Les rhinocéros nantais

10 février 2012,

On le lit sans y croire : Deux femelles rhinocéros viennent d’arriver, début février 2012, au zoo de La Boissière-du-Doré près de Nantes. On s’inquiète de la température glaciale, moins douze, qu’elles vont y rencontrer. Elles arrivent en effet d’une réserve d’Afrique du Sud où il fait 36°.

Il y a peu, on s’est indigné rétrospectivement des expositions « d’hommes sauvages » en Europe au début du XXème siècle. Légitime indignation.

Quand va-t-on commencer de s’indigner de ce trafic d’animaux sauvages à travers la planète ? Réalise-t-on que ces animaux correspondent à un biotope bien précis où leur espèce est apparue et s’est développée. EELV a-t-il publié un communiqué pour signaler cette aberration ?

Pour mieux comprendre : imagine-t-on que l’on exporte quelques hommes nantais vers l’Afrique du Sud pour les exposer dans un parc humain et les proposer à la curiosité des rhinocéros?

Les zoos sont des accessoires d’une civilisation de loisirs dans laquelle on considère le monde comme un simple spectacle ouvert au public. Peut-être y a-t-il des limites qui s’imposent dès lors que l’homme commence de comprendre quel est son rôle sur cette planète ? Je ne suis pas encore, comme certains, partisan de l’interdiction du tourisme. Les voyages ont permis des avancées spectaculaires. C’est ainsi que les Indiens d’Amérique du Sud ont découvert les Espagnols. Mais je crois que nous devons limiter nos prétentions. Les zoos sont contestés, et à juste titre, depuis longtemps. Ils serviraient en principe à la protection et la reproduction des espèces. Ce qui a pour effet d’autoriser leur extermination sur leur territoire d’origine. De la même manière que les Parcs nationaux autorisent  la dévastation du reste du territoire.

Alain Hervé