Ecrire que “Cyrano de Bergerac” est la plus belle pièce de théâtre du XIXème siècle peut paraître arbitraire, mais semble se
vérifier quand on la voit dans l’adaptation présentée en ce moment par Henri Lazarini au Théâtre 14.
C’est un enchantement. Enfin un vrai, un beau Cyrano, baignant dans l’atmosphère XVIIème siècle, avec costumes et accessoires, succints mais évocateurs. Seule originalité: Cyrano lui-même, habillé “en Edmond Rostand”,tour à tour auteur romantique et acteur passionné de sa pièce.
Henri Lazarini a pris la liberté d’écourter quelques scènes, et même de supprimer des passages entiers. On ne lui en tiendra pas rigueur car l’action s’en trouve resserrée, concentrée sur le drame amoureux. Les comédiens déploient une intensité de jeu rarement atteinte. Les alexandrins de Rostand flamboient, les jeux de scène s’enchaînent vivement, l’émotion jaillit à chaque réplique.
La distribution est parfaitement homogène. Vladimir Perrin campe un Christian élégant, Michel Melki un Ragueneau truculent et attendrissant. Le de Guiche d’Emmanuel Dechartre est sobre, son jeu n (suite…)










