Archive pour la catégorie ‘Non classé’

Serge est parti

17 novembre 2014,

par Alain HervéUnknown-2

Rendons hommage au grand Mosco frisé, venu de l’Orient européen, de Roumanie, entre autres, pour sa trilogie Essai sur l’histoire humaine de la nature (1968), La Société contre nature (1972) et Hommes domestiques et hommes sauvages (1974). Cette réflexion fondamentale a servi, en son temps, au mouvement écologique français, naissant, pour assurer son positionnement idéologique. A sa manière et en compagnie d’Edgar Morin, Serge Moscovici devenait le Karl Marx de référence pour les zozos naïfs et écolos tapageurs que nous étions – on venait d’inventer les Amis de la Terre – que nous les ayons lus ou pas, que nous les ayons compris ou pas.

Qu’étions nous à leurs yeux? Je me le suis souvent demandé. Ils pensaient, ils théorisaient. Nous n’en pensions pas moins.

Serge est devenu un ami quotidien, un lent, un “conversationiste” paisible, un gourmand tranquille. Ne conduisant pas les automobiles, il nous imposait en été, des transferts aller retour  entre sa maison de vacance à Goult et nos sites de bavardage. Isac Chivac nous rejoignait parfois. L’anthropologie se trouvait ramenée à une pratique vulgaire mais quelquefois profonde. Notre sujet de prédilection étant le comportement de ce mammifère fou: l’humain et ses entreprises délirantes dont nous étions les spectateurs atterrés mais aussi les acteurs.

Serge a collaboré régulièrement au Sauvage pendant dix ans.

Mosco se déplaçait dans une dimension particulière. Il était flou dans sa pensée et son expression -selon moi- mais ce flou lui permettait de formuler des questions fondamentales.

La dernière fois que je l’ai vu, dans le quartier d’Aligre, où il habitait, je lui ai reproché d’avoir oublié de parler de l’écologie à son fils Pierre.

De Bilbao à Paris

26 octobre 2014,

par Christophe Chelten

Bilbao musée Guggenheim

Bilbao musée Guggenheim

L’architecte américain Frank Gehri, a inventé les formes organo-véliques du musée Guggenheim de Bilbao, (1997), qui ont complètement surpris par leur beauté, leur audace et leur justesse. On ne peut que clamer son admiration devant ce compromis architectural entre le biologique et le technologique.

Il a dessiné pour la Fondation Vuitton à Paris une variante de son oeuvre espagnole (2014).

Saisi sur le Plat-Gousset de Granville

16 octobre 2014,

Le Plat-Gousset est la célèbre promenade de la plage de Granville dans la2011cabinesphotos011 Manche. Plat-gousset car il prolonge la promenade du Casino. A moins qu’il ne soit destiné à ceux qui n’ont pas les moyens de le fréquenter.
Le Plat Gousset est bordé de cabines de bain  où, assis sur des pliants,  on pratique l’observation de ses semblables en état de déambulation.

Un de nos amis journaliste new-yorkais Richard Howe s’est livré à une étude ethnographique des inscriptions arborées sur le dos promeneurs. Nous vous proposons en anglais cette étude en avant-première d’une publication prochaine dans le New-Yorker.      Le Sauvage

Par Richard Howe

I suppose you were wondering when I would get around to this.  Actually, they’ve just finished removing the cabines, thereby signaling the end of the season. So here goes…

There was more self-analysis and self-description on the shirts this year than before. For example: “Geek,” “Thank God I’m VIP,” “I’m Mouse I’m Not Afraid of the Cat,” “Young and Dangerous,” “Surfing Monster,” “Black (suite…)

Dali? Laborit? Rougemont?

13 août 2014,

le Sauvage

Vous avez lu l’Eloge de la Fuite, de Henri Laborit? Vous avez lu les fulgurances de Salvador Dali dans le Sauvage, que vous avez sous la main? Non? Alors précipitez vous. Ce sont des agitations de neurones comme on en rencontre rarement . Vous avez un coffre à trésors là devant vous. Cliquez, cliquez.

