Ainsi s’écoulait notre temps…

18 juin 2018,

Ils avaient pris leurs quartiers dans une de ces villes d’Europe centrale où les églises, les synagogues, les façades Renaissance, les fastueux palais baroques, les immeubles Art Nouveau de l’Ancien Empire rivalisaient dans le chantourné, le convulsif et l’ondulatoire…
Les journées se passaient aux terrasses des cafés, à déguster lentement d’amers expressos, à lire un livre, à l’annoter selon l’humeur, à dessiner dans les marges, ou assis sur les bancs publics des promenades (portant les noms des écrivains célèbres qui les avaient occupés) à regarder flâner des jeunes filles aux cheveux en tresses ou en cascades et aux jambes fuselées, passer des séminaristes ensoutannés, des colonies d’enfants des campagnes environnantes menés par des religieuses en cornette, des athlètes bronzés zigzagant en rollers, des ashkénazes manteau flottant, chapeau noir et papillotes, tandis que résonnaient sur les pavés de la vieille ville, les sabots des attelages des droschken conduits par des femmes en chapeau melon.

Les pies et les corbeaux criaillaient dans les grands arbres des plantations qui avaient remplacé les remparts, il restait quelques tours phagocytées par des couvents et une barbacane en briques avec des toits pointus.
Ainsi s’écoulait notre temps…

Pas assez de miel dans le glyphosate

8 juin 2018,

Par Charles Ribaut
Les abeilles ne savent pas qu’il ne faut pas butiner les fleurs à la campagne, c’est dangereux.
Du miel a été refusé à la vente car contenant trop de glyphosate. Le syndicat apicole de l’Aisne porte plainte contre Bayer-Monsanto.

Les journalistes (à part Marie-Monique Robin) ne savent pas que s’il y a encore un petit doute sur le caractère cancérogène du glyphosate, il n’y en a aucun sur sa neurotoxicité et sur le fait que ce soit tout simplement un biocide. Il n’y a que notre ministre de l’agriculture pour dire sans rire que ce produit est bon pour les vers de terre.

Nos députés européens (extrême droite, droite « républicaine », centre et une partie des socialistes) ont voté la loi qui permettra à Monsanto-Bayer de vous faire un procès et de le gagner si vous dénoncez le glyphosate.

Le 29 mai l’Assemblée nationale a rejeté l’amendement présenté par Delphine Batho, de même que celui de Mathieu Orphelin, pour l’interdiction du glyphosate. Si vous questionnez votre député-e sur cette forfaiture, il y a presque exactement neuf chances sur 10 qu’il ou elle vous réponde qu’il ou elle n’a pas voté ce rejet, pour cause d’absence.

Même Corinne Lepage regrette d’avoir soutenu Macron.

En octobre dernier nous avons dénoncé le discours qui veut vous faire croire qu’il y aura des alternatives et qu’il suffit d’attendre qu’elles soient trouvées mais la seule alternative est qu’il faut arrêter d’empoisonner l’environnement.

Il n’y a pas de bon biocide. point.
C.R.

Nuit branche…

7 juin 2018,

Non-verbal…

24 mai 2018,

Georges s’efforçait de traduire en langage non-verbal, accessible à tous, des concepts philosophiques contemporains tels que l’approche phénoménologique de la Réalité, pédaler dans la Semoule, le Mystère de l’Etre et du Dasein et tant de belles choses pour occuper l’Esprit pendant les vacances.

Vous avez dit Godard?

21 mai 2018,

par Christophe Chelten

L’attention excessive portée aux vagissements de Jean Luc Godard pour  “Le Livre d’image”, risque d’aggraver l’anémie diagnostiquée du Festival de Cannes.

Godard tel qu’en lui même la vieillesse le change, reste infatué de sa personne et de son oeuvre. Pour quelques films assez réussis et intéressants, il a cru pouvoir s’attribuer un rôle de prophète des profondeurs de la psyché humaine. Il a seulement révélé son creux personnel derrière une barbe toujours inaboutie.

