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La crise climatique, la crise des ressources et la démocratie 1/2
14 octobre 2021, Jean-Noël MontagnéComment les réseaux sociaux détruisent la société
27 mai 2021, Jean-Noël MontagnéLes réseaux sociaux utilisés par la majorité de la population ne sont pas des entreprises philanthropiques. Leur modèle économique est uniquement basé sur la publicité. Ce sont des régies publicitaires au sens strict: ils fournissent et gèrent des espaces publicitaires ciblés, à destination des annonceurs. Leur fonctionnement est très simple: le “réseau social”, autrement dit, dans le jargon, “la plateforme”, fournit des services et contenus gratuits vers des milliards d’utilisateurs. Ces services et ces contenus sont accompagnés de publicités, et tous peuvent également être diffusés par d’autres vecteurs, moyennant divers accords de rétribution. En échange, la plateforme s’empare gratuitement des données personnelles et intimes pour mieux cibler individuellement chaque utilisateur.
Vous avez beau penser, lecteurs avertis du Sauvage, que vous n’êtes pas sensibles à la publicité, les chiffres d’affaire des deux principales régies publicitaires montrent qu’il n’en est pas de même pour l’ensemble de la société: Facebook et ses filiales (Instagram, Messenger, Whatsapp), Alphabet et sa filiale Google (Google services, Gmail, Youtube, Blogger, Chrome, Android, etc), ont reçu à elles deux, dans la dernière année, près de 300 milliards de dollars des annonceurs publicitaires. Ces derniers ne dépenseraient pas de telles sommes si la publicité ne fonctionnait pas. Les réseaux sociaux sont devenus les principaux supports du capitalisme, en diffusant des milliards de messages publicitaires destinés à augmenter la consommation.
Chaque plateforme a sa propre stratégie de monétisation, mais les principes sont, au final, identiques. Si vous cliquez pour visiter une publicité, un montant sera incrémenté sur les sommes versées au réseau social par l’annonceur. Si vous réalisez l’achat, un deuxième montant sera éventuellement versé en fonction du modèle de monétisation de la plateforme. Les milliards de dollars de bénéfice des réseaux sociaux sont issus de petites actions de l’utilisateur.
Dossier Énergie 4/4: une installation autonome décroissante pour 4 personnes
9 avril 2021, Jean-Noël MontagnéVoici le dernier volet de notre étude sur le solaire photovoltaïque: une installation minimale autonome décroissante pour se passer du réseau électro-nucléaire.
Configuration et cahier des charges de la consommation
Photo: un mix énergétique vu du ciel….
Pour cette étude, nous simulons les besoins d’une famille de 4 personnes dont l’habitat dispose d’une ressource solaire bien exposée. Famille décroissante, car vivant simplement, ou désirant vivre bien plus en accord avec la sobriété nécessaire pour les années à venir. Famille conscientisée sur la technologie utilisée, car une consommation minimale nécessite de suivre une “hygiène énergétique” rigoureuse, afin de coller aux caprices du soleil sans épuiser les batteries. Nous ne sommes pas dans la facilité électro-nucléaire, dans laquelle il suffit d’appuyer sur le disjoncteur, payer sa facture, et fermer le yeux sur le reste.
Dossier Énergie 3/4: une installation électrique autonome de secours
16 mars 2021, Jean-Noël MontagnéSuite du deuxième volet: Du thermique avant le photovoltaïque
Objectif: construire une petite résilience énergétique avec panneau photovoltaïque et batterie
Le but de cette installation solaire de secours est de faire face aux pannes temporaires du réseau électrique national, généralement en raison d’événements climatiques divers: tempêtes, canicules, ou grand froids, voir le premier volet du dossier. Elle est compatible avec un appartement, si celui-ci dispose d’une fenêtre ou d’un balcon au soleil.
Dossier Énergie 2/4: du thermique avant le photovoltaïque !
