Archive pour la catégorie ‘Nous avons lu’

Réensauvager…

7 juillet 2018,

Par Ghislain Nicaise
Je vous invite à parcourir, sur l’excellent site The Conversation, un article de William Lynn, chercheur de l’Université Clark (Massachusetts). Le titre : Réensauvager la moitié de la Terre : la dimension éthique d’un projet spectaculaire.
Les milieux scientifiques attendaient avec impatience la publication du livre d’Edward O. Wilson Half-Earth: Our Planet’s Fight for Life, paru début 2016 aux États-Unis. Cet ouvrage présente en détail une initiative de « réensauvagement » (rewilding) qui se propose de consacrer la moitié de la surface terrestre à la préservation de la biodiversité. Le célèbre biologiste et naturaliste suggère pour cela de constituer de grands parcs de la biodiversité et de préserver et réorganiser l’habitat en reliant les populations locales au niveau continental. Les habitants de ces gigantesques réserves y travailleraient comme éducateurs environnementaux, gestionnaires ou encore gardes forestiers. Ce modèle s’inspire des projets de conservation à grande échelle tels qu’il en existe déjà dans le nord-ouest du Costa Rica avec la zone de conservation de Guanacaste (ACG)”.
C’est pour moi une idée nouvelle qui stimule la réflexion, la suite ici.

Huile de palme et FNSEA

22 juin 2018,

Il est étonnant de voir autant d’articles sur l’huile de palme de TOTAL, sans que le nom d’AVRIL, premier producteur d’agrodiesel en Europe (l’Europe étant elle-même la première productrice mondiale d’agrodiesel) ne soit jamais cité.

AVRIL anciennement SOFIPROTEOL, dont l’ancien président Xavier Beulin n’était autre que le président de la FNSEA ne couvre ses besoins qu’avec 50,2% d’huiles françaises (services des douanes) [1]. Le reste ce sont des importations : d’huile de colza – autant pour la protection des producteurs français de colza – et surtout, selon la Confédération Paysanne, 200 000 tonnes d’huile de palme !! [2]

La FNSEA se moque du monde en dénonçant les 300 000 tonnes accordées à Total.

(suite…)

Reporterre : Linky n’est pas un ami

20 juin 2018,

Reporterre 168 : Linky, Ruffin, antennes-relais, violences policières, habitat partagé

Linky n’est pas un ami – la grande enquête de Reporterre
35 millions de compteurs Linky sont censés être installés en France d’ici à 2021. Présenté par Enedis, filiale d’EDF, comme outil de la transition écologique, Linky suscite méfiance et révolte. Des méthodes peu scrupuleuses des installateurs à la question des données personnelles en passant par les risques éventuels pour la santé et un détour en Allemagne et en Autriche, Reporterre a mené l’enquête. Voici ses cinq volets. Lire la suite

PAC et élevage industriel

24 avril 2018,

L’une des fermes usines citées dans l’enquête

[ENQUETE] Politique agricole commune et élevage : Comment le système en place encourage la pollution
Paris, le 24 avril – A quoi servent les 363 milliards d’euros de la Politique agricole commune ? C’est pour commencer à répondre à cette question que Greenpeace a publié une enquête aujourd’hui. Une équipe de journalistes européens a investigué dans huit pays de l’Union européenne, afin de déterminer si les exploitations agricoles qui polluent le plus recevaient des subventions européennes de la PAC. Malheureusement, la réponse est oui.
Cette analyse est le résultat d’un travail de croisement de données entre la liste des montants alloués aux bénéficiaires de la PAC, et la liste qui répertorie les émissions d’ammoniac par ferme (la seule pollution qui soit suivie à l’échelle des exploitations). Résultat : en France, le journaliste Mark Lee Hunter, qui a coordonné ce travail,  a identifié 436 structures agricoles concernés : 421 exploitations porcines et avicoles et 15 entreprises agro-alimentaires [1].  Ce sont donc 436 structures françaises qui polluent et pourtant continuent de toucher des subventions publiques européennes. (suite…)

Nouvelles de NDDL

11 avril 2018,

 Un reportage de Reporterre sur Notre Dame des Landes.

Un entretien avec José Bové sur le sujet.

Petit traité d’écologie humaine, Philippe Saint Marc

9 avril 2018,

par Alain Hervé

Saint Marc ce brillant énarque s’est impliqué dans la réflexion et l’engagement écologique dès les années 70. Nous l’avons publié dans le Sauvage dès nos premiers numéros, comme il apparaît encore dans notre annonce liminaire. Il se trouvait bien seul dans cette vaste usine administrative et politique qui oeuvrait alors pour le “progrès” et la “croissance”, tandis que Saint Marc publiait “Socialisation de la nature” qui fait encore référence, puis ” l’Economie barbare”. Il fallait beaucoup de naïveté ou d’arrogance ou de lucidité  pour oser faire entendre une voix discordante.

