Archive pour la catégorie ‘Nous avons vu’

Espèces d’espaces, Perec, Artistic Athévins

13 mars 2015,


par Michèle Valmontespecesdespacesmini_pt.jpg

Aller assister au théâtre Artistic Athévains à la création scénique de “Espèces d’espaces” de Georges Pérec
Pénétrer avec délices dans les méandres de l’imaginaire rigoureux de l’auteur, guidé par trois comédiens
S’émerveiller de la précision quasi mathématique de son regard plein d’humour sur les choses, les lieux
Sourire aux énumérations obsessionnelles de son discours, évocatrices d’un univers tout à la fois étriqué et en pleine expansion (suite…)

Non aux fermes-usines

20 février 2015,

Non à l'industrialisation.redSur le site de la Confédération Paysanne,

Carte de l’industrialisation de l’agriculture : Une dérive destructrice pour les paysans. 19.02.2015

Il y a donc une réelle intention de livrer notre métier aux mains d’industriels plus soucieux de leurs parts de marché que de l’emploi, de l’alimentation ou de l’environnement. L’exemple de la pieuvre Sofiprotéol (avec sa nouvelle entité Avril) est particulièrement parlant. Producteur d’aliments, fournisseur de conseils et de débouchés, financeur, la société du Président de la FNSEA* s’accapare la production et la valeur ajoutée au mépris des paysans. Mais cette carte n’est que la partie immergée d’un énorme iceberg. Quotidiennement, les paysans sont poussés par la profession agricole, les banques et les politiques vers l’agrandissement, la modernisation à outrance et la déconnexion de leur métier, accentuant leurs difficultés.

(suite…)

Fabrice Luchini sur le divan de Fr3 le 3 fev 2015 à 23h

4 février 2015,

par Alain HervéPHOac5dbca6-ac50-11e4-848f-0f7545a09d39-805x453

Fabrice Luchini fait partie  de la ménagerie télévisuelle familiale. On en chercherait un de la même race si celui là venait à disparaître. Il nous a révélé hier soir sur le divan de Fogiel l’étendue de sa névrose. Qu’il cultive depuis trente neuf ans chez les psy. Il en a déjà usé deux. Si tous les névrosés étaient de ce calibre on s’ennuierait moins dans la vie. Il a joué le jeu avec honnêteté, sans maquillage, le visage et l’âme à nu.  Pour autant que ce roublard accepte de révéler la totalité de ses doubles fonds.

On ressentait une véritable émotion à observer en très gros plan ces yeux égarés, ces fausses dents dans cette (suite…)

Comtesse de Ségur, née Rostopchine Comédie Bastille

25 janvier 2015,

par Michèle Valmont160-1418983718_photo_hd_22337

Devant un titre pareil, comment empêcher une bouffée d’enfance de remonter en chacun de nous?
C’est le titre de la pièce de Joëlle Fossier actuellement représentée à la Comédie Bastille et interprétée par Bérangère Dautun.
Seule en scène, cette magnifique comédienne se glisse dans la peau de la chère comtesse pour nous raconter sa vie.
Née russe, d’un père gouverneur de Moscou, le comte Rostopchine, autoritaire, futur général Dourakine, sous la plume de sa fille, élevée à la dure par une mère préfigurant Madame Fichini, exilée en France où elle épouse le comte de Ségur, qui la délaissera vite après lui avoir fait huit enfants dont l’une mourra jeune, Sophie ne commence à écrire qu’à cinquante ans. Son oeuvre rencontre tout de suite un grand succès qui perdure toujours. Vingt neuf millions vendus à ce jour. (suite…)

Blind date à La Huchette

24 janvier 2015,

Par Michèle Valmont

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En montant la pièce “Blind date” de l’auteur argentin Mario Diament, dans la traduction de Françoise Thanas, le théâtre de la Huchette fait une fois de plus preuve de discernement.
L’oeuvre évoque la personnalité et l’univers foisonnant de José Luis Borges, bien qu’il ne soit jamais directement nommé.
Sur un banc d’une place de Buenos Aires est assis un vieil écrivain aveugle. Viennent s’asseoir auprès de lui un homme mûr puis une jeune femme. Encouragés par sa bienveillante sagesse, ils vont tour à tour lui raconter l’histoire de leur vie.
Hasard ou destin, ces deux histoires parallèles n’en font en réalité qu’une, à laquelle fait écho celle de l’écrivain.
Un rapport de confiance s’installe entre les interlocuteurs: sans doute est-il plus facile de se confier quand on n’est pas vu, comme dans un confessionnal, l’aveugle ayant par ailleurs développé des facultés de perception intime que le voyant n’a pas. La belle réflexion de l’écrivain sur son état est celle de Borges, devenu aveugle à la fin de sa vie.
Plus tard, une autre femme va elle aussi faire part de son angoisse existentielle à une psychologue attentive mais prisonnière elle-même de sa vie. Leur histoire va rejoindre celle des deux premiers personnages.
Les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place, orchestrées par “L’éducation sentimentale” de Flaubert, fil conducteur (suite…)

Ecologie d’écologues

14 décembre 2014,

LoupPour toutes les personnes qui se demandent à quoi servent les loups.

