Archives d’un auteur

Huile de palme et FNSEA

22 juin 2018,

Il est étonnant de voir autant d’articles sur l’huile de palme de TOTAL, sans que le nom d’AVRIL, premier producteur d’agrodiesel en Europe (l’Europe étant elle-même la première productrice mondiale d’agrodiesel) ne soit jamais cité.

AVRIL anciennement SOFIPROTEOL, dont l’ancien président Xavier Beulin n’était autre que le président de la FNSEA ne couvre ses besoins qu’avec 50,2% d’huiles françaises (services des douanes) [1]. Le reste ce sont des importations : d’huile de colza – autant pour la protection des producteurs français de colza – et surtout, selon la Confédération Paysanne, 200 000 tonnes d’huile de palme !! [2]

La FNSEA se moque du monde en dénonçant les 300 000 tonnes accordées à Total.

(suite…)

Reporterre : Linky n’est pas un ami

20 juin 2018,

Reporterre 168 : Linky, Ruffin, antennes-relais, violences policières, habitat partagé

Linky n’est pas un ami – la grande enquête de Reporterre
35 millions de compteurs Linky sont censés être installés en France d’ici à 2021. Présenté par Enedis, filiale d’EDF, comme outil de la transition écologique, Linky suscite méfiance et révolte. Des méthodes peu scrupuleuses des installateurs à la question des données personnelles en passant par les risques éventuels pour la santé et un détour en Allemagne et en Autriche, Reporterre a mené l’enquête. Voici ses cinq volets. Lire la suite

Pas assez de miel dans le glyphosate

8 juin 2018,

Par Charles Ribaut
Les abeilles ne savent pas qu’il ne faut pas butiner les fleurs à la campagne, c’est dangereux.
Du miel a été refusé à la vente car contenant trop de glyphosate. Le syndicat apicole de l’Aisne porte plainte contre Bayer-Monsanto.

Les journalistes (à part Marie-Monique Robin) ne savent pas que s’il y a encore un petit doute sur le caractère cancérogène du glyphosate, il n’y en a aucun sur sa neurotoxicité et sur le fait que ce soit tout simplement un biocide. Il n’y a que notre ministre de l’agriculture pour dire sans rire que ce produit est bon pour les vers de terre.

Nos députés européens (extrême droite, droite « républicaine », centre et une partie des socialistes) ont voté la loi qui permettra à Monsanto-Bayer de vous faire un procès et de le gagner si vous dénoncez le glyphosate.

Le 29 mai l’Assemblée nationale a rejeté l’amendement présenté par Delphine Batho, de même que celui de Mathieu Orphelin, pour l’interdiction du glyphosate. Si vous questionnez votre député-e sur cette forfaiture, il y a presque exactement neuf chances sur 10 qu’il ou elle vous réponde qu’il ou elle n’a pas voté ce rejet, pour cause d’absence.

Même Corinne Lepage regrette d’avoir soutenu Macron.

En octobre dernier nous avons dénoncé le discours qui veut vous faire croire qu’il y aura des alternatives et qu’il suffit d’attendre qu’elles soient trouvées mais la seule alternative est qu’il faut arrêter d’empoisonner l’environnement.

Il n’y a pas de bon biocide. point.
C.R.

Vous avez dit Godard?

21 mai 2018,

par Christophe Chelten

L’attention excessive portée aux vagissements de Jean Luc Godard pour  “Le Livre d’image”, risque d’aggraver l’anémie diagnostiquée du Festival de Cannes.

Godard tel qu’en lui même la vieillesse le change, reste infatué de sa personne et de son oeuvre. Pour quelques films assez réussis et intéressants, il a cru pouvoir s’attribuer un rôle de prophète des profondeurs de la psyché humaine. Il a seulement révélé son creux personnel derrière une barbe toujours inaboutie.

Qui peut se reconnaître dans ce radoteur du maoïsme et de mai 68, qui n’en finit pas de suçoter son cigare castriste ?

Et bien oui, il en reste.

 

Le “nouveau journalisme”, parlons en

20 mai 2018,

Le chœur des élus
Cathédrale Ste Cécile d’Albi

par Alain Hervé

La disparition de Tom Wolfe, (ne pas confondre avec Tom Woolf: “La toile et le roc”) permet à quelques ressasseurs de célébrer l’inventeur du “nouveau journalisme”. Tom Wolf était un amuseur public de grand talent  et un histrion faute d’être un génie.

Le nouveau journalisme qui consisterait à mélanger l’information et la littérature pour donner à la première une qualité vécue est aussi vieux que la littérature. Dumas, Balzac, Zola, Hugo… l’ont pratiqué.

