Archive pour la catégorie ‘Nous avons vu’

Merci Nicolas Hulot

30 décembre 2011,

Pour avoir vu hier soir “Ushuaïa nature” sur TF1 on ne peut que regretter que Nicolas Hulot ne soit pas le représentant de l’écologie à l’occasion de l’élection présidentielle. Ses commentaires qui accompagnent son exploration des oasis du Tchad sont d’une grande intelligence et témoignent d’une vraie connaissance des cycles de la nature. Il donne la parole à cette occasion à une remarquable équipe d’archéologues, d’ethnologues et de naturalistes. Après avoir analysé le phénomène du nomadisme qui persiste dans ces régions et son très  faible impact sur l’environnement, il nous fait découvrir les espèces reliques d’un Sahara qui fut fertile. On y rencontre des crocodiles frères de ceux du Nil et des troupeaux de dromadaires qui vivent en étroite association avec les humains nomades. Tous se trouvent menacés par le réchauffement climatique qui a déjà des effets dans ces régions sensibles. Mais il évoque l’hypothèse inattendue d’une mousson qui pourrait en résulter et reverdir le Sahara.

Il nous montre la splendeur de ces paysages désertiques où les points d’eau apparaissent comme des îles dans un océan de sable. Une dessinatrice de grand talent qui l’accompagne fixe notre attention sur des insectes, des détails du relief, des visages de femmes et les prodigieux pétroglyphes qui témoignent de gestes esthétiques d’il y a sept mille ans. Il évoque ses rencontres avec un des sages de l’écologie Théodore Monod le saharien.

Une conversation avec l’archéologue Michel Brunet permet d’évoquer longuement notre ancêtre homininé Toumaï dont les ossements attestent la capacité à pratiquer la bipédie il y a sept millions d’années. Trois cent cinquante mille générations nous unissent à lui. Beaucoup de chemin parcouru pour le bipède qui s’est baptisé sapiens sans le devenir vraiment. Ce qui permet à Hulot de répéter une de ses formules préférées, qu’il a déjà prononcée dans son film Le syndrome duTitanic:Devenir humain est une tâche beaucoup plus difficile que prévu.”

Quatre millions de Français ont entendu hier soir ce message.

On peut dire que l’absence de Nicolas Hulot de la campagne présidentielle est dramatique parce que l’écologie sera absente de cette campagne.

Alain Hervé

Gaspard Proust

17 décembre 2011,

par Michèle Valmont

Assister à un spectacle de Gaspard Proust est jubilatoire. Il est difficile de définir la personnalité de cet artiste singulier. De prime abord, sa fiche signalétique n’a rien de vraiment attrayant : physique banal, voix moyenne, maintien effacé. Et c’est cette économie de moyens qui va se révéler fascinante.

Aucun effet apparent, le texte coule, sur le ton d’une conversation banale, un mot en amène subtilement un autre, les idées s’enchaînent, originales, rapides, provoquant immanquablement le rire.

Sans avoir l’air d’y toucher, Gaspard Proust, d’un air désabusé à la Pierre Desproges(auquel il sait qu’on le compare fréquemment), évoque en vrac la religion, la politique, le nazisme, les vieux, les malades, les handicapés… et les femmes.

Ses propos se veulent cyniques, totalitaires, misogynes : son appel à la guerre franco-allemande pour rétablir la croissance ou sa séance amoureuse sans préliminaires, par exemple, méritent de figurer dans une anthologie du rire.

Tout jaillit au premier degré, sans aucune complaisance, comme pour dénoncer avec plus de force nos absurdités, nos rituels, nos croyances. Pas un temps mort dans le spectacle.

Saluons Gaspard Proust pour son égalité d’humour.

Michèle Vamont

Un banc à l’ombre

13 décembre 2011,

Par Michele Valmont

Le théâtre de la Huchette est célèbre à Paris, malgré son exiguïté, (cent places) à cause des deux pièces de Ionesco, La cantatrice chauve et La leçon, qui s’y jouent sans discontinuer depuis plus de 50 ans.

Ce qu’on sait moins en revanche c’est qu’on y représente  souvent pendant quelques semaines d’autres (suite…)

Le Manifeste de Bridget Kyoto

3 décembre 2011,

En dérogation à notre règle de ne publier que des textes originaux, nous vous livrons ci-dessous le manifeste de Laure Noualhat, un coup de coeur de la rédaction :

Bonjour,

à travers mon métier de journaliste environnement à Libération, je réfléchis depuis longtemps à une manière efficace d’alerter le grand public sur la catastrophe écologique en cours.

