Malgré ma posture critique vis à vis du rôle de l’Eglise dans bien des domaines, j’ai lu avec grand intérêt la dernière encyclique, Laudato si’, et je partage les deux analyses qui en ont été faites dans Le Sauvage, la lecture du mécréant et celle du chrétien écolo. Je l’ai notamment lue avec mon regard d’agronome, car l’agriculture française me semble très concernée par cette encyclique, au moins à deux titres.
En premier lieu car le lien entre environnement (sujet central de l’encyclique : “la sauvegarde de la maison commune”) et agriculture est très fort, du fait de l’emprise territoriale de l’agriculture française (plus de 53% du territoire métropolitain) mais aussi et surtout de ses pratiques dominantes, comme le résume ainsi la très intéressante étude “Agriculture et biodiversité” menée par l’INRA en 2008 : “L’agriculture française moderne exploite peu les services écologiques naturels, auxquels elle a substitué des intrants chimiques (pesticides, fertilisants). En outre, la réduction du nombre de cultures, la simplification des méthodes culturales et l’homogénéisation des paysages (disparition des haies par exemple) ont des effets négatifs sur la biodiversité des espaces agricoles.”