La Pinacothèque de Paris, place de la Madeleine, présente en ce moment – jusqu’au 11 mars – une importante exposition consacrée à l’expressionnisme allemand. Ce courant pictural est curieusement méconnu en France : peut-être notre esprit cartésien est-il dérangé par la violence de ses contrastes qui s’apparente pourtant, à bien des égards, à « notre » fauvisme.
L’accrochage thématique original oppose ou rapproche les deux grands courants expressionnistes nés à Berlin et à Münich dans les années 1910 : « Die Brücke » (Le Pont) et « Der blaue Reiter » (Le Cavalier bleu).
Rien de didactique dans tout cela. Il suffit de se laisser emporter au fil de la visite par les couleurs éclatantes de Nolde, les formes étirées de Kirchner ou de Pechstein, les visages grimaçants d’Heckel, les nus charnels de Macke, les abstractions débutantes de Kandinski, les portraits appuyés de Jawlenski, les animaux naïfs de Marc… Belle découverte que les étranges toiles de Marianne von Werefkin, moins souvent exposées.
Impossible de rester indifférent devant ce tourbillon de formes et de couleurs, danse sur un volcan à l’aube de la première guerre mondiale qui devait d’ailleurs emporter deux des jeunes peintres de l’exposition : August Macke et Franz Marc.
Michèle Valmont
