C’est une proposition sérieuse de la New Economics Foundation, qui se réclame de “l’économie comme si les gens et la planète avaient de l’importance”. Vous pouvez télécharger un mémoire de 37 pages en anglais sur leur site. Ce mémoire expose les arguments en faveur d’une semaine de travail beaucoup plus courte. Il propose un changement radical de ce qui est considéré comme “normal” c’est à dire jusqu’à 40 heures ou plus, vers 21 heures. Tout en permettant aux salariés de choisir des temps plus longs ou plus courts, il propose que 21 heures – ou leur équivalent étalé sur une année calendrier – devienne le standard généralement attendu du gouvernement, des employeurs, des syndicats, des employés… et de tout le monde.
Le chiffre de 21 a été choisi car au Royaume Uni c’est la moyenne que les personnes en âge de travailler consacrent au travail salarié, et à peine plus que la moyenne du temps passé au travail non salarié (tâches ménagères, soins aux enfants, activités associatives…). Un des objectifs est d’atteindre une économie décarbonée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un autre est de réaliser une meilleure justice sociale. Enfin la New Economics Foundation en attend une économie plus adaptable et résiliente. Les problèmes posés par la transition vers les 21 h ne sont pas éludés. Cette étude est bien plus sérieuse que le titre choc ne pourrait le laisser supposer mais je lui trouve un défaut : elle ne prend pas en compte le (pour moi) nécessaire retour à une production agricole intensive en main d’oeuvre, qui devrait accompagner la descente énergétique.
Ghislain Nicaise