Il y a déjà quelques années, lors d’un séjour dans le laboratoire de biologie marine de Woods Hole (Massachusetts) j’ai pu assister à une conférence qui n’a laissé personne indifférent dans l’amphithéatre. La conférencière, chercheuse faisant autorité dans la biologie du développement précoce des embryons, expliquait comment elle et son équipe avaient mis de côté des recherches fondamentales sur le cycle cellulaire pour se consacrer à l’étude d’une famille de polluants. Pour ses études, elle utilisait des oeufs de clams. A partir du moment où elle transvasait ces oeufs dans des éprouvettes jetables en plastique, le développement était perturbé. Au départ, elle avait tout soupçonné sauf l’éprouvette elle-même, couramment utilisée dans les laboratoires de biologie. Le plastique libérait des quantités infimes d’une molécule pouvant agir sur les récepteurs des cellules embryonnaires. (suite…)