Nicolas Hulot président en 2017 !

18 juin 2016,
  Nous reproduisons ici une analyse du site Biosphère
Michel SourrouilleUnknown

  1. Une personnalité de la société civile qui œuvre pour le respect de la Nature et le bien-être de l’Homme

Nicolas Hulot est né le 30 avril 1955 à Lille. En 1987, TF1 avait proposé à Nicolas d’animer un « magazine d’aventure ». L’émission Ushuaïa l’a médiatisé tout en lui ouvrant les yeux sur la finitude de la planète et sa fragilité croissante suite aux interventions démesurées des humains. Créée en 1990, la Fondation pour la Nature et l’Homme est à l’image de son auteur. Elle œuvre pour un monde équitable et solidaire qui respecte la Nature et le bien-être de l’Homme. Elle s’est donné pour mission de proposer et accélérer les changements de comportements individuels et collectifs, et soutenir des initiatives environnementales en France comme à l’international pour engager la transition écologique de nos sociétés.

Dès 2004, Nicolas Hulot a présenté dans le livre Le syndrome du Titanic une analyse globale de la situation : nous allons couler ! Il en déduira qu’il lui faut prétendre à la présidence de la République, moment où on présente un projet global pour la France. Il porte aussi en lui une éthique de la nature : « Couper un arbre ou tuer une araignée ne sont pas des actes insignifiants. L’homme n’est pas distinct dans ses origines et dans sa communauté de destin : tout est lié… Les lois humaines ne peuvent pas s’affranchir de la loi de la nature. » (Plus haut que mes rêves, calmann-lévy 2013)

  1. une personne financièrement indépendante

– sur le financement de sa fondation, Nicolas Hulot disait en 2011 : « Ils [les multinationales sponsors de Nicolas Hulot] ne peuvent pas utiliser mon image. Le mécénat c’est encadré par la loi. Ça fait des années que j’assume: pour agir, il faut des moyens. Plutôt que d’aller les chercher seulement auprès des particuliers, je souhaite aussi me tourner vers les entreprises, pour nouer un dialogue. À la condition expresse que mon indépendance de parole ne soit jamais prise en défaut. Notre liberté éditoriale [à la Fondation Nicolas Hulot] ne dépend que de nous. Ce serait faire injure que de penser le contraire. EDF, Orange et la SNCF font partie des partenaires de mon film le syndrome du Titanic. Ont-ils eu une influence ? Aucune. C’est une règle d’or chez moi. Je n’ai pas une vision machiavélique ou binaire du monde de l’entreprise, qui est par ailleurs le monde du travail. » Dans Libération du 16 mai 2016, Nicolas Hulot propose que l’UE mette en place une taxe sur les transactions financières et instaure une transparence comptable des multinationales. On ne peut pas dire qu’il soit l’otage des intérêts financiers.

– sur ses revenus personnels : Bac + 3 mois en poche, Nicolas Hulot gagne de l’argent, 33 000 euros par mois de salaire en 2011, versés par TF1. Ce n’est pas un secret, tout est déjà dit dans le livre Sain Nicolas de Bérengère Bonte. Le Canard Enchaîné estimait à l’époque que le gros de sa fortune provenait des royalties sur les produits dérivés de son émission, soit un bénéfice estimé à 700.000 euros en 2006, derniers chiffres disponibles… L’animateur reverserait une partie de ces sommes à sa fondation. L’actualisation de ces données est difficile. Mais il faut remarquer que Nicolas Hulot ne dépend pas financièrement d’un poste politique pour gagner sa vie, ce qui est signe d’indépendance totale. Envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, il a fait ce travail pendant trois ans sans rémunération personnelle.

  1. un propagandiste de l’idée d’urgence écologique (Fondation, livres, film, articles, interviews, etc.)

Il a écrit plusieurs livres, seul ou en association avec le comité d’experts qui le conseille.

