Archive pour la catégorie ‘La Vie brève’

Cerveau reptilien

1 mars 2018,

Tu te souviens, Georges, lorsqu’il y a 400 millions d’années, tu es sorti de la mer, tu suffoquais, tu t’inventais les poumons, et puis manger ou être mangé, la survie, la tienne et celle de l’espèce, ton cerveau en contrôle automatique, certains inventèrent les ailes, des poils même…

Après, ce fut bien plus compliqué.

Soleil auf Paris

20 février 2018,

Zeitgeist

30 janvier 2018,

Gymnastiques…

22 janvier 2018,

Le soufi, près de mon banc habituel où je me suis installé pour lire quelques soties de Gilbert Lascault, le soufi donc, tourneur, a remplacé monsieur Bô, le taoïste malicieux qui taï-chisait cet automne, question de saison…
Bientôt ce sera le moine zen et ses retours de bâton, puis l’été, les capoeiristes, les marcheurs nordiques, l’école de tabla blabla, et les ébats galants des dames du bois.
Mais j’aurai déjà quitté mon banc pour un autre, plus tranquille, j’y lirai « Belle lurette » de Jacques Perret ou les derniers poèmes d’Eric Poindron.

Chiens assis…

20 janvier 2018,

En architecture, le « chien-assis » est l’équivalent d’une « lucarne retroussée » ou d’une « demoiselle ».

Mainate

19 janvier 2018,

 

 

 Jardin Botànico de Caracas.

Varans antiques et fripés dans le soleil.      Tintamarre des aras et des Kalaos

Jambes fuselées
la jeune fille passe
un mainate siffle
Elle se retourne
puis disparait
dans la lumière

À la suédoise…

25 octobre 2017,

L’athlétique nordique roux qu’elle avait rencontré au  Loisirs-Center s’appelait Jorg. De sa voix douce, il lui avait raconté les voyages de Nils Olgerson. En agitant ses bras musclés, il lui avait montré comment volent les oies sauvages au dessus de la Suède et même imité leurs cris de ralliement…

En marchant au bord de la plage croate où mijotaient des naturistes allemands, tout en mâchant des smorbroïds à l’anguille fumée,  ils avaient évoqué Anders Zorn*, le peintre faunesque, qui fut un temps, portraitiste mondain, virtuose de l’aquarelle, de l’eau-forte et des reflets de la lumière sur les vagues, et qui, redevenu sauvage, célébra les corps, l’eau, la prodigalité de la nature dans l’innocence de la Création…

* Exposition au Petit Palais du 15 sept au 17 déc 2017

En été, leçon de choses et d’autres

18 juillet 2017,

par Daniel Maja

Georges, à l’instar de Monsieur Palomar*, était en quête perpétuelle.
Il recherchait sous le fatras et l’étrangeté des choses banales, quotidiennes et triviales, les liens secrets des phénomènes les plus contradictoires, un ragot et un ragoût, des porte-plumes et des porte-glaive, un poteau rose et un pot-aux-roses, ce qui est en haut comme ce qui est en bas, un gnomon et du goémon, le nombre d’or et les bigorneaux…, bref, les liens qui unissent les liens aux autres liens, afin de déchiffrer la Kabale, les coulisses et la Machinerie du Monde.
En fait, très vite et surtout en cette saison, tout s’embrouillait et se dissolvait, il ne restait bientôt qu’un gros trou plein de vide légèrement trouble.
Alors, comme dit l’autre, « il faut imaginer Georges heureux »…

* Monsieur Palomar d’Italo Calvino

La bête du Vaccares

16 juillet 2017,

ML.epicurisme-romain718-copie-2
Avec Adam W.* à petites lampées nous savourons une absinthe à la liqueur de fenouil, autour de nous une bonne quinzaine d’alambics transparents avec des mélanges subtils d’alcools et de liqueurs de noix amères, genièvre, myrtilles, gingembre, hydromels, verveine sauvage, épicéa, gentiane, toute la gamme des ambres dorées ou brunes, des rubis et des verts tendres… Moment de communion dans la petite boutique de la rue Bracka, à l’abord du Rynek, la place centrale de Cracovie.

Nous évoquons le livre admirable que m’a prêté Adam et que je viens de terminer, « La bête du Vaccares » du gardian-poète Joseph d’Arnaud (en langue d’oc et français).
L’histoire bouleversante d’un gardian chrétien qui, au 15éme siècle, fait la rencontre de Pan, le demi-dieu presque agonisant qui va disparaître dans les marais fangeux du Vaccarés, après une dernière manifestation de sa puissance sauvage sur les manades des taureaux libres … Fin de l’Antiquité païenne et de la Camargue indomptée… Métaphore aussi de notre temps.

*Adam Wodnicki , écrivain-poète, photographe, traducteur ( il a traduit en polonais Julien Gracq, Edmond Jabès, Saint-John Perse, Yves Bonnefoy, Simone Weil) son oeuvre est une Somme  sur Arles, la Provence et l’Antiquité qu’il évoque en poète, en historien, lyrique et  mystique.
En français: carnet arlésien, en Arles
( livre pour écrire- Editions Austéria – Cracovie Budapest)