5 février 2021, Jean-Noël Montagnésuite de l’article Dossier Énergie: le solaire photovoltaïque en France en 2021 (1/4)
Si vous avez un ballon d’eau chaude électrique (cumulus), ainsi qu’une toiture, ou un balcon, ou un bout de mur, ou un bout de jardin bien orientés, mais pas encore de solaire thermique, vous allez d’abord commencer par installer des capteurs thermiques pour chauffer votre eau. Cette installation va vous permettre de faire décroitre votre consommation électrique et votre facture, pour un coût minime, pendant de nombreuses années.
En effet, pour chauffer de l’eau, le rendement d’un capteur solaire thermique est très bon, jusqu’à 80% de l’énergie solaire est récupérée, comparativement aux 20% d’un capteur photovoltaïque dont on prétendrait ensuite utiliser l’électricité pour chauffer de l’eau.
Un principe simple et robuste
Les capteurs solaires thermiques à eau existent depuis le 19ème siècle, et sont industrialisés depuis les années 60. Leur fonctionnement est très simple: dans le système à capteur-plat, on utilise une surface métallique absorbante, noire ou bleue, sous un vitrage, pour profiter de l’effet de serre. Ce métal est soudé à un serpentin de tuyaux, généralement en cuivre, dans lequel circule le liquide caloporteur jusqu’à votre ballon. Bien conçue avec des matériaux de qualité, une telle installation peut durer plus de 40 ans, soit bien plus que votre ballon !
Une nouvelle technologie, à base de tubes de verre sous vide abritant un ensemble caloporteur, permet de gagner un peu plus de rendement, notamment si vos conditions climatiques sont faibles ou très fluctuantes ( ce capteur fonctionne bien également avec des soleils voilés ou intermittents). Il y a plusieurs sous-systèmes différents. Bien vérifier que la panne d’un seul tube ne gène pas la production des autres. Ne pas hésiter à acheter d’entrée un tube de rechange, qui ne servira peut-être que 10 ans plus tard ! (suite…)
Jean-Marc Jancovici, le thermodynamique pragmatique
18 février 2020, Jean-Noël Montagné
Jean-Marc Jancovici , dessiné par Manon Riera, extrait.
Jean-Marc Jancovici* est un personnage incontournable pour la compréhension des enjeux actuels et à venir liés aux ressources et au climat. Entouré par de nombreux analystes qui dissèquent et étudient les flux d’énergie et de matière, naturels comme anthropiques, il développe une vision thermodynamique et pragmatique de la société. Ces cours et ses conférences, librement disponibles sur Internet depuis des années, vulgarisent parfaitement de nombreux mécanismes d’interdépendance entre énergie, industrie, économie et climat. Son discours est particulièrement important pour rappeler aux décideurs et au grand public qu’il existe des principes physiques incontournables qui régissent directement nos activités.
Au premier rang, le constat simple et pourtant évacué du champ décisionnel, est que la terre est composée de ressources naturelles, énergétiques et minières en quantités faibles et finies. En à peine deux siècles de consommation irraisonnée, nous arrivons à l’épuisement définitif de certaines ressources et à une décroissance inévitable des activités liées. Cette conscience de la décroissance inévitable est indispensable. (suite…)
La conversion des véhicules thermiques en véhicules électriques, bientôt en Europe ?
6 octobre 2019, Jean-Noël Montagnépar Jean-Noël Montagné
Oui la voiture pollue, oui la voiture encombre, oui, la voiture rend con, oui la voiture est inutile dans des villes bien équipées ! Mais la voiture reste encore indispensable en milieu rural, périurbain, et dans de nombreux cas, nombreuses professions, où les transports en communs sont inadaptés.
Devant la décroissance progressive de la production de pétrole d’ici une décennie, mais également pour des raisons évoquées comme écologiques, les pouvoirs publics et le marché nous proposent de passer à l’électrique, en omettant au passage de vérifier si la production électrique est suffisante, et surtout, écologique… Ils oublient également de vérifier si la production mondialisée des véhicules électriques et de leurs batteries est écologique, et nous savons tous qu’il n’en est rien. La voiture la plus écologique est celle que l’on ne construira pas. Le même crédo que pour les déchets ou l’énergie.