Courant 2002, Nicolas Hulot exprime le fond de sa pensée : « Le titre que nous avons choisi pour ce livre est amplement justifié : Combien de catastrophes avant d’agir ? C’est-à-dire avant que les politiques prennent leurs responsabilités et donnent à la politique de l’environnement la place qui doit lui revenir. Et avant que nous-mêmes, citoyens, électeurs et consommateurs, sortions de notre insouciance pour conjurer les périls qui sont déjà en la demeure et qui préparent immanquablement, à nous et à nos descendants, une forte dégradation de nos conditions de vie. »

Il est le coauteur en octobre 2009 d’un film réalisé avec Jean-Albert Lièvre, Le Syndrome du Titanic, dont le discours, portant toujours sur la question de l’« urgence écologique », marque sa radicalisation.

Son dernier livre en 2015 : « Les sommets sur le climat se succèdent, les conférences sur l’état de la planète se multiplient, nous croulons sous l’avalanche de rapports plus alarmants les uns que les autres. Et l’on se rassure avec une multitude de déclarations d’intention et de bonnes résolutions. Si la prise de conscience progresse, sa traduction concrète est dérisoire face à l’accélération des phénomènes que nous sommes censés juguler. Nous assistons en spectateurs informés à la marche vers la catastrophe globale. » (Osons, plaidoyer d’un homme libre) 

  1. un homme entouré d’une équipe d’experts

Les objectifs et proposition du pacte écologique de 2006 sont le fruit d’une réflexion collective. Voyant que la précampagne de l’élection présidentielle de 2007 s’engageait sans que les questions d’écologie figurent si peu que ce soit au programme des candidats, ce pacte a proposé des avancées ambitieuse mais réalistes, et surtout juridiquement et institutionnellement applicables par le nouveau président dès le début de son mandat. Il était l’œuvre du Comité de veille écologique, constitué en 2000 autour de Nicolas Hulot. Les travaux de ce comité donnèrent lieu à des dizaines d’heures de débats entre des hommes et des femmes, grands spécialistes dans les domaines scientifique, économique et juridique. Pour que la richesses des échange ne rime pas avec cacophonie, Nicolas Hulot a opéré une synthèse et rendu les arbitrages inévitables pour constituer les bases du pacte écologique.

Le « Comité de veille écologique » est devenu aujourd’hui le « Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot ». Il regroupe une quarantaine d’universitaires et de scientifiques reconnus. Il est un des rares endroits où se croisent les plus grands spécialistes aussi bien dans les sciences de la matière et du vivant (écologues, climatologues, mathématiciens, médecins etc.) que dans les sciences humaines et sociales (sociologues, économistes, philosophes, juristes etc.).

  1. un écologiste confirmé auquel l’expérience au niveau national et international donne l’envergure d’un chef d’Etat

« Hormis François Mitterrand qui m’a complètement snobé, j’ai échangé avec tous les responsables politiques. La Charte écologique a été votée sous mon impulsion et j’ai travaillé avec Jacques Chirac la rédaction de son discours au Sommet de la Terre en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Un jour j’ai demandé à Sarkozy : « Est-ce que tu sais comment s’appelle la cause principale de tous les désordres environnementaux ? » Silence. « C’est le libéralisme », lui dis-je. Il tique, bien sûr. » (Plus haut que mes rêves, 2013)

Hulot participe aux négociations du Grenelle de l’environnement, annoncé en mai 2007. Il s’en retirera trois ans plus tard, après l’enterrement de son projet de taxe carbone, une des mesures phare du Pacte écologique. Au début du mois de janvier 2016, il met fin à sa mission d’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète, tâche bénévole que François Hollande lui avait confiée en 2013.

