Qui aurait pu prédire ?… suite

24 février 2023,

Mercredi dernier, le ministre de la transition écologique évoquait à la radio la nécessaire adaptation du pays à l’évolution climatique, la montée des températures jusqu’à 4° et à la montée des océans de 1m20 d’ici à la fin du siècle. Une surprise de taille quand on connait l’inertie écologique du gouvernement.

Simulation d’une montée des eaux de 1m50 (hors tempêtes) sur la Camargue et les bouches du Rhône

Pour la première fois, au niveau ministériel, des chiffres réalistes sont évoqués, au lieu de la seule mention de l’objectif des 1.5° des accords de Paris.

Hier, jeudi, le premier « Comité de pilotage ministériel sur l’adaptation au changement climatique «  avait lieu au ministère de la transition écologique.

Cette « soudaine » prise de conscience improvisée en deux jours a été déclenchée par la publication aujourd’hui-même d’un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, un rapport qui trainait sur le bureau du ministre depuis fin décembre, mais qui ne pouvait décemment pas sortir juste après le « Qui aurait pu prédire » du président, sous peine de le ridiculiser encore plus.

Le rapport compare diverses stratégies d’adaptation menées par plusieurs pays industrialisés et évoque des stratégies communes à ces pays, en soulignant clairement que le retard français est grand.

Le sommaire est explicite:

  • 1 /Plusieurs pays ont adopté des dispositions
    législatives sur l’adaptation
  • 2 /La gouvernance de la politique d’adaptation doit
    traduire l’urgence de la mobilisation collective
  • 3/Les plans d’adaptation et leur cycle de mise à jour
    sont très similaires dans les pays du parangonnage
  • 4/L’adaptation des politiques de l’eau et de la
    biodiversité : à partir d’un noyau commun, de
    nouveaux types d’action émergent
  • 5/La mobilisation des secteurs bancaire et assurantiel
    aura un effet de levier important sur l’ensemble des
    acteurs
  • 6/ L’adaptation des normes et référentiels techniques
    est maintenant indispensable
    (NDLR: notez le: « maintenant »)

Ce rapport est intéressant à plusieurs titres. En dehors de la mise en évidence du retard français, on peut noter que la problématique de l’eau, en pénurie ou en excès ou liée à la montée des océans, est prépondérante dans les stratégies de résilience des nations. Le deuxième point évoqué est celui de la finance, un secteur hautement protégé dans la politique du gouvernement actuel.

Profitons en pour saluer l’action en justice menée par l’association historique de l’écologie française, Les Amis de la Terre, avec Oxfam et Notre Affaire à Tous, qui attaquent officiellement ces jours-ci une des plus grandes banques françaises, la BNP Paribas, pour répondre devant le juge de sa responsabilité dans la crise climatique.

Le rapport est consultable et téléchargeable ici:

https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0012792/014450-01_rapport_publie.pdf

Le détail de l’action contre Paribas est ici:
https://www.amisdelaterre.org/bnp-heure-rendre-comptes-juge/

La rédaction.