Les consommateurs de Bio ne sont pas plus riches

25 octobre 2013,

que les autres, mais ils sont moins gros ! Nutrinautes, à vos claviers…agriculture-bio-logo

Communiqué de Presse de la coordination de l’étude NutriNet-Santé, 18 octobre 2013

Unité de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle Inserm / Inra / Cnam / Université Paris 13

à l’occasion de leur article paru dans PlosOne présentant le profil des consommateurs de produits Bio en France :

étude sur plus de 50 000 participants à la cohorte NutriNet-Santé

Le style de vie, les consommations alimentaires, les apports nutritionnels et l’état de santé des consommateurs de produits de l’agriculture biologique (Bio)
n’ont fait l’objet que de peu d’études scientifiques au plan international, ainsi qu’en France, malgré l’intérêt et le nombre croissant des consommateurs de produits Bio.

Dans ce protocole spécifique réalisé dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé, l’attitude et la fréquence de consommation de 18 produits Bio, dont 16 aliments, ont été évalués dans un sous-échantillon de 54 311 nutrinautes adultes. Globalement, les produits Bio sont perçus comme étant meilleurs pour la santé (69,9 %) et pour l’environnement (83,7 %). 51% des répondants les considèrent comme « trop chers ».

Une analyse statistique par “cluster” (groupes) a permis d’identifier des « comportements types » vis à vis de la consommation Bio.

– Les non-consommateurs (NC) = 19 193. Ils se répartissent en 3 groupes différents en fonction de la raison de non-consommation de produits Bio : a) manque d’intérêt pour ces produits, b) attitude d’évitement (évitent de consommer ces produits) ou c) coût trop cher (ne consomment pas ces produits car considèrent que prix est trop élevé).

– Les consommateurs de produits Bio : consommateurs occasionnels (OC = 27 512) ou réguliers (RC = 7 606).

Les consommateurs réguliers de produits Bio présentent des caractéristiques différentes, par rapport aux non consommateurs :

• ils ont un niveau plus élevé d’éducation et sont physiquement plus actifs, mais ont un niveau de revenus comparables aux non-consommateurs Bio (excepté pour le groupe des NC qui invoquent un coût trop cher pour ne pas consommer les produits Bio).

• leurs choix alimentaires tendent plus vers des produits végétaux et peu raffinés chez les hommes (H) et les femmes (F) : plus de fruits (H+20% et F+31%), de légumes (HF+ 27 %), de légumes secs (H+49% et F+85%), de fruits à coque (noix, amandes, noisettes : H+239% et F+381 %), d’huiles végétales (HF+37%), de céréales complètes (H+247% et F+153%), avec moins de boissons sucrées (H-34% et F-46%) ou alcoolisées (H-18% et F-8%), de charcuteries (HF-31%), de lait (HF-43%) et de fastfoods (H-22% et F-25%). Leur alimentation globale (mesurée à l’aide d’un score validé) est plus proche des recommandations du PNNS.

• leurs apports caloriques moyens journaliers sont identiques, mais leurs apports sont plus élevés pour les vitamines et minéraux (+10 à 20%), les acides gras oméga-3 (+20%) et les fibres (+27 %).

Enfin, après ajustement (prise en compte des différences observées par ailleurs entre NC et RC), ils ont une moindre probabilité d’être en surpoids (H-36% et F-42%) ou d’être obèse (H-62% et -48%). Il est observé que les consommateurs occasionnels ont des données intermédiaires entre les non consommateurs et les consommateurs réguliers pour les paramètres étudiés.

En conclusion, les consommateurs réguliers de produits Bio ont des caractéristiques socio- démographiques particulières et globalement un profil plus en accord avec le concept d’alimentation durable, et plus bénéfique pour la santé. Les effets à long terme sur l’état nutritionnel et le risque ou la protection de maladies chroniques seront étudiés plus en détails durant le suivi de cette cohorte qui devrait durer encore au moins 5 ans.

