À l’occasion du « One Planet Summit » qui se tiendra ce 12 décembre 2017 à Paris, The Conversation propose, en téléchargement gratuit, son premier livre numérique. Les contributions de 50 spécialistes du changement climatique et de la transition énergétique y sont réunies. Pour l’obtenir, il vous suffit de cliquer sur ce lien. Le Sauvage.
Archives d’un auteur
One planet (only !)
11 décembre 2017, La RédactionIls sont morts.
7 décembre 2017, La Rédaction
Ils correspondaient à l’expression des sentiments de très nombreux Français.
ils ne suscitaient que peu ou pas d’intérêt au delà de la francophonie.
C. Chelten
Francesi fora ? (1)
5 décembre 2017, La Rédaction
lotusbleu.lifediscussion.net:t91-legende-corse
Par Charles Ribaut
Les évènements de Catalogne et le récent succès des nationalistes aux élections corses ont amené plusieurs journalistes à faire un parallèle entre ces deux régions méditerranéennes. Sauf effondrement majeur de la civilisation industrielle européenne (2), la Corse devrait pourtant rester au sein de la nation française. Autonomie renforcée peut-être, indépendance non. Pourquoi ?
Tout simplement parce que contrairement à certaines déclarations nationalistes, il n’y a pas lieu d’évoquer un phénomène colonial. S’il y a une telle relation, c’est plutôt la Corse qui aurait colonisé la métropole. Il n’y a pas d’exploitation de l’île par le continent.
– Les flux économiques d’abord : les impôts levés par l’état français en Corse ont un montant bien inférieur aux subventions, aides et pensions versés du continent vers l’île de beauté, sans parler du manque à gagner procuré par quelques avantages fiscaux destinés à compenser l’éloignement insulaire.
– La problématique prospérité économique potentielle (suite…)
IA vs AFCIA
3 décembre 2017, La Rédaction
objetconnecte.com (d.r.)
Par Ghislain Nicaise
Hier soir tard sur Arte une émission mettait en scène un dialogue sur l’intelligence artificielle (IA) entre un pro et un contre. Le pro, branché et séduisant, Oscar Sharp, cinéaste, fait appel à l’IA pour aider sa création artistique. Le contre, plus guindé, Cédric Sauviat, est un cadre animateur de l’Association Française Contre l’Intelligence Artificielle (AFCIA). Malgré la différence de charisme, le dialogue était équilibré donc le choix des protagonistes était bon. Vous pouvez revoir l’émission en différé. Pour moi, et je ne vais pas reprendre ce que j’ai déjà publié sur le site du Sauvage, c’est l’AFCIA qui gagne. Une visite sur leur site bien documenté m’a confirmé dans ce parti-pris. Il me semble tout à fait crédible que l’IA puisse dépasser dans un avenir rapproché l’intelligence humaine et franchir l’étape de la conscience d’elle-même. On est en plein mythe de Frankenstein, la créature qui échappe à son créateur, mais cela ne devrait pas nous empêcher de prendre la menace au sérieux. Ce qui manquerait aux algorithmes sauvages et puissants, c’est la capacité de rassembler l’énergie et les matériaux pour s’assurer une existence indépendante des humains mais ce ne sera un problème pour eux que lorsque l’humanité se sera suicidée en détruisant l’écosystème qui lui permet de vivre. D’ici là il leur suffit de mettre les humains à leur service, ce qu’ils ont clairement commencé à faire, avant même d’en avoir conscience. Encore une fois, le succès évolutif d’une espèce, son contrôle sur une autre, ne dépendent pas de son niveau de conscience. Pour illustrer ce propos avec un exemple concret, les bactéries, qui n’ont pas de système nerveux, sont capables de moduler notre comportement à leur avantage.
G.N.
Feydeau(x) au Lucernaire
24 novembre 2017, La Rédaction
par Michèle Valmont
Le Lucernaire propose en ce moment une curiosité théâtrale en montant trois pièces en un acte du jeune Georges Feydeau.
Rarement données, Amour et piano, Par la fenêtre et Fiancés en herbe n’en sont pas moins de délicieux moments d’humour et de drôlerie, narrant trois histoires de couples disparates.