Pour celles qui pensent qu’un écosystème équilibré c’est bien mais ne savent pas vraiment pourquoi.

Pour se souvenir de ce qu’est la biodiversité, au juste.

Un petit film intitulé “Comment les loups changent les rivières” en version originale sous-titrée, commentée par George Monbiot, journaliste au Guardian, sur les conséquences de la réintroduction du loup dans le parc de Yellowstone.

C’est ici sur youtube !

                                                               Le Sauvage

Trois hommes dans un bateau Théâtre d’Edgar

7 décembre 2014,


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par Michèle Valmont

Pour sa réouverture, que nous saluons chaleureusement, le Théâtre d’Edgar présente une adaptation scénique du roman comique de Jérôme K. Jérôme: Trois hommes dans un bateau.
L’ouvrage relate l’histoire de trois amis londoniens hypocondriaques, pensant guérir leur stress en fuyant la grande ville   pour naviguer dans un canot sur la Tamise. Le but touristique du voyage va très vite se transformer en une cascade d’anecdotes, de rencontres et d’incidents plus farfelus et hilarants les uns que les autres.
L’adaptation et la mise en scène d’Erling Prévost évoquent à merveille cet univers décalé de riches oisifs anglais de la fin du XIXème siècle confrontés à d’insolubles problèmes matériels.
La tâche n’était pas facile, car la dimension d’absurdité qui se développe si aisément dans l’imagination d’un lecteur se trouve un peu à l’étroit dans la matérialisation obligatoire d’un dispositif scénique, si plaisant soit-il.
Et plaisant il l’est: d’emblée l’ambiance est créée avec de confortables fauteuils, une cheminée garnie de bouteilles de whisky, des murs aux tentures écossaises et des plaids. Les éléments du décor se transformeront par la suite en bateau, (suite…)

Fondation Vuitton, la beauté faite verre

27 novembre 2014,

par Michèle Valmontlouis-vuitton-lv_wolv_lf_push_fondation_di3

Comment exprimer la fascination ressentie devant la Fondation Louis Vuitton au bois de Boulogne?
Cette éblouissante construction de Frank Gehry échappe à l’entendement du visiteur “normal”.
Est-on face à un immense vaisseau de glace surgissant des arbres, ou à un gigantesque insecte aux ailes repliées, ou à un animal préhistorique, ou, ou…l’imagination galope devant une telle merveille.
Frank Gehry est sans aucun doute l’architecte vivant le plus baroque. Je n’emploie pas cet adjectif au hasard, mais en pensant au vertige qui saisit l’amateur des églises bavaroises de Balthazar Neumann ou des frères Asam, dont Gehry est aussi amoureux.
L’intérieur est encore vide de collections, heureusement peut-être, car il garde la pureté du vide (suite…)

Chat en poche, Feydeau

21 novembre 2014,

par Michèle Valmontvz-10F7EF32-31D8-4302-A9B6-13A3B3E6227D

Quelle délicieuse idée que de reprendre à l’Artistic Athévains la pièce “Chat en poche” de Feydeau dans la mise en scène d’  Anne-Marie Lazarini.
C’est la deuxième pièce d’un Feydeau de 26 ans et on y trouve déjà la prodigieuse maîtrise du texte au service d’une folie débridée qui fera le génie de ses grandes pièces à venir.
Croyant engager un ténor célèbre pour créer l’opéra de sa fille, un bourgeois riche et fat héberge chez lui le jeune Dufausset qui n’est en fait qu’un étudiant, fils d’un ami lointain. De ce quiproquo initial complètement absurde va découler une kyrielle de malentendus plus cocasses les uns que les autres. Comme toujours chez Feydeau, chacun des personnages s’enferme dans ses certitudes et joue sa partition sans se préoccuper des problèmes des autres, qu’il ne perçoit d’ailleurs pas. De fausses idylles se nouent, de vraies se défont, on se manque, on se heurte…La bêtise et l’incompétence règnent, soutenues par des dialogues hilarants.
La mise en scène d’Anne-Marie Lazarini est parfaite: rythmée et efficace, elle permet aux comédiens de donner le meilleur (suite…)