par Saura Loir
L’Italie nous régale enfin avec un film au parfum d’autrefois, de ces années Fellini-Antonioni-Visconti qui nous faisaient nous précipiter au cinéma dès l’annonce de la sortie d’un nouveau film italien. Il possède le souffle, la puissance des images, la capacité de rire de soi, la lucidité désenchantée, les dialogues décapants, la tendresse sous-jacente et, omniprésente, la Beauté. Le réalisateur Paolo Sorrentino nous offre tout cela avec son dernier film, La grande Bellezza, la grande beauté. Toute une galerie de personnages le traverse et contribue à recréer l’image de la Rome chère à Fellini : de vieux beaux, de jeunes éphèbes, de très belles femmes, une naine, une obèse, une volée de jeunes nonnes tout de blanc vêtues, un guru du botox, un vieux prélat de la Cure vaticane qui fréquente la haute et qui ne sait parler que de ses recettes de cuisine, des princesses momifiées jouant aux cartes la nuit dans les salons de leurs palais. Une girafe et même…..une Sainte. Des images qui parfois nous prennent de court et nous laissent pantois mais parfois irritent par un semblant de gratuité. (suite…)