Pas de foot ici

16 juin 2014,

Nous vous garantissons que ce site restera vierge de toute contamination footballistique dans les jours qui viennent.

Le Sauvage

Jean-Marie Gustave se réveille

10 juin 2014,

par Alain Hervé

Cher Jean-Marie Gustave3907561_11-1-149425634

Nous te fréquentons à petites gorgées depuis des décennies, depuis ton premier roman parfaitement incompréhensible.

Puis nous avons aimé tes fulgurances impressionnistes. Tu sais écrire ce que tu vois. Tu sais ouvrir l’oeil de tes lecteurs. Leur révéler la splendeur des lumières de cette  planète au petit matin. On t’aime en morceaux choisis.

A Saint-Malo à l’occasion des “Etonnants voyageurs 2014”, tu nous a séduits par ta vision paisible et distanciée d’une société humaine confrontée au désastre qu’elle s’est inventé. Tu sais surmonter le handicap physique dont tu souffres, d’une excessive beauté mâle. Tu parles juste, très juste, après la projection de l’excellent portrait-film qu’Antoine de Gaudemar t’a consacré. Tu souffles en grand l’esprit sur des débats malouins un peu trop confidentiels.

Je dois dire que j’avais perdu l’intérêt de t’entendre après ton discours raplapla de nobélisé. On t’avait ouvert une tribune urbi et orbi et tu avais produit un petit pipi de chat. Hier tu nous as émus, séduits par ta lucidité, ta clarté.

Avec notre amitié

A.H.

(photo AFP/Raul Arboleda).

des signes et du vent…

18 mai 2014,

De sa parfaite connaissance des phénomènes naturels, Georges tirait de singulières interprétations….

D’une brise dans les feuilles du poirier, d’un envol soudain de corbeaux, de la trace brillante d’une limace, il déduisait des sourdes malédictions, des présages : qu’il fallait mettre en cuve, que le terme d’une grossesse était venu, qu’il ne fallait jamais jouer le 7498125367…

On le quittait vaguement inquiet, ses prophéties remuaient l’âme, peut-être même changeaient-elles le cours des choses…

C’est d’ailleurs un jour de grand vent que j’ai rencontré Martine et que Georges, du coup, est devenu mon beau-frère…

Courson 2014 Vive le recyclage

17 mai 2014,

par le Sauvage

Vous prenez le RER jusqu’à Massy Palaiseau et une navette gratuite vous emmènera jusqu’à la IMG_1420porte du Château et de la fête des plantes. Un régal comme chaque année. Robert Leroy y tient le stand des Fous de Palmiers. Nous avons particulièrement remarqué cette année les démonstrations de Pierre Alexandre Risser avec des palettes en fin de service. Un joli et très utile exercice de recyclage. Ou comment faire un mur végétal comestible. Pour le reste des plantes en fleurs familières ou rares qui par centaines chantent le printemps. On regrettera que les restaurants de service ignorent la gastronomie végétarienne qui serait de circonstance et osent encore nous présenter des sandwichs au jambon issu des camps de concentration porcine.

Habemus divitem papam (Nous avons un pape riche)

6 mars 2014,
L'Annonciation Pinturicchio

L’Annonciation
Pinturicchio

par Christophe Chelten

Stéphane Ghez nous a servi hier sur France 3 un excellent reportage sur le Vatican. Voilà une entreprise humaine qui se porte très bien. On s’étonne seulement qu’elle représente une religion dont l’initiateur Jésus Christ prêchait entre autres vertus premières la pauvreté.

Certes le Vatican préserve à merveille une étonnante profusion d’oeuvres d’art. Les fresques de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine , de Raphaël dans les Stanze, atteignent le sommet du savoir-faire humain, de la représentation de la beauté. Michel-Ange avec sa Piéta a condamné tous les sculpteurs qui lui ont succédé à n’être que des épigones ou des décadents. (On peut en discuter).

Dans cet extravagant déballage de richesse je note en passant ma préférence pour la tendresse du pinceau de Pinturicchio dans les fresques des appartements Borgia.

Certes la foule des fidèles exige d’être éblouie par la pompe de la fonction papale. (suite…)