J’écris des papiers depuis dix ans sur le sujet, j’ai collaboré à plusieurs émissions télévisées d’écologie et j’en ai proposé d’autres dans l’espoir saugrenu de toucher le plus grand nombre.

A la télé, on m’a répondu :

« L’écologie, on n’en veut pas, c’est trop anxiogène. Les annonceurs veulent du positif. Quant au public, il veut du fun. Alors laissez-le consommer tranquille, il a déjà bien assez de problèmes comme ça. La réalité écologique, les espèces, la pollution, le réchauffement, tous vos trucs, là, ça l’ennuie. Ça l’indispose, même »

Alors, un jour, je me suis dit que, puisque le journalisme ne suffisait pas, je passerai par la dérision. J’ai inventé Bridget Kyoto et tourné ses premières vidéos.

Bridget est comme nous, désespérée par le crasse aveuglement de notre “civilisation” mais elle est trop sérieuse pour ne pas en rire. D’elle-même et du reste. Pour ne pas pleurer.

Elle cultive la vie, l’autodérision, l’absurde et se moque de tout, y compris de l’écologie et de ceux qui la font ; elle plaisante depuis le pont du Titanic qui s’incline. Il n’y a pas assez de canots de sauvetage pour tout le monde, de toute façon.

Mais surtout, Bridget a besoin de VOUS :

Exposez-la sur vos pages, e-mailez-la, relayez-la sur Facebook, faites-la connaître, PARTAGEZ SES VIDEOS, critiquez-la, donnez-lui des frères, des sœurs, du bouche à oreille, du bouche à bouche, n’importe quoi, mais FAITES DU BRUIT, du bruit médiatique, du bruit tout court mais du bruit, pour qu’au moins, on entende un peu le chant de Bridget Kyoto, petite sirène d’alarme.

Bien à vous,

Laure Noualhat

le 25 novembre 2011

Apparition de la Vierge

2 décembre 2011,

« Reportage » de Patricia Gautier

L’amie que j’avais hébergée provisoirement avait profité de son départ pour faire le tri dans ses affaires. N’étant pas du genre à sombrer dans l’angoisse panique à l’idée de jeter, l’opération avait été rondement menée, sans tergiversations. Sauf lorsqu’il s’était agi d’une statuette réalisée à ses débuts de céramiste dilettante. Elle ne tenait pas à la conserver sans pour autant se résoudre à la voir finir dans une poubelle. De facture maladroite, elle n’était d’ailleurs pas dénuée d’intérêt de par son aspect qu’on s’accordait, en plaisantant, à qualifier de maléfique.

Chez moi, c’est au bout d’un mauvais chemin situé quelque part sur la route reliant Menton à Vintimille. À l’embranchement, un arrêt de bus, non signalé – réservé donc aux initiés dont je fais partie – et à côté, dans le mur de pierres d’une restanque, une assez grande niche, vide. « C’est l’endroit idéal », avait-elle dit « pour abriter l’expression de ton talent en devenir ! », avais-je ajouté. Nous y avons donc installé la statuette.

Le lendemain, elle avait disparu. À sa place : une petite bouteille bleutée, en plastique, représentant la Vierge de Lourdes, contenant quelques fleurs sauvages. Je la regardais, quand un riverain m’a accostée. « C’est moi. Ce n’était pas (suite…)

Mefistofele chaud et froid

14 novembre 2011,

par Michèle Valmont

Où nous mène notre passion de l’opéra ?

Au Grimaldi Forum de Monte-Carlo où l’on donne actuellement le « Mefistofele » de Boïto. (suite…)

Semper Sempé

3 novembre 2011,

par Michèle Valmont

Allez vous réjouir à l’Hôtel de Ville de Paris à l’expo Sempé . C’est gratuit. Si vous y allez le matin vous ne ferez pas la queue.

A peine rentré dans l’expo vous serez dans cet état étrange qui résulte de la vision d’un Sempé. Vous

Sempé à l'Hôtel de Ville

Maja devant Sempé

(suite…)

Tintin, Milou, Snowy

2 novembre 2011,

par Christophe Chelten

La survie de Tintin et de ses pantalons de golf est surprenante. Il ne participe d’aucune manière aux mythologies contemporaines. Il est radicalement démodé. Ses références morales, comportementales, (suite…)

La Comédie s’expose

31 octobre 2011,

par Michèle Valmont

Tout amateur de théâtre, particulièrement de théâtre classique, devrait se rendre au Petit Palais à Paris où, jusqu’au 15 janvier 2012, la Comédie Française « s’expose ».

On n’a pas l’occasion de contempler les collections que possède cette institution. On en a un aperçu dans les couloirs et le foyer du théâtre même, qui laisse à peine soupçonner la richesse de l’ensemble. Tableaux, (suite…)