par Christophe Chelten
Pascal Durand
Chers élus.
On suit vos débats, vos querelles, vos déclarations sur les écrans, on lit vos propos dans les gazettes.
Dans la vie on rencontre vos électeurs. On les voit vivre, on les entend. Ce sont les écologistes qui prennent de préférence le train plutôt que l’avion ou la voiture, pour réduire leur empreinte carbone. Ce sont eux qui achètent bio, pour ne pas manger de pesticides. Ce sont eux qui essaient de ne pas faire plus de deux enfants, pour soulager la biosphère. Ce sont eux qui se battent contre des projets publics inutiles, aéroports ou autoroutes. Ce sont eux qui manifestent pour éviter que l’on enterre des déchets radioactifs à cinq cents mètres sous terre. Ce sont eux qui tentent de sauver les espaces classés et protégés du bétonnage, du lotissement, de l’aménagement. Ce sont eux qui prennent position contre les projets de forage polluants pour trouver du gaz de schiste. Ce sont eux qui essaient de sauver les dernières baleines. Ce sont eux qui par animent des centaines d’associations dites ONG…
Vous avez une énorme responsabilité. Vous devez être à la hauteur de vos électeurs. Certes nombre d’entre vous au niveau local sont les promoteurs d’innovations, urbaines, agricoles, sociales, éducatives… Mais beaucoup d’entre vous apparaissent aussi comme des nantis d’une parcelle du pouvoir public et oeuvrent essentiellement à leur réélection, deviennent membres de ces « syndicat d’élus » que dénonce Noël Mamère.
En tant qu’écologistes, vous devez savoir que vous êtes investis par vos électeurs d’une responsabilité particulière. Votre rôle est d’abord de défendre la biosphère, autrement dit la vie, contre toutes les attaques qu’elle subit en permanence. Si cette mission ne vous convient pas n’utilisez plus le nom d’écologiste. Il y a de nombreux autres partis où vous pourrez faire carrière. D’autres l’ont fait avant vous, jusqu’à devenir ministre de la culture.
Christophe Chelten