  1. une volonté de candidature à la présidentielle depuis 2007

Il envisageait déjà sa candidature à l’élection présidentielle 2007 pour que les questions écologiques urgentes pèsent dans la campagne électorale. Il écrit sur son site : « Il faut placer les enjeux écologiques au cœur de l’élection présidentielle ! À l’aube des élections, je lance un appel à la raison en espérant que les candidats de l’ensemble des partis s’emparent de ces questions et fixent des priorités. Je souhaite que les politiques placent ces enjeux au cœur de leurs programmes électoraux. La Fondation et moi-même allons mettre toute notre énergie pour convaincre les candidats en ce sens. » Il retire sa candidature en janvier 2007, après la signature du Pacte écologique par les candidats principaux. Mais pour le deuxième tour de la présidentielle, il n’a pas pris position en faveur de Ségolène Royal ou de Nicolas Sarkozy : « Ils proposaient à leurs électeurs le même objectif : intensifier la croissance des productions, des consommations et des déplacements sans s’interroger sur leur contenu. Or la mutation écologique est incompatible avec une telle approche, purement quantitative. L’ardente nécessité de préserver les ressources naturelles nous contraint à imaginer d’autres façons de produire, de consommer, de nous déplacer. » (Le syndrome du Titanic – 2, 2009)

En avril 2011, déçu par le manque de résultat du Grenelle de l’environnement, il présente sa candidature pour la présidentielle 2012. Il se sent obligé de participer à la primaires des écologistes. Il écrira : « Une candidature en solitaire aurait été une déclaration de guerre à EELV. C’est un regret que j’ai encore aujourd’hui, j’aurai dû me présenter seul, sans parti. Je voulais créer un nouvel imaginaire collectif. Construire un monde. Ne plus le regarder se défaire devant nos ordinateurs… En me présentant sous une étiquette, je me suis réduit à une formation politique. Lors des primaires, Stéphane Lhomme va trouver là une occasion de pouvoir proclamer au monde toute la haine qu’il me voue. Une haine sans limites dont la violence me stupéfie… (Plus haut que mes rêves, 2013) » Découragé, il ne soutiendra pas Eva Joly.

Pour la présidentielle 2017, sa candidature est plus que probable s’il sent autour de lui un vaste mouvement de soutien.

  1. un vrai programme présidentiel préfiguré par le Pacte écologique de 2006 et Osons en 2015

Pour un pacte écologique, Nicolas Hulot avec le Comité de veille écologique (calmann-lévy 2006)

Le pacte développe dix objectifs et cinq propositions concrètes pour changer. Tous les secteurs sont abordés, économie, énergie, agriculture, territoire, transports, fiscalité, biodiversité, santé, recherche et innovation, politique internationale.

Osons, plaidoyer d’un homme libre de Nicolas Hulot (éditions Les liens qui libèrent, octobre 2015)

Ce livre liste douze propositions essentielles pour les décideurs politiques : Réguler enfin la finance ; Mettre l’économie au service des humains ; Mettre fin aux abus des multinationales ; Produire et consommer dans un cercle vertueux ; Démazouter les investissements ; Intégrer la pollution au prix de vente ; Garder la couleur bleue à la terre ; Préserver les sols, supports de la vie ; Nourrir sans détruire ; Renforcer la justice sociale pour combattre le dérèglement climatique ; Réinventer la démocratie ; Donner une gouvernance mondiale à l’environnement.

  1. une candidature transpartisane, ni droite ni gauche car l’écologie est un sujet supérieur

Dans la perspective de la présidentielle 2007, Nicolas Hulot demandait aux politiques de ne plus s’affronter systématiquement mais de valider les idées pertinentes d’où qu’elles viennent : « S’il n’existe pas un esprit de concorde entre la droite et la gauche, nous assisterons impuissants à l’effondrement de notre planète. Si les politiques signent le Pacte, je me retire de la course à la présidence. » (interview au Journal du dimanche le 30 juillet 2006)

