Archive pour la catégorie ‘Nous avons vu’

Ninon aux Mathurins

13 juin 2013,

image_39_1_ninon_lenclos_ou_la_libertepar Michèle Valmont

“Lenclos ou la liberté”, le sous-titre de la pièce “Ninon”, résume par un jeu de mots concis l’esprit de l’oeuvre et par extension la philosophie du 17ème siècle. A la fin du règne de Louis XIV, l’influence croissante des dévôts, menés par Madame de Maintenon, épouse morganatique du roi, était heureusement contrée par un courant de libres penseurs, les Libertins, dont faisait partie Ninon de Lenclos, qui, avec son salon… et son alcôve (elle aurait eu des centaines d’amants jusqu’à l’âge de 75 ans!) était au centre de la vie mondaine et intellectuelle de Paris. Ce sont ses rapports d’amitié et de rivalité avec l’ambitieuse Françoise de Maintenon que narre la belle Ninon, au seuil de la vieillesse, à un jeune abbé énamouré.

La pièce, en alexandrins, est de l’auteur belge Hippolyte Wouters. Quel (suite…)

« Monsieur chasse » de Georges Feydeau.

8 juin 2013,

par Michèle Valmont

Page0010« Monsieur chasse », donné actuellement au Théâtre 14, est la pièce qui consacra Feydeau. Si elle n’atteint pas encore la perfection du « Fil à la patte » ou de « La puce à l’oreille », elle est riche d’un enchevêtrement ahurissant de quiproquos rocambolesques. L’histoire en est irracontable. Sachez seulement que Monsieur prétend chasser pour retrouver sa maîtresse, femme de son ami, qui habite l’immeuble de l’amant qu’a choisi Madame pour se venger. Mari trompeur et mari cocu, femme adultère et (suite…)

Le temps de l’Aventure

6 mai 2013,

par Saura Loir de358b6852

Cinquième long métrage de Jérôme Bonnell, jeune cinéaste français plusieurs fois finaliste du Prix Junior du meilleur scénariste. Il met en scène la rencontre improbable entre un britannique d’âge mûr, professeur de littérature (Gabriel Byrne) et une jeune française actrice de théâtre (Emmanuelle Devos).

S’agissant d’un homme et d’une femme, le mot « aventure » évoque un de ces moments dans la vie où les personnes concernées, lassées peut-être d’une vie trop bien réglée et raisonnable, jettent la prudence par dessus les moulins et s’engagent dans une expérience à la fois déraisonnable et censée ne pas durer, attirés par l’attrait de sensations nouvelles. Ici c’est le mot que l’auteur a choisi, mais est-ce vraiment d’aventure qu’il s’agit ? La question se pose tout au long du film car ce qui surgit entre ces deux êtres-là ne semble pas relever d’une recherche de frisson passager mais bien de quelque chose qui les dépasse, quelque chose d’insondable, empreint de gravité. (suite…)

Arendt / Heidegger

30 avril 2013,

par Michèle Valmont'Amour.img_assist_custom

Un rapport sur la banalité de l’amour

Ils se sont rencontrés en 1925. Lui est un brillant philosophe, marié et père de famille ; elle, son élève admirative. Lui c’est Martin Heidegger, elle Hannah Arendt. Entre eux naît une passion qui les hantera leur vie durant, bien que tout semble les séparer.

La pièce de Mario  Diament, fiction basée sur des faits réels nourris de la correspondance des deux personnages, relate à travers leurs rencontres l’évolution de leurs relations, scandées par la montée du nazisme. Hannah , juive, s’exile pour fuir les persécutions. Martin, lui, séduit par la nouvelle idéologie, bien qu’il s’en défende, flirte ouvertement avec le pouvoir hitlérien, pour préserver son statut social et familial. Au fond de la scène, sur un écran, une discussion entre (suite…)

Ron Mueck: vous n’en croirez pas vos yeux

27 avril 2013,

par Alain HervéIMG_0902

 

Allez cultiver vos capacités oniriques et autres, que vous ne soupçonnez pas, à la Fondation Cartier, boulevard Raspail à Paris.

Sautez dans le vide de Ron Mueck. Un Australien bien malin.