*« Profiles of organic food consumers in a large sample of French adults: results from the Nutrinet-Santé Cohort Study » publié dans la revue scientifique internationale PlosOne le 18 octobre 2013, par Emmanuelle Kesse-Guyot1, Sandrine Péneau1, Caroline Méjean1, Fabien Szabo de Edelenyi1, Pilar Galan1,2, Serge Hercberg1,2 et Denis Lairon3.

1 Centre de recherche Sorbonne Paris Cité, UREN (Unité de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle), Inserm (U557); Inra (U1125), Cnam, Université Paris 13, Bobigny ; 2 Département de Santé Publique, Hôpital Avicenne, Bobigny; 3 Unité de recherche Nutrition, obésité et risque thrombotique; Inserm (U1062); Inra (1260) ; Aix Marseille Université, Marseille. France. Pdf disponible sur le site www.plosone.org

RAPPEL SUR L’ETUDE NUTRINET-SANTE

L’étude NutriNet-Santé s’est fixé comme objectif de recruter des internautes (de plus de 18 ans), les « Nutrinautes », acceptant de répondre chaque année, sur le site www.etude-nutrinet-sante.fr, à des questionnaires sur leur alimentation (3 enregistrements alimentaires de 24 h), sur leur activité physique, leurs poids et taille, leur état de santé et sur divers déterminants des comportements alimentaires. Dans le cadre de leur suivi (l’étude est programmée sur au moins 5 années), les Nutrinautes reçoivent chaque mois un e-mail les informant de l’avancement de l’étude et les invitant à remplir d’éventuels questionnaires complémentaires (comme celui sur la consommation de produits Bio) utiles aux chercheurs pour mieux évaluer les déterminants du comportements alimentaire et de l’état nutritionnel et la santé des participants (20 minutes en moyenne par questionnaire). Des données sont régulièrement collectées sur la santé des participants. Pour pouvoir atteindre l’ensemble de leurs objectifs, les chercheurs souhaitent suivre un maximum de sujets pendant 5 années.

L’APPEL AU RECRUTEMENT DE NOUVEAUX NUTRINAUTES CONTINUE !

Les chercheurs de l’Inserm, de l’Inra, du Cnam et de l’Université Paris 13, en charge de l’étude NutriNet-Santé ont besoin de plus de volontaires pour participer à la plus grande étude jamais lancée dans le monde, sur Internet, pour mieux comprendre 1) les relations entre la nutrition (alimentation et activité physique) et la santé et améliorer la lutte contre les maladies chroniques majeures (maladies cardiovasculaires, cancers, hypertension artérielle, obésité, diabète, etc.), ainsi que de nombreuses pathologies ayant des conséquences importantes sur le plan humain, social et économique (polyarthrite rhumatoïde, dépression, migraine, allergies, déclin cognitif, etc.) et 2) les déterminants (sociologiques, économiques, psychologiques, sensoriels, etc.) des comportements alimentaires et de l’état nutritionnel

Si à ce jour plus de 250 000 internautes se sont déjà inscrits, les chercheurs rappellent qu’ils souhaitent, à terme, recruter 500 000 internautes qui acceptent de participer à cette grande aventure scientifique et humaine. En consacrant quelques minutes par mois pour répondre, par Internet (sur le site www.etude-nutrinet-sante.fr) aux différents questionnaires simples et confidentiels, sur l’alimentation, l’activité physique et la santé, les participants contribuent à faire progresser les connaissances en nutrition. Par ce geste citoyen, chacun peut facilement devenir un acteur de la recherche et, en quelques clics chaque mois, jouer un rôle important pour l’amélioration de la santé de tous et le bien-être des générations futures.

L’appel s’adresse à toute la population (adultes de plus de 18 ans), bien portants ou malades, quel que soit le type d’alimentation consommée (équilibrée ou non, Bio ou non, …) et l’hygiène de vie !

MERCI DE RELAYER L’APPEL DES CHERCHEURS POUR RECRUTER DE NOUVEAUX VOLONTAIRES EN DIFFUSANT L’ADRESSE DU SITE www.etude-nutrinet-sante.fr