Petit désastre devient grand

14 mars 2012,

par Christophe Chelten
Le 31 janvier 2012, j’écrivais sur ce site, que les écologistes en titre, c’est à dire EELV préparaient un petit désastre. Les résultats d’Eva Joly dans les sondages depuis cette date sont restés dérisoires. Ce n’est pas nécessairement sa faute. Elle se bat avec opiniâtreté. Mais je persiste à penser que les EELV se sont trompés sur le profil du candidat. C’est aujourd’hui Noël Mamère qui en convient : il y a eu erreur sur la personne . Les socialistes en tiennent compte et commencent de tenir pour dépassé leur accord avec les écologistes. Les promesses de circonscriptions et les postes ministériels pressentis s’évaporent. On regrette qu’une analyste aussi avisée que Michèle Rivasi persiste.

Petit désastre devient grand. Mais peut être est il encore temps pour se raviser. Je vous propose de relire mon papier datant d’il y a deux mois. Mon analyse n’a pas été démentie par les évènements.

Article du 31 janvier 2012:  Devant le petit désastre auquel nous assistons, on essaie de comprendre ce qui s’est passé avec les EELV Europe Ecologie, les Verts, depuis leur intention initiale de présenter un candidat aux élections présidentielles.

Deux candidats plausibles se présentaient aux primaires : Joly, Hulot. Les sondages donnaient Hulot largement gagnant. Les militants ont choisi Joly.

Hulot avait un défaut, avoir une image de gagnant : ses succès d’audience dans les médias, sa fréquentation des politiques de droite entre autres, ses réussites professionnelles et commerciales, son équipe de haut niveau, sa militance naturaliste, sa connaissance des enjeux…

Joly avait une qualité, avoir une image de victime : sa condition d’immigrée, son accent, sa carrière judiciaire mouvementée, les menaces dont elle avait été l’objet, son ambition de justicière, son isolement…

Elle avait une qualité particulière : elle n’avait qu’une idée très floue de ce qu’était l’écologie.

Une majorité de militants écologistes qui seraient catastrophés de voir l’écologie s’imposer, avaient trouvé leur Jeanne d’Arc. Ils l’ont affublée de lunettes de clown.

L’accueil que l’opinion publique, c’est-à-dire les électeurs, fait à leur candidate ne les déçoit pas. Elle suscite l’agacement, l’incompréhension, l’ennui, le ridicule, la pitié…

Ils sont assurés de perdre. Ils restent fidèles à leur religion de l’échec. Ils peuvent être rassurés, ils n’atteindront pas les 5%.

Où est passée l’écologie dans cette mascarade ?

Qui pose la question des nouveaux rapports que l’humanité  doit engager de toute urgence avec la nature ?

Depuis Darwin, l’homme a dû déménager de son piédestal de droit divin. Il doit aujourd’hui assumer sa solidarité avec la totalité du monde vivant. L’écologie ne pose que cette seule question.

Encore faut-il la poser, l’expliquer, ce qui nous emmène très loin du débat à ras d’économie auquel nous assistons jour et nuit.

Est il trop tard pour se ressaisir ?

Il faut se décider dans les jours qui viennent.

En 2017 il sera beaucoup, beaucoup trop tard. La crise économico-financière qui commence seulement, ne laissera qu’un champ de ruines.

Christophe Chelten

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