De la jeune fille de bonne famille prenant pour son professeur de piano un jeune godelureau en goguette à l’exubérante brésilienne exigeant d’attiser la jalousie de son mari avec son paisible voisin, pour finir avec les prémices amoureux de deux enfants, on ne sait où donner de la tête.
Dans un décor unique, les jeunes comédiens sont entraînés par le rythme effréné de la mise en scène de Thierry Harcourt. Ils sont tous parfaits: Laurence Facelina exquise, subtile et excellente chanteuse; Mathilde Hancisse hilarante brésilienne à la folle présence; Nina Poulsen, parfaite d’ingénuité juvénile; Louis Victor Turpin, époustouflant de justesse; Sébastien Baulain, drôlissime de niaiserie; Basile Alaimalais fantastique de candeur enfantine.
Le final chanté a capella est extrêmement réussi.
Ce spectacle est une bouffée de légèreté et de plaisir en ces premières journées de morosité hivernale.
M.V.
Le Lucernaire: OI44455734
Collapsologie
24 novembre 2017, La Rédaction
par Ghislain Nicaise
Sur l’excellent site The Conversation, on peut lire une mise au point de Jacques Igalens, professeur à l’Institut d’Administration des Entreprises de Toulouse, intitulé La collapsologie est-elle une science ?
Cet article est intéressant, bien que fidèle à la ligne éditoriale de The Conversation, qui essaye de ne pas prendre parti, sans jamais y parvenir complètement (peut-être parce que c’est tout simplement impossible). J’ai cependant relevé une bourde, à moins que ce ne soit une maladresse d’écriture, je cite :
il s’agit, avec le Club de Rome, de véritables prédictions sur la base de modèles
dont les fondements se présentent comme scientifiques… Force est de constater que ces prédictions n’ont – heureusement – pas été vérifiées – encore que l’effondrement soit prévu pour 2030 –, donnant ainsi raison à tous ceux qui avaient, dès la parution du rapport, critiqué à la fois les hypothèses et la méthode de J.W. Forrester, la dynamique des systèmes.
Or les prédictions du rapport Meadows (commandé par le Club de Rome au début des années 1970) ont été réévaluées pour la période de 30 ans qui a suivi, avec de meilleurs ordinateurs et probablement de meilleures bases de données par l’australien Graham Turner. Contrairement à ce qu’écrit Jacques Igalens et que j’ai relevé sous la plume d’autres auteurs les prédictions ont jusqu’à présent été largement vérifiées (voir ici). Si le modèle qui était fonctionnel (rétroactivement) de 1900 à 1970, puis de manière prédictive pour le reste du XXe siècle continue à tenir la route, on doit donc effectivement s’attendre à l’effondrement de notre civilisation industrielle autour de 2030, avec la réserve d’une marge d’erreur (d’au moins cinq ans selon Dmitry Orlov) et surtout l’hypothèse que l’humanité continue à ne pas prendre les mesures qui s’imposent (en particulier renoncer à la croissance du PIB comme moteur de l’économie)1.
G.N.
(1) Le rapport Meadows prévoyait d’ailleurs plusieurs possibilités et plusieurs échéances selon les choix technologiques et politiques.
Note ajoutée le 3 décembre : Raphaël Stevens (le co-auteur du livre mis en illustration ci-dessus) m’a fait la faveur de réagir à cet article. Il m’a appris que G. Turner avait publié, seul, un travail assez simple d’actualisation des résultats du modèle World3 (celui du rapport Meadows) et qu’un modèle plus sophistiqué World6 aboutissait à la même conclusion : l’effondrement de la civilisation industrielle est un scenario très crédible. Il m’a permis aussi de nommer l’auteure du graphique de comparaison entre les prédictions de 1970 et leur vérification en 2000, il s’agit de Linda Eckstein, pour le compte du magazine en ligne du Smithsonian Institute.
