Le Mont Vauvert est une des sept collines qui dominent la cité, on vient s’y reposer, respirer ou jouir de la vue si le temps le permet. Mais le vrai but est le recours aux statues. On converse avec elles, on leur demande conseil, pour des affaires immobilières ou de coeur, pour la maladie du petit, un héritage en vue, une naissance.
Les statues parlantes datent de l’origine de la ville, la colline était alors un lieu de pèlerinage oraculaire, de célébrations des Mystères, de guérisons et de conversions miraculeuses.
Maintenant on s’y confesse, on raconte son ordinaire, comme dans ces cimetières des iles méditerranéennes où l’on commerce avec les défunts.
Les chats errants sont les âmes vivantes des lieux, ils surgissent soudain quand les paroles manquent.
Archive pour la catégorie ‘La Vie brève’
Le mont Vauvert
23 décembre 2013, Daniel MajaMarronnier
21 décembre 2013, La RédactionL’heure tranquille
14 décembre 2013, Daniel MajaLibre-Esprit
23 août 2013, Daniel Maja
Quand la chaleur tombait, nous montions aux ruines du château. Les allemands l’avaient fait exploser lors de leur retraite de 1918, dans une orgie de destructions et de terre brûlée. Depuis la végétation l’avait envahi, descellant les pierres, les arbres s’y étaient enracinés. Les couleuvres albinos et de petits lézards sombres s’enfuyaient à notre approche. On entendait dans l’ancienne citerne, le tintamarre lugubre des grenouilles aveugles.
C’était cependant, parvenus au faîte, une retraite agréable, les saules là-bas frissonnaient avec des bruits d’éventails, nous suivions le vol des libellules, des sphinx- colibris (Macroglossum stellatarum) butinaient les géraniums sauvages. Georges lisait le dictionnaire khazar.
Une communauté de bégards s’installa un temps, tentant de ressusciter la foi et les rites des Frères du Libre-Esprit, c’était trop tôt ou trop tard, ils durent s’exiler et essaimer au Brésil. Des graffitis gravés qu’on lit du bout des doigts attestent leur passage.
Mots-clefs : bégards, dictionnaire khazar, Frères du Libre-Esprit, sphinx- colibris, terre brûlée
Thébaïde
31 juillet 2013, Daniel MajaDes nouvelles de Georges nous parvenaient sporadiquement de sa Thébaïde du bout du monde:
Des passages anormaux de migrateurs déboussolés, d’étranges phénomènes célestes, des configurations d’étoiles inattendues , des échouages de poissons des abysses, de calmars luminescents, de narvals aux yeux pers…
Il disait aussi sa tranquillité d’âme et qu’il déchiffrait les nuages, en attendant.







