par Alain Hervé
Il s’est retiré à trente neuf ans, pour se rencontrer lui-même, dans ces trois petites pièces rondes et superposées dans une tour rustique. Une sorte de pigeonnier. A distance du bavardage de ses femmes : sa mère, sa femme, ses filles dans leur château. En compagnie de ses maîtres grecs et latins. A distance de ses engagements civiques, et diplomatiques, de sa charge de maire de Bordeaux.
Enfin seul. Entre son oratoire, au rez-de-chaussée*, sa chambre, au premier étage, il dormait assis dans son lit, sa bibliothèque, et son cabinet d’écriture, tout en haut, sous le ciel. Recueilli « sur le sein des doctes vierges ». Attentif au bruit de sa pensée. Pour notre bonheur quatre cents ans plus tard.
Il faut aller à Saint Michel de Montaigne pour respirer l’air qu’il respirait, pour se retrouver chez lui, dans sa peau, sa très petite taille, son art admirable de savoir apprécier et étudier son état précaire d’être vivant.
Ce qui au fil des siècles a fasciné ses lecteurs enchantés, ébahis, c’est l’exposé de son savoir vivre. Au sens fondamental du terme.
Il a laissé dans sa tour l’ombre de sa présence. Une jeune guide intelligente évoque très bien les détails matériels de sa vie dans ce pigeonnier. Allez y.
Vous pourrez en sortant déguster les vins de la propriété. Nous avons succombé au blanc doux à moins de six euros la bouteille.
* Montaigne n’était ni un dévot, ni un incroyant. Les hasards de la vie l’avaient fait naître catholique, il s’en accommodait. « Nous sommes chrétiens au même titre que nous sommes périgourdins ou allemands ». Cette attitude distanciée mérite encore d’être prise en considération de nos jours.
Elle était de tous les voyages et de toutes les fêtes organisées par les JNE. Notre amie Nicole Aussedat est décédée hier 5 mars 2018, emportée par une crise cardiaque à l’âge de 63 ans….
Par Ghislain Nicaise
L’homme par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l’avenir et pour ses semblables, semble travailler à l’anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce. En détruisant partout les grands végétaux qui protégeaient le sol, pour des objets qui satisfont son avidité du moment, il amène rapidement à la stérilité ce sol qu’il habite, donne lieu au tarissement des sources, en écarte les animaux qui y trouvaient leur subsistance, et fait que de grandes parties du globe, autrefois très fertiles et très peuplées à tous égards, sont maintenant nues et stériles, inhabitables et désertes…On dirait que l’homme est destiné à s’exterminer lui-même après avoir rendu le globe inhabitable.