Un Léonard de Vinci du banal, du moins que rien, du soit vu en passant, vous y attend. Pour une fois qu’une expression de l’art contemporain ne cultive pas l’imposture, allez voir. Allez.

C’est ça, et rien d’autre. C’est du tout cru de décoffrage, de la viande sous la peau, du bout d’humain à saisir. On croit les voir respirer. On les fixe attentivement pour être certain qu’ils (suite…)

Georges Gasté, Un Orient d’ombre et de lumière

24 avril 2013,

par Alain HervéIMG_0892

Le petit et charmant musée du Montparnasse, enfoui sous la verdure, au fond de son impasse du 21 de l’avenue du Maine, révèle au grand public Georges Gasté.

Vous n’en avez jamais entendu parler ? Un contemporain de Cézanne, de Picasso et de quelques autres mais un Sauvage. Il traverse sans cesse sa planète. On en fait un orientaliste parce qu’il faut toujours vous ranger dans un tiroir. Et un de ses seuls  et grands amis est Etienne Dinet l’orientaliste reconnu, qui l’accueille à Bou Saada en 1893. Gasté, dont on connaît mal la vie affective, éprouve pour cette humanité couleur de terre, qui vit dans des maisons de terre, une véritable passion. Est il sur les traces de Gide et partage  t-il son intérêt pour les enfants ?IMG_0884IMG_0888 (suite…)

Perfect mothers … Il n’y plus de morale?

17 avril 2013,

par  Saura LoirPerfect-Mothers_portrait_w193h257

L’amour, l’amour, toujours l’amour. Combien de pages n’a-t-on pas noircies sur ce thème éternel, combien d’opéras, de chansons, de poèmes n’a-t-on pas écrits, combien de larmes et même de sang  n’a-t-on pas versés en son nom ? La relation amoureuse, sujet inépuisable qui a été décliné sous mille et une formes, jusqu’aux plus improbables comme King Kong et sa belle prisonnière. Pourtant, la réalisatrice Anne Fontaine, s’inspirant d’un roman de Doris Lessing, « Deux grand-mères », a réussi à innover en faisant tomber dans les rets de Cupidon deux mères et leurs deux fils respectifs. Libertinage ? Dépravation ? Milieu pauvre et sordide à la Zola ? Rien de tout cela, bien au contraire. Dès les premières images, le ton est donné. (suite…)

Ravel-Echenoz aux Athevains

14 avril 2013,

par Michèle Valmontvz-c50a650b-4740-4d74-93d0-7416a013c70b

Adapter un roman au théâtre n’est pas toujours aisé ni souhaitable. C’est pourtant le pari qu’a parfaitement réussi Anne-Marie Lazarini en portant sur la scène des Artistic Athévains le « Ravel » de Jean Echenoz.

Cet ouvrage retrace avec minutie les dix dernières années de la vie du compositeur. Il est alors un musicien reconnu, adulé et joué dans le monde entier. Mondain et raffiné jusqu’à la maniaquerie, entouré d’amis, il n’en demeure pas moins un être secret, solitaire, vivant avec sa gouvernante dans sa petite maison  de Montfort l’Amaury, entouré d’automates et d’horloges. De sa vie privée on ne sait rien, sans doute parce qu’il n’y a rien à savoir. Peut-être complexé par sa petite taille, Ravel n’a, semble-t-il, jamais vécu de passion amoureuse. Dichotomie totale entre l’homme et l’œuvre, éclatante, elle, de fougue, de sensualité, d’élan enthousiaste. (suite…)

Le Musée de la Magie

8 avril 2013,

 

Par Michèle Valmontsp_17748

Si rajeunir est pour vous une préoccupation majeure, voici un bon tuyau : filez au musée de la Magie au 11 rue Saint-Paul à Paris ; vous y retrouverez illico votre âme d’enfant. C’est un musée unique au monde.

Dès l’entrée dans cet antre étrange, tout frémit autour de vous : un bras sort du mur pour vous serrer la main, un visage vous sourit en tirant la langue, un miroir efface votre reflet…

Avant la visite, un court spectacle, donné hier par Sylvain Solustri, délicieux prestidigitateur qui renouvelle avec humour, élégance et compétence les tours classiques de cartes, baguettes et anneaux chinois. Enfants et adultes (suite…)