par Michèle Valmont
Que voilà un spectacle original. On n’attendait pas Victor Hugo dans des récits de voyages, et pourtant c’est bien une relation de son voyage dans les Pyrénées à l’été 1843 que nous présente Julien Rochefort, dans une adaptation et mise en scène de Sylvie Blotnikas.
Victor Hugo avait l’habitude de voyager seul. Il notait ses impressions sur un carnet et écrivait régulièrement à sa femme et à ses enfants avec une immense affection. De Bayonne à Pampelune, du cirque de Gavarnie à Rochefort, sa narration précise est truffée d’anecdotes savoureuses : ah, la chevauchée périlleuse dans une montagne escarpée ou la traversée
hasardeuse pour l’île d’Oléron ! On découvre un Victor Hugo enjoué, attentif à la nature, avide de rencontres pittoresques, sans connotation amoureuse cependant. Sans doute restait-il discret sur ce sujet car il prévoyait la publication de son texte, ce qui advint de façon posthume en 1890. Le voyage va se terminer par un drame…
Julien Rochefort « dit » – non pas « lit », ce qui se pratique trop couramment – le texte exquis d’une façon délicieuse. Seul en scène pendant plus d’une heure, d’une diction parfaite, parfois un peu précieuse, il tient le public suspendu à ses lèvres et rend vivants les plus petits incidents du parcours.
Une belle performance à ne pas manquer.
Michèle Valmont
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