Je me souviens d’une réunion en 1981, avec Edith Cresson dans un discret appartement de l’avenue Montaigne où nous espérions convaincre les socialistes fraichement élus avec Mitterrand de s’intéresser à l’écologie. Les socialistes espéraient (suite…)

On ne naît pas écolo on le devient, Michel Sourrouille

22 mars 2018,

par Christophe Chelten

Sous forme abécédaire Michel Sourrouille raconte par petites touches sa prise de conscience écologique depuis son enfance. Chez son grand père, il a tenu la queue du cochon tandis qu’on l’égorgeait. Comme tous les Français de son âge, il a émergé d’une période d’insouciance innocente et sobre pour voir déferler le tsunami de la surconsommation, de la croissance, de la publicité… Pour prendre conscience de la responsabilité humaine il a lu tous les grands prophètes, de René Dumont à Arne Naess, de Sicco Mansholt  au Club de Rome, de Gorz à Illich…

Lui le professeur d’économie,  en a conçu une attitude d’une rigueur extrême. C’est ainsi que ni le roman, ni les musées, ni le téléphone portable, ni la voiture… ne trouvent grâce à ses yeux. Cette écologie radicale trouve sa justification dans l’urgence de notre situation actuelle. (Elle risque cependant d’en dégouter certains.)

Michel Sourrouille insiste en particulier sur le dérapage démographique. Il faut constater en effet à quel point nos intellectuels prêts à s’enflammer pour des causes plus politiquement correctes, sont incapables d’admettre que l’humanité se précipite vers son autodestruction. Sourrouille ne donne pas de noms mais on pourrait citer tous ces grands “penseurs contemporains” ou qui se prétendent tels, incapables de saisir la situation dramatique qui est la nôtre. Nous sommes guidés et gouvernés par de grands aveugles.

Ce petit livre qui suscitera sans doute des critiques ou des refus violents est à utiliser comme un lance flammes pour réveiller tous nos contemporains qui dorment.

Ne pas oublier que Michel Sourrouille est l’animateur du remarquable site Biosphère.

Editions Sang de la Terre. 16€

Orlov et les 5 stades de l’effondrement

6 mars 2018,

Dmitry Orlov 2016 Les cinq stades de l’effondrement, Editions Le Retour aux Sources, 21 €, recension par Ghislain Nicaise. Ce livre est écrit avec verve, humour et le texte est limpide, complété par une bibliographie et un index, il apporte des informations et réflexions nouvelles même pour un-e collapsologue endurci-e. J’en recommande la lecture sans hésitation. Les passages ci-dessous en italique sont de l’auteur.

Quelques mots sur l’auteur :
Comme l’évoque son nom, Dmitry Orlov (DO) est né en Russie. Il l’a quittée avec ses parents à l’âge de 12 ans. Il est maintenant citoyen des USA mais de fréquents séjours en Russie entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990 lui ont permis de suivre l’effondrement de l’URSS et de réfléchir sur ce processus. Il est, je crois, le premier à avoir fait le lien entre cet effondrement et le pic pétrolier qu’a connu la Russie peu avant. Il est en tous cas l’un des rares à avoir prédit la crise plus occidentale de 2008, ce qui lui a donné l’accès à une audience plus large, ainsi qu’il le soulignait avec humour dans une conférence TED. Sa prédiction de l’effondrement des USA, pour les mêmes raisons qui ont conduit l’URSS à l’effondrement, a naturellement suscité l’intérêt. Il tirait ses principaux revenus de son état d’ingénieur (en informatique après un passage dans la physique des hautes énergies). Il est maintenant devenu un collapsologue professionnel, invité régulièrement à donner des conférences et écrire des livres sur le sujet.
Les cinq stades de l’effondrement selon Dmitry Orlov sont : (suite…)

Ursula Le Guin est morte

25 janvier 2018,

Saluons la disparition à Portland, Oregon, à 88 ans d’une très grande dame qui a mis sa science de linguiste et d’anthropologue et sa plume d’écrivain au service d’une imagination à la taille de l’univers. Parmi les titre d’une immense oeuvre signalons la trilogie de Terremer, La Main gauche de la nuit, Le Nom du monde est forêt, Les Dépossédés…

Entrez ou retournez dans ces livres résonnants comme des cathédrales, faites sauter les verrous de votre imaginaire, saluez une écologie cosmique en compagnie d’Ursula.

On la classe en général parmi les auteurs de science fiction, elle me semble plutôt avoir écrit dans le genre “fantastique”. Pour notre bonheur. Je relis en ce moment Terremer. Je suis trente ans plus tard ému, subjugué par la force spirituelle qui émane de ces textes.

Un admirateur Alain HERVE