Qui peut se reconnaître dans ce radoteur du maoïsme et de mai 68, qui n’en finit pas de suçoter son cigare castriste ?

Et bien oui, il en reste.

 

En route…

21 mai 2018,

 


On fit la pause. On était bien au soleil. Jacques racontait ses amours, George ses rêves confus. L’air grésillait. Tout cela était écrit dans le Grand Livre, même le gros lézard qui haletait sous la touffe d’euphorbes réveil-matin (Euphorba helioscopia), même la cicindèle (Cicindela campestris) chère à Ernst Junger (Chasses subtiles)…

Le “nouveau journalisme”, parlons en

20 mai 2018,

Le chœur des élus
Cathédrale Ste Cécile d’Albi

par Alain Hervé

La disparition de Tom Wolfe, (ne pas confondre avec Tom Woolf: “La toile et le roc”) permet à quelques ressasseurs de célébrer l’inventeur du “nouveau journalisme”. Tom Wolf était un amuseur public de grand talent  et un histrion faute d’être un génie.

Le nouveau journalisme qui consisterait à mélanger l’information et la littérature pour donner à la première une qualité vécue est aussi vieux que la littérature. Dumas, Balzac, Zola, Hugo… l’ont pratiqué.

Pour ce qui est de nos contemporains je citerai la revue mensuelle Réalités, qui sous la direction d’Alfred Max a pratiqué dans les années 60 un style de reportage qui impliquait les auteurs des articles. Muriel Reed, la femme de Philippe Soupault en fut une vedette. Danielle Hunebelle, Jacques Marchant, Jean Clay… ont trempé leur plume dans le cette écriture. J’ai eu l’honneur d’être le poussin de la couvée
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Nicolas Hulot reste !!!

18 mai 2018,

par Alain Hervé

On assiste effaré à l’actualité de l’histoire de l’espèce humaine.

Puisque nous avons l’avantage d’y participer le temps que dure notre vie.

On assiste à un  enchainement de décisions absurdes. Absurdes en ce sens qu’elles ne contribuent pas à l’épanouissement de chaque individu mais plutôt à son abrutissement. Tandis qu’une petite partie est encouragée à se gaver jusqu’à la nausée. Le plus grand nombre est entraîné à des guerres ou à des compétitions économiques minables dont le résultat est la famine, la souffrance constante.

Aucune autre espèce vivante ne contraint ses membres à ce genre de sévices. Certes la cruauté n’en est pas absente mais elle est limitée. aux nécessités biologiques.

L’humanité est intoxiquée de slogans qui prennent des formes publicitaires, idéologiques ou religieuses… Sans cesse invitée à
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Mai 68 au Quai Claude Bernard

18 mai 2018,

La statue de Claude Bernard au 16-18 du quai qui porte son nom. d.r.

Par Ghislain Nicaise

En 1968, la Faculté des Sciences de Lyon était logée dans des bâtiments du XIXe siècle qui s’ouvraient sur les quais du Rhône. Le même bloc d’immeubles aux toits d’ardoise abritait la Faculté des Lettres, l’endroit chaud occupé en permanence par des étudiants et de jeunes chômeurs qui s’étaient baptisés « les trimards » (l’équivalent de ceux que l’on nommait à Paris les katangais). L’amphi de lettres qui permettait la tenue des assemblées générales quotidiennes avait été rebaptisé « Amphi Cohn-Bendit », il était desservi par les « chiottes Waldeck-Rochet ».
J’avais 26 ans et j’étais assistant au Laboratoire de Zoologie Générale, 16 quai Claude Bernard. Plutôt que de rester chez nous, nous occupions les locaux, comme un reflet atténué des ouvriers occupant leurs usines. Il y avait parmi les occupants un certain nombre de professeurs, ceux qui redoutaient le pillage des locaux et aussi qui avaient assez d’indépendance d’esprit pour dormir tout habillés sur un lit de camp. Nous nous disions que si des manifestants s’emparaient des bouteilles de réactifs dangereux, un simple litre d’acide sulfurique pouvait devenir une arme létale.
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