Pour ce qui est de nos contemporains je citerai la revue mensuelle Réalités, qui sous la direction d’Alfred Max a pratiqué dans les années 60 un style de reportage qui impliquait les auteurs des articles. Muriel Reed, la femme de Philippe Soupault en fut une vedette. Danielle Hunebelle, Jacques Marchant, Jean Clay… ont trempé leur plume dans le cette écriture. J’ai eu l’honneur d’être le poussin de la couvée (suite…)

Nicolas Hulot reste !!!

18 mai 2018,

par Alain Hervé

On assiste effaré à l’actualité de l’histoire de l’espèce humaine.

Puisque nous avons l’avantage d’y participer le temps que dure notre vie.

On assiste à un  enchainement de décisions absurdes. Absurdes en ce sens qu’elles ne contribuent pas à l’épanouissement de chaque individu mais plutôt à son abrutissement. Tandis qu’une petite partie est encouragée à se gaver jusqu’à la nausée. Le plus grand nombre est entraîné à des guerres ou à des compétitions économiques minables dont le résultat est la famine, la souffrance constante.

Aucune autre espèce vivante ne contraint ses membres à ce genre de sévices. Certes la cruauté n’en est pas absente mais elle est limitée. aux nécessités biologiques.

L’humanité est intoxiquée de slogans qui prennent des formes publicitaires, idéologiques ou religieuses… Sans cesse invitée à (suite…)

Mai 68 au Quai Claude Bernard

18 mai 2018,

La statue de Claude Bernard au 16-18 du quai qui porte son nom. d.r.

Par Ghislain Nicaise

En 1968, la Faculté des Sciences de Lyon était logée dans des bâtiments du XIXe siècle qui s’ouvraient sur les quais du Rhône. Le même bloc d’immeubles aux toits d’ardoise abritait la Faculté des Lettres, l’endroit chaud occupé en permanence par des étudiants et de jeunes chômeurs qui s’étaient baptisés « les trimards » (l’équivalent de ceux que l’on nommait à Paris les katangais). L’amphi de lettres qui permettait la tenue des assemblées générales quotidiennes avait été rebaptisé « Amphi Cohn-Bendit », il était desservi par les « chiottes Waldeck-Rochet ».
J’avais 26 ans et j’étais assistant au Laboratoire de Zoologie Générale, 16 quai Claude Bernard. Plutôt que de rester chez nous, nous occupions les locaux, comme un reflet atténué des ouvriers occupant leurs usines. Il y avait parmi les occupants un certain nombre de professeurs, ceux qui redoutaient le pillage des locaux et aussi qui avaient assez d’indépendance d’esprit pour dormir tout habillés sur un lit de camp. Nous nous disions que si des manifestants s’emparaient des bouteilles de réactifs dangereux, un simple litre d’acide sulfurique pouvait devenir une arme létale. (suite…)

Au grand air de Montaigne

14 mai 2018,

par Alain Hervé

Il s’est retiré à trente neuf ans, pour se rencontrer lui-même, dans ces trois petites pièces rondes et superposées dans une tour rustique. Une sorte de pigeonnier. A distance du bavardage de ses femmes : sa mère, sa femme, ses filles dans leur château. En compagnie de ses maîtres grecs et latins. A distance de ses engagements civiques, et diplomatiques, de sa charge de maire de Bordeaux.

Enfin seul. Entre son oratoire, au rez-de-chaussée*, sa chambre, au premier étage, il dormait assis dans son lit, sa bibliothèque, et son cabinet d’écriture, tout en haut, sous le ciel. Recueilli « sur le sein des doctes vierges ». Attentif au bruit de sa pensée. Pour notre bonheur quatre cents ans plus tard.

Il faut aller à Saint Michel de Montaigne pour respirer l’air qu’il respirait, pour se retrouver chez lui, dans sa peau, sa très petite taille, son art admirable de savoir apprécier et étudier son état précaire d’être vivant.

Ce qui au fil des siècles a fasciné ses lecteurs enchantés, ébahis, c’est l’exposé de son savoir vivre. Au sens fondamental du terme.

Il a laissé dans sa tour l’ombre de sa présence. Une jeune guide intelligente évoque très bien les détails matériels de sa vie dans ce pigeonnier. Allez y.

Vous pourrez en sortant déguster les vins de la propriété. Nous avons succombé au blanc doux à moins de six euros la bouteille.

* Montaigne n’était ni un dévot, ni un incroyant. Les hasards de la vie l’avaient fait naître catholique, il s’en accommodait. « Nous sommes chrétiens au même titre que nous sommes périgourdins ou allemands ». Cette attitude distanciée mérite encore d’être prise en considération de nos jours.

 

Reporterre n°162

8 mai 2018,

Emmanuel Macron couvre les chasseurs de cadeaux
VIDÉO – À Bornéo, les centres de soin ne sauveront pas les orangs-outans
Karim : ouvrier, lanceur d’alerte, viré
La Zad de Notre-Dame-des-Landes, un bouillonnant laboratoire social et culturel
Une marche funèbre pour les abeilles disparues se poursuit en Bretagne