et les Capulet sont devenus les Jets, jeunes prolos blancs et les Sharks, jeunes portoricains fraîchement immigrés. Les deux bandes s’affrontent pour devenir les maîtres du West side. Tony est le héros des Jets, Maria la sœur du caïd des Sharks. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Drame et romance. Scène du Balcon grâce aux escaliers et passerelles des fire escape des immeubles de Manhattan.
Après des années de laborieuse et conflictuelle mise au point, cette comédie musicale fait un triomphe à New-York et à Londres avec mille représentations de chaque côté de l’Atlantique à partir de 1950. Un film de Robert Wise en 1961 en fait un succès mondial.
Pourquoi ce succès ? A cause de la géniale musique de Léonard Bernstein pensent certains, d’autres à cause de la géniale chorégraphie et mise en scène de Jérôme Robbins. Ils ont raison les uns et les autres. Passons sur le livret un peu bavard d’Arthur Laurents.
Mais c’est surtout un chant désespéré du tiers monde de l’époque devant la rutilance chromée de la société de gaspillage étatsunienne. S’agit-il d’un opéra, d’un ballet, d’une tragi-comédie musicale. Tout cela à la fois.
Un phénomène socio-scénique repris aujourd’hui sans modifier les données des représentations d’origine. D’abord au Châtelet à Paris, puis au Grimaldi Forum à Monaco avec trente six jeunes artistes danseurs chanteurs de très grande qualité dans une mise en scène et chorégraphie de Joey Mickneely, sous la direction de Donald Chan, qui insufflent au plateau un élan et une énergie époustouflants.Une éblouissante réussite visuelle et sonore.
Michèle Valmont .
