Archive pour la catégorie ‘– Sages réflexions et sobres moments’

Pour construire une société écologique

12 septembre 2011,

reprint Le Sauvage, 1er mars 1979

On lira avec émotion cette vision prophétique datant d’il y a trente deux ans. Même si on peut y apporter une distance critique. Ceux qui représentent aujourd’hui l’écologie peuvent s’en inspirer.

par Edouard Goldsmith

Il ne s’agit pas de la réclamer mais de la construire. Elle implique un renversement total des valeurs morales, sociales et politiques dans lesquelles nous sommes enfermés.


Notre société est incapable de résoudre les problèmes qui l’assaillent et qui ne cessent de s’aggraver en dépit des efforts de nos scientifiques, de nos technologues et de nos industriels. Nous sommes enclins à croire que nos échecs sont imputables à une mauvaise application des mesures que nous adoptons, alors qu’en fait, ce sont les mesures elles-mêmes qu’il convient de remettre en cause. À la vérité, nos problèmes sont dans une large mesure les symptômes de la désintégration des systèmes biologiques et sociaux qui constituent la biosphère, le monde des êtres vivants.

Ce portrait de Teddy Godsmith est un hommage qui lui a été rendu par le peintre Martin Jordan en 1999. Il l’a intitulé « Illusory portrait » dans le style du XVI ème siècle à la manière de Giuseppe Arcimboldo. Il est composé d’oiseaux , de lézards, de tortues, d’agoutis, de mer et de ciel…

La criminalité, la délinquance, la toxicomanie, l’alcoolisme, les enfants maltraités, etc., sont autant de symptômes de la désintégration de la famille et de la communauté, c’est-à-dire de la désintégration sociale. Le cancer, l’ischémie du cœur, le diabète et autres « maladies de la civilisation » sont les (suite…)

Des cancres de l’écologie à l’Elysée

4 septembre 2011,

Voici un résumé en cinq épisodes que nous communique Michel Sourrouille du livre de Marc Ambroise-Rendu Des cancres à l’Elysée (sous titré 5 Présidents de la république face à la crise écologique). “Marc est un journaliste arrivé au Monde en mars 1974 pour être embauché à la toute nouvelle rubrique « environnement ». Il y est resté jusqu’en 1982, témoin privilégié des heurs et malheurs de la cause écologique. Son livre de 2007 est donc de première main, mais il est arrêté de commercialisation !” La sixième analyse sur Sarkozy a été rajouté par Michel.

Nous espérons que Michel Sourrouille se livrera bientôt à une analyse symétrique en ce qui concerne les candidats à la prochaine présidentielle. Pour le moment on n’a pas encore vu un seul candidat formuler un  programme écologique complet. Ni de droite, ni de gauche, ni du centre, ni des extrêmes. La candidate d’EELV elle même reste très discrète à ce sujet. Depuis que Nicolas Hulot a été évacué de la scène médiatique, personne ne parle plus d’écologie. Nous attendons la suite.

Le Sauvage


Charles de Gaulle, un cancre de l’écologie à l’Elysée

Le Président made in France est désigné par l’ensemble des citoyens. Il devrait être, par définition, le meilleur d’entre les Français ; en tout cas, une personne capable de voir très loin. Grâce au septennat – et même avec la réduction au quinquennat -, le chef de l’Etat dispose du temps sans lequel rien de solide ne s’accomplit. On le sait, gouverner c’est prévoir, et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de protection de (suite…)

Le temps des prophètes (suite)

16 juillet 2011,

Edward Goldsmith

reprint Le Sauvage 1973

Méfions-nous de la science

— Cette crise vient à point pour confirmer nos prévisions les plus pessimistes : l’énergie manquait déjà aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne pour des raisons diverses : approvisionnement, raffineries, difficile extraction du charbon, etc. On s’attendait donc à une crise générale et déclarée. Elle aurait au lieu quelques mois plus tard. De toute façon, on ne pouvait y échapper. (suite…)

Dans un an Rio 2012

6 juillet 2011,

Tandis que l’on voit la planète se dégrader sous nos yeux à grande vitesse et les tenants de la croissance s’entêter puérilement dans leur obsession. L’Onu tente de tracer de nouvelles perspectives .  Nous avons retenu ce texte de Brice Lalonde que nous communique Dominique Martin Ferrari ( extrait du Numéro 4 de sa lettre Options Futur)