WARNING
14 novembre 2017, La Rédaction
Oliver Day, Oregon State University
L’alerte des scientifiques du monde à l’humanité: un deuxième avis
par William J. Ripple, Christopher Wolf, Mauro Galetti, Thomas M Newsome, Mohammed Alamgir, Eileen Crist, Mahmoud I. Mahmoud, William F. Laurance. Et 15 324 signataires de 184 pays (La liste complète des signataires peut être trouvée dans le fichier supplémentaire S2)
Il y a vingt-cinq ans, l’Union of Concerned Scientists et plus de 1500 scientifiques indépendants, y compris la majorité des lauréats du prix Nobel dans les sciences, ont écrit l’Avertissement des scientifiques du monde à l’humanité, de 1992 (voir le Fichier Supplémentaire S1). Ces professionnels concernés ont appelé l’humanité à réduire la destruction de l’environnement et ont insisté qu’”un changement radical dans notre intendance de la Terre et de la vie sur elle s’avère nécessaire pour éviter la misère humaine à grande échelle”. Dans leur manifeste, ils ont montré que les humains étaient sur un cours de collision avec le monde naturel. Ils se sont dits préoccupés par les dommages actuels, imminents ou potentiels sur la planète Terre impliquant l’appauvrissement de l’ozone, la disponibilité en eau douce, les effondrements de la pêche marine, les zones mortes de l’océan, la perte de forêt, la destruction de la biodiversité, le changement climatique et la croissance continue de la population humaine. Ils ont proclamé (suite…)
Ecologie et Goncourt
6 novembre 2017, La Rédaction
par Christophe Chelten
L’écologie dérange les historiens. Elle annonce la fin éventuelle de l’Histoire. Les historiens n’aiment pas quitter les pistes, pour ne pas dire les ornières, qu’ils ont utilisées pour raconter l’histoire de l’espèce humaine. Ce sont l’histoire des nations, de leurs frontières, de leurs gouvernants, de leurs conflits, de leurs économies, de leurs idéologies, de leurs cultures… L’écologie et sa problématique planétaire les dérange.
L’écologie dérange tout le monde dans la mesure où elle ne s’intéresse pas seulement aux humains et à leurs affaires mais à toute la biosphère dans laquelle l’homme tient une toute petite place. L’écologie dérange en particulier la politique où elle n’a jamais trouvé sa place jusqu’à maintenant.
De la même manière, on découvre avec l’attribution des prix littéraires de cette saison, que la création littéraire scrute le passé plutôt que le présent. Les lâchetés politiques des années 30 ou Mengele sont à l’ordre du jour.
Hulot reste un navigateur solitaire. Tandis que s’ouvre la Cop 23 en Allemagne, la France frileuse de fin 2017 s’émeut plus volontiers sur son passé que sur son avenir.
Les bases arrière de la Grèce
5 novembre 2017, La Rédactionpar Jean-Claude Villain
En 2012 j’écrivais, contre certains désespérés tel Dimitri Dimitriadis, que « Non, la Grèce n’est pas morte » [1]. Y retournant cinq années plus tard, j’étais préoccupé de savoir si mon optimisme critique d’alors qui avait valorisé les capacités de résistance et les valeurs de solidarité du peuple grec, pouvait encore se trouver justifié. J’en étais venu à craindre que « la crise », résultat conjugué de la gestion coupable des finances publiques par les gouvernements successifs, de la prédation des fonds vautours de l’ogre capitaliste et de l’inflexibilité des instances autoritaires du libéralisme européen, n’ait finalement conduit le pays à une durable dépression physique, psychique, économique et sociale, pour tout dire à la ruine. Ma crainte était amplifiée par un facteur nouveau : l’explosion de la pression migratoire (plus contraignante ici qu’en Italie et en Espagne) venue non seulement des Balkans et d’Europe centrale comme depuis le début des années 1990, mais désormais des Proche et Moyen-Orients et de l’Afrique subsaharienne.
Regardée sous l’angle des comptes publics, des considérations budgétaires et monétaires, des taux de chômage et d’endettement, la situation de la Grèce stagne, sinon se dégrade, et le peuple continue de souffrir sans apercevoir la moindre sortie du tunnel. Il n’est qu’à voir à Athènes et dans les villes en général, les rues entières couvertes de graffitis aux commerces clos, les rideaux métalliques baissés et tagués, (suite…)