Dans une république idéale, l’Etat devrait avoir le monopole de la violence mais l’histoire a souvent montré que des groupes de pression peuvent s’emparer de ce droit pour mieux servir leurs intérêts, idéologiques ou corporatifs. L’agriculture qu’on voudrait d’hier, celle qui repose sur la destruction des sols, sur l’empoisonnement du milieu, sur la production de masse d’aliments carencés, celle qui est portée par la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) montre sa force par l’exercice répété de la violence. Cette violence se manifeste sous trois formes. Elle est d’abord verbale : déplorant la contestation du processus de décision ayant autorisé la construction de la retenue d’eau de Sivens, le président de la La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles Xavier Beulin a déclaré : “On est en train d’organiser des djihadistes verts.” (dépèche AFP reprise par le Figaro et le Nouvel Obs).
De manière plus forte, cette violence peut s’exercer dans la destruction de biens publics en toute impunité, avec la complicité passive des pouvoirs publics. C’est ce que l’on a pu constater récemment avec le mouvement des bonnets rouges bretons, la destruction du Centre des impôts de Morlaix, des locaux de la MSA (Mutualité Sociale Agricole) .
Enfin la violence d’Etat s’exerce par contre pleinement à l’encontre des contestataires de l’agro-industrie comme on vient de le voir avec la ferme des mille vaches ou la retenue d’eau de Sivens (destinée à favoriser la culture du maïs par irrigation). “Deux poids deux mesures” selon que l’on est pour ou contre l’agro-business comme le rappelle sur le site de la Confédération paysanne un ancien du Larzac .
Une politique agricole soucieuse du futur devrait dans la plupart des cas simplement interdire l’irrigation comme le rappellent Claude et Lydia Bourguignon, ici ou là.
Ghislain Nicaise
Un dossier complet sur la bataille pour sauver la zone humide du Testet peut être consulté sur le site de REPORTERRE
Le rapport d’expertise sur le projet de barrage de Sivens peut aussi être téléchargé ici.