Un des parcs contenant des milliers de voitures diesel neuves parmi les 300 000 Volkswagen abandonnées suite au Dieselgate => convertissons-les à l’électrique !
Quoi qu’il en soit, l’Agence Internationale de l’Énergie prévoit environ 30% de véhicules électriques à l’échelle mondiale dans 10 ans. La Chine, et bientôt l’Inde, s’équipent massivement de véhicules électriques à bas coût, (suite…)
La 5G signe l’accélération de l’effondrement
26 juin 2019, Jean-Noël MontagnéLa 5G est un nouveau standard technologique pour la transmission de données numériques, plus puissant que la 4G, qui était elle-même plus puissante que la 3G, ainsi de suite. Une technologie remplace l’autre. A entendre la propagande des opérateurs et des marchands de futur, la 5G va résoudre tous les problèmes de l’humanité. Techniquement, il s’agit seulement de centupler les débits actuels de la 4G. Un film pourra se télécharger presque instantanément. De plus, le standard est prévu pour connecter non seulement les smartphones, mais tout objet connecté, robotisé, tout environnement, voitures et logements, par exemple. 20 milliards de terminaux 5G sont prévus d’ici 5 ans, 20 milliards de nouveaux objets à construire pour une simple augmentation de puissance. Un bluff technologique gigantesque, mais surtout une opération commerciale censé doper une croissance mondiale qui montre des signes de récession. (suite…)
La mutation du discours politique face à l’effondrement
7 juin 2019, Jean-Noël MontagnéLes élections Européennes de 2019 ont illustré un fait historique dans l’histoire politique de l’Europe: la totalité des partis français ont inclus l’écologie dans leur programme. Certains propos sont même tout à fait radicaux, là où l’on ne s’y attendait pas. Je vous laisse deviner de quels partis viennent les discours suivants:
« Plus largement, derrière notre projet européen, il y a l’ambition d’une « civilisation écologique ». Cela signifie en finir avec le courtermisme et la loi du profit immédiat, sans égard pour l’ordre naturel, c’est-à-dire parfois le temps long. »
https://rassemblementnational.fr/videos/1er-mai-2019-a-metz-discours-de-marine-le-pen/
« La sécurité alimentaire, l’aménagement de notre territoire et la transition écologique, qui sont des conditions essentielles de notre avenir, passent d’abord par ce chemin. »
https://www.republicains.fr/actualites_tribune_pac_avenir_en_jeu_20190224
« Sensibiliser les citoyens, dès le plus jeune âge, à l’urgence écologique, grâce à un enseignement sur les enjeux du climat et de la biodiversité »
https://www.mouvementdemocrate.fr/programme/propositions-2436
« Engagés pour la transition écologique et la protection de l’environnement, développer une agriculture sans pesticides en 5 ans en aidant les agriculteurs »
https://www.les-patriotes.fr/nos-propositions-illustrees-lecologie/
« À l’heure où il faut faire un choix et agir pour une Europe plus écologique il faut savoir s’affranchir des seuls slogans, des seules postures, des seules bonnes intentions, et soutenir les orientations susceptibles de changer de cap pour passer de l’écologie de façade à l’écologie réelle. »
http://www.debout-la-france.fr/actualite/pour-passer-de-lecologie-de-facade-lecologie-reelle
N’en jetez plus ! Bien sûr, nous ne sommes pas dupes de l’incohérence entre ces paroles de posture électorale et la nature conservatrice de programmes ou de personnels politiques, qui, en réalité, prônent la continuation du modèle productiviste actuel, voire son renforcement.
Nous ne sommes pas surpris non plus par l’emploi fréquent de « transition écologique », un fourre-tout bien pratique dans l’esprit des conservateurs, car il peut parfaitement inclure la continuation du capitalisme par le biais de la croissance verte.
Mais la présence de ces mots nouveaux, et parfois forts – « civilisation écologique », « écologie réelle »- dans les partis de droite ou d’extrême-droite n’est pas seulement issue de la conjoncture électorale. (suite…)