« L’impératif écologique ne se présente pas comme un clivage supplémentaire. C’est, au vrai sens du terme, une question d’intérêt général… Le paysage politique qu’il dessine est radicalement différent de ceux auxquels nous sommes habitués, la petite cuisine des divergences rhétoriques, le train-train de la vie politique nationale, les réflexes partisans autour d’une représentation binaire du monde m’apparaissent déplacés, je dirais même coupables et indignes. La crise écologique ne peut plus être un objet de stratégie électorale. C’est au contraire une cause commune… Et si quelque chose émerge, ce ne sera ni à droite ni à gauche, ni au centre, mais au-dessusIl s’agit de rassembler ceux qui, à gauche, à droite ou ailleurs, sont décidés à relever le principal défi du temps présente et à s’engager sur un pacte écologique… J’estime qu’il est indispensable que toutes les familles politiques partagent le même diagnostic, qu’elles l’affirment à l’unisson, le véhiculent ensemble et votent de concert les grandes orientations pour une mutation écologique de notre société, d’autant plus qu’elles seront parfois rugueuses… L’impératif écologique invite expressément à construire des passerelles plutôt qu’à ériger des murs. Il faut en finir avec les logiques exclusives de parti, cette psychologie de horde où l’individu abdique toute conscience pour privilégier les intérêts de sa boutique… Deux camps faussement opposés d’ailleurs car, à droite comme à gauche, on partage le même engouement pour une croissance illimitée, pour l’augmentation du PIB, des productions, des consommations. Je n’ai jamais entendu un dirigeant politique émettre le moindre doute sur ces questions. C’est pourtant bien le fond du problème. Quelle production ? Quelle consommation ? quelle croissance ? » (Pour un pacte écologique, 2006)

Le positionnement personnel de Nicolas Hulot reste constant : « Osons dire que l’écologie ne doit plus être un vulgaire enjeu partisan, elle est un enjeu politique au sens le plus noble. Ce n’est un sujet ni de gauche, ni de droite, ni du centre, c’est un sujet supérieur. C’est simplement l’avenir et la sauvegarde de la famille humaine et de son écosystème, la planète. » (Osons, plaidoyer d’un homme libre, 2015)

  1. une candidature soutenue par des personnes et des collectifs

Une candidature soutenue par des personnes (Delphine Batho, Noël Mamère, Pierre Rabhi, Eva Joly, Edgar Morin, Daniel Cohn-Bendit, le chanteur Renaud, Serge Lipietz…) et des collectifs (appels à sa candidature par pétitions…).

  1. une personnalité approuvée par la population (cf. sondages)

Dans les sondages consacrés aux intentions de vote pour 2017, Cécile Duflot, représentante médiatisée d’EELV, est créditée de seulement 3 %. Par contre 34 % des Français serait prêt à voter pour Nicolas s’il se présentait à la présidentielle 2017. Seulement 6 % des Français ne le connaissent pas.

L’institut de sondage ODOXA* a sorti son baromètre politique d’avril 2016.  Avec 42% au palmarès de l’adhésion, N. Hulot devance A. Juppé (40%) pourtant grand champion des sondages. Juppé est aussi détrôné par Hulot  qui apparaît  à la fois comme la personnalité la plus appréciée ET la moins rejetée. Nicolas fait également un score tout à fait remarquable auprès des sympathisants de gauche qui le positionnent comme leur personnalité préférée avec 55% d’adhésion, ex-aequo avec Martine Aubry. Notons que 57 % des Français espèrent un « renouveau de la classe politique » avec des personnes qui n’ont pas déjà eu le pouvoir d’Etat. Alors, Nicolas Hulot au second tour de la présidentielle 2017 comme cela s’est pratiqué récemment en Autriche ?

  1. Bravo pour cet exposé Hulot, j’y souscris entièrement. Et sans aucune réserve.
    Je crois qu’il faut l’encourager à s’engager.
    Il va soulever un front hétéroclite d’oppositions violentes.
    Ses premiers opposants et les plus féroces seront des écolos jaloux.
    Ensuite il représente un danger absolu pour les autres candidats de droite, de gauche et des deux extrêmes.
    J’ai eu l’occasion de l’exprimer à diverses reprises et déjà en 2012 dans lesauvage.org
    Appréciant sa lucidité, son intelligence, sa formulation très complète des enjeux écologique devants les quels se trouve l’espèce humaine, il est l’homme de la situation.
    Unknown