Brice Lalonde, Responsable de l’organisation de Rio+20 avec Liz Jonhson

« Rio+ 20 : ce n’est pas 1992+20, c’est 2012 + 20 ans : la conférence devra poser les rails de vingt prochaines années. IL faut une vision de long terme quand les rythmes politiques sont de plus en plus rapides. (…) Rio+20 ce sera vous. Les états en sont à « qu’est-ce qu’on va dire ? que va t on faire. ? (suite…)

Le temps des prophètes

26 juin 2011,



La crise vue par Herbert Marcuse, Sicco Mansholt, Edward Goldsmith, Edgar Morin, Michel Bosquet/ André Gorz

reprint:Le Sauvage, n° 10, février 1974

En juin 1972, le club du Nouvel Observateur réunissait Sicco Mansholt, Herbert Marcuse, Edmond Maire, Michel Bosquet, Edward Goldsmith et Philippe Saint-Marc autour d’un thème : « Écologie et révolution ». Très vite, bien plus que d’un débat autour de la prise de conscience écologique, il s’était agi de (suite…)

Partage ou crève

25 juin 2011,

Reprint Le Sauvage N° 12, avril 1974

par Michel Bosquet/ André Gorz

Unique principe pour rompre avec l’idéologie de la croissance : « Seul est digne de toi ce qui est bon pour tous. »

L’écologie, c’est comme le suffrage universel et le repos du dimanche : dans un premier temps, tous les bourgeois et tous les partisans de l’ordre vous disent que vous voulez leur ruine, le triomphe de l’anarchie et de l’obscurantisme. Puis, dans un deuxième temps, quand la force des choses et la pression populaire (suite…)

Le crépucule des imbéciles

6 juin 2011,

Reprint Le Sauvage, n° 3, juin-juillet 1973


Par Konrad Lorenz

Déjà en 1973 Konrad Lorenz  dénonce les “fanatiques imbéciles” de l’économie de croissance qui condamnent l’homme à concourir contre lui-même. Depuis que l’argent a supplanté la morale, l’espèce humaine régresse : il faut donc choisir entre le crépuscule des expansionnistes et celui de l’humanité.

Si quelqu’un doutait de la différence de valeur entre les stades successifs de la croissance organique, je l’inviterais à se livrer à l’expérience suivante : imaginons une série d’êtres parvenus à divers stades d’évolution. Par exemple, une laitue, un escargot, un scarabée, (suite…)

Les berceuses de l’écologie

30 mai 2011,

Reprint, Le Sauvage, n° 6, septembre-octobre 1973

Par Ivan Illich

Paru dans la revue Esprit (numéro de juillet-août 1973) sous le titre « Contre la production du bien-être », ce texte est extrait d’un exposé fait par Ivan Illich à l’occasion d’un colloque sur l’écologie, organisé par l’Unesco. Intitulé « Avancer avec Illich », ce numéro d’Esprit comprend également des études d’Alain Dunand, Hermann Schwember, Boaventura de Sousa Santos et surtout un court essai de Jean-Marie Domenach et Paul Thibaud, respectivement directeur et rédacteur en chef de la revue, absolument essentiel pour tous ceux qu’intéresse la pensée d’Ivan Illich.

Au Moyen Âge, les alchimistes croyaient aux vertus de la pierre philosophale qui, appliquée aux éléments de la terre, pouvait en libérer les esprits. Comme eux, nous prétendons conduire les gens à travers une série de degrés et d’initiations jusqu’à l’illumination parfaite qui les introduira dans la cage dorée. Pour les insérer dans la logique d’un système industriel en perpétuelle expansion, il nous faut des éducateurs.

Nous sommes bien les descendants de ce Comenius dont la Grande Didactique se voulait « l’art suprême (suite…)

Érotisme et environnement

23 mai 2011,


Reprint N° 2, mai-juin 1973

par Herbert Marcuse

Le capitalisme veut institutionnaliser la contre-révolution. Sclérosés ou complices (involontaires), les partis d’opposition sont impuissants. Reste donc la révolte. Telle Contre-révoltion et révolte (Éditions du Seuil),  dont nous publions ce passage. Nourrie par l’art et l’amour, la révolte doit aboutir à la libération de l’homme — qui ne fait qu’un avec la libération de la nature. D’où la mission politique que Marcuse assigne à l’écologie.

Marcuse était venu à Paris invité par le Nouvel Observateur et le Sauvage. Le vieil homme posait comme un héros de la contre culture mais nous eûmes l’impression que son discours manquait de fraicheur. Il est intéressant d’en apprécier la qualité quarante ans plus tard.

La transformation radicale de la nature devient partie intégrante de la transformation radicale de la société. (suite…)