IA vs AFCIA

3 décembre 2017,

objetconnecte.com (d.r.)

Par Ghislain Nicaise
Hier soir tard sur Arte une émission mettait en scène un dialogue sur l’intelligence artificielle (IA) entre un pro et un contre. Le pro, branché et séduisant, Oscar Sharp, cinéaste, fait appel à l’IA pour aider sa création artistique. Le contre, plus guindé, Cédric Sauviat, est un cadre animateur de l’Association Française Contre l’Intelligence Artificielle (AFCIA). Malgré la différence de charisme, le dialogue était équilibré donc le choix des protagonistes était bon. Vous pouvez revoir l’émission en différé. Pour moi, et je ne vais pas reprendre ce que j’ai déjà publié sur le site du Sauvage, c’est l’AFCIA qui gagne. Une visite sur leur site bien documenté m’a confirmé dans ce parti-pris. Il me semble tout à fait crédible que l’IA puisse dépasser dans un avenir rapproché l’intelligence humaine et franchir l’étape de la conscience d’elle-même. On est en plein mythe de Frankenstein, la créature qui échappe à son créateur, mais cela ne devrait pas nous empêcher de prendre la menace au sérieux. Ce qui manquerait aux algorithmes sauvages et puissants, c’est la capacité de rassembler l’énergie et les matériaux pour s’assurer une existence indépendante des humains mais ce ne sera un problème pour eux que lorsque l’humanité se sera suicidée en détruisant l’écosystème qui lui permet de vivre. D’ici là il leur suffit de mettre les humains à leur service, ce qu’ils ont clairement commencé à faire, avant même d’en avoir conscience. Encore une fois, le succès évolutif d’une espèce, son contrôle sur une autre, ne dépendent pas de son niveau de conscience. Pour illustrer ce propos avec un exemple concret, les bactéries, qui n’ont pas de système nerveux, sont capables de moduler notre comportement à leur avantage.
G.N.