Y a-t-il une relation entre l’écologie et le terrorisme que nous subissons ?

20 novembre 2015,

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par Alain Hervé

Bien évidemment oui.
L’extrémisme islamique se développe dans un contexte de misère économique et sociale, résultant d’un effondrement de la production agricole, résultant du dérèglement du climat, de la sécheresse, pendant cinq années consécutives au Moyen Orient.

Certes la dictature exercée par Bachar el-Assad, l’intervention américaine en Irak, la crainte de la Turquie, de l’Iran, de l’Irak et de la Syrie de voir se constituer un état Kurde… participent  à la naissance du phénomène.
On nous parle du grand territoire de Daesh. Une demi-France en superficie. Mais c’est du sable. Ce sont les anciens greniers à blé du Proche Orient, le fameux croissant fertile, entre le Tigre et l’Euphrate et dans la vallée du Nil, dont il ne reste presque rien.

En revanche, l’exploitation des ressources fossiles du sous sol, du pétrole, a créé une énorme richesse artificielle,  transitoire.
Mais les hommes qui vivent sur ces terres ruinées deviennent dépendants des marchés internationaux. Vendre du pétrole pour acheter de la nourriture, cela ne constitue ni une société stable, ni une société cohérente. Les aventuriers d’une idéologie extrémiste y recrutent leurs troupes. S’y inventent une légitimité en trompe l’oeil.

L’Algérie qui se laisse aller dans le même syndrome, abandonnant son agriculture pour devenir dépendante du pétrole, doit importer l’essentiel de sa nourriture. Cet édifice social fragile ne subsiste que grâce à une dictature qui ne dit pas son nom.
Sans parler de la Libye, de l’Irak, de l’Egypte, de l’Afganistan…
On ne construit pas les Printemps arabes sur du sable.
Sur le sable on construit des dictatures, des royaumes d’illusion, des nœuds de vipères, des écoles de meurtre.*

Alain Hervé

*De très anciennes civilisations se sont construites sur le sable, mais sur des siècles et elle ne concernent qu’un très petit nombre d’individus.