Archive pour la catégorie ‘Some Like It Hot’

China: the Jasmine revolution, taking off the masks of deception.

26 février 2011,

C’est une première, nous publions en anglais l’article de notre correspondant en Chine Alex Ernouf. Nous considérons en effet que l’Anglais est un instrument incontournable à l’heure actuelle.

Nous poursuivons par ailleurs la vocation du Sauvage commencée en 1973 qui consiste apporter des textes de référence dans le domaine de l’écologie.

Les Sauvages associés

As the news of citizens in the Middle East taking back control over their destinies spreads around the world, the citizens in China take to their computers like bees to pollen to watch and dream. There is electricity in the air about Beijing and Shanghai, as the words: change, freedom, corruption, food, housing, justice buzz about the people’s heads, feeding their imaginations with what their beloved country would be like if they could vote, if they could speak their minds freely, if they didn’t have to live in a world of self-censorship and hypocrisy.

But the government is ready for the challenge, they have prepared countermeasures and strategies to contain what they are calling the “terrorism” of these citizens. They are prepared for anything in the name of their definition of harmony and stability. Yet they do not seem to understand that it’s precisely that which the demonstrators want, but according to non-Party definitions, according to universal definitions.

Harmony through democratic consensus, and stability through freedom and fair government representation. The jail bars in Liu Xiaobo’s prison cell are vibrating with the energy of freedom; and those of Ai Wei Wei; and Chen Guangcheng; and many lawyers; and many school teachers, and many, many others whose names are etched onto prison walls.

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l’Art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste)

10 février 2011,

par Théophile de Giraud (2006)

Manifeste anti-nataliste communiqué par Michel Sourouille dans “Biosphère”

Théophile de Giraud estime que la philosophie a débattu de toutes les questions qui s’imposent à l’esprit humain hormis une seule : la validité éthique de la procréation. Aucun ouvrage pour en décortiquer le bien-fondé, ou pour en démontrer la nature criminelle. Tabou suprême ! Cet ouvrage aura donc l’ambition de combler une lacune dans l’histoire de la pensée en proposant au lecteur un argumentaire anti-nataliste. Voici quelques extraits recomposés de son livre intitulé De l’Impertinence de Procréer édité en 2003.:

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15 députés de gauche, 562 députés de droite

2 février 2011,

Premièrement.

Miracle, le parti socialiste possède un pôle écologique.

Deuzio

Il nous invite à assister à une réunion sur le thème du pic pétrolier dans une salle au second sous-sol de l’Assemblée Nationale, rue de l’Université à Paris, le 25 janvier  dernier. Nous siégeons sous des effigies de Jaurès, Mendes-France, Mitterrand.

Il y a sept députés dans ce pôle, qui sont présents, dont Philippe Tourtelier député d’Ile-et-Vilaine et des invités dont Yves Cochet, Jean-Marc Jancovici, un ingénieur du pétrole Benoît Thévard et un géologue Bernard Durand.

Nous n’apprenons rien de nouveau sur l’imminence probable du désastre. C’est-à-dire un renchérissement et une pénurie de pétrole qui va entraîner des ruptures radicales dans le fonctionnement de notre société hyper-technologiquement dépendante.

Ce qu’il est intéressant de noter, c’est l’incrédulité des socialistes en général. Non pas des deux cent trente militants environ qui sont là, mais du plus grand nombre.

Les socialistes éminents : Royal, Aubry, Fabius, Valls, Strauss-Kahn, Hollande… n’ont aucune idée de ce qu’est l’écologie. Montebourg et Moscovici une vague teinture.

(Pas plus que leurs ancêtres : Rocard, Mitterrand, Jospin…).

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Du rififi chez les fourmis

19 janvier 2011,

Par Dominique Simonnet

Je respecte profondément les militants qui s’engagent avec sincérité et conviction. Mais désolé, je ne peux me retenir de sourire en voyant les dernières contorsions des Verts, les « Assises constituantes », Etats généraux et autres assemblées solennelles, et en entendant les oraisons de leurs Robespierre : « Il faut un rassemblement ambitieux de la gauche et des écologistes autour d’un projet d’alternative » a lancé Cécile Duflot dans le Monde en novembre dernier. Là, j’éclate vraiment de rire. Va-t-elle aussi nous annoncer qu’elle fait de la « politique autrement » ?
De mon point de vue (sévère), le parti Vert (pardon encore aux militants sincères) n’est que la sangsue de la gauche. On crie haut et fort sa différence en se couvrant d’un voile de virginité au premier tour, puis on négocie comme des forcenés au second pour arracher quelques sièges au PS. Pourquoi pas ? C’est une stratégie politique comme une autre. Mais l’écologie, dans tout cela ? La présence verte dans les institutions nationales a-t-elle été décisive pour la prise de conscience de la « biodiversité » ? L’écologie a-t-elle davantage progressé sous les ministères verts et socialistes que sous ceux de droite ? Sur les questions d’environnement et de développement, j’ai plutôt l’impression que l’action des associations et des Ong, les initiatives privées, en ont été les véritables moteurs (voir le Grenelle).

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Eva Joly, la candidate écologiste qui parle de marée noire, de surpêche, de la régulation des marchés agricoles, de désacraliser la croissance…

3 octobre 2010,

J’ai été intrigué par l’article de Laurent Samuel daté du 2 octobre, sur le site du Sauvage, qui signalait qu’ Eva Joly “ne parle pratiquement jamais d’écologie”. Je ne la connais pas bien mais je la crois trop intelligente pour avoir accepté de siéger au parlement européen en tant qu’écologiste et se taire sur les thèmes de l’écologie politique. J’ai aussi une longue expérience des journalistes, le plus souvent assez malveillants envers les écolos, qui ne retiennent d’un communiqué que ce qui nous semble le moins important.

J’ai fait une rapide recherche sur internet : le moteur m’a tout de suite guidé vers son blog du nouvelobs. Avec la mention “marée noire” on trouve un article complet du 21 juin, que Laurent aurait pu trouver facilement. Les autres thèmes abordés que je vous laisse découvrir m’ont paru relever des préoccupation du mouvement écologiste plus que de son passé de juriste que les journalistes pipoles affectionnent. Dans la page du 11 juin sous le titre “Pourquoi faut-il adhérer à Europe Ecologie”, j’ai particulièrement remarqué une prise de position assez claire sur la croissance, je cite : “Comment continuer à sacraliser la “croissance”, c’est-à-dire la croissance du produit intérieur brut, et dénoncer en même temps ce dernier comme un indicateur imparfait, dépassé voire néfaste ? Comment continuer à promouvoir des modèles de société toujours plus consommateurs en ressources naturelles et en même temps dire que ces dernières doivent être préservées ? Comment prétendre que la dérégulation économique est une bonne chose, et en même temps accepter de venir sans cesse en aide aux secteurs financiers ? Cela n’est tout simplement pas possible, n’en déplaise aux héritiers du productivisme ou à ceux des néolibéraux.”
Laurent Samuel conclut son article en relevant la candidature à la candidature d’Yves Cochet. Je pense qu’Yves Cochet est un excellent candidat mais ne crois pas qu’une bonne promotion de sa candidature passe par le dénigrement d’Eva Joly à partir de la lecture de la presse la moins politisée.

J’ai eu le privilège d’entendre Yves Cochet se présenter lors des primaires internes aux Verts en 2006 : il était évident qu’il était le seul qui apportait des idées nouvelles, ce qui a convaincu la moitié des votants à ces primaires, bien plus que l’audience de son seul courant. J’ai la faiblesse de croire que si les aléas internes aux décomptes des bulletins avaient permis de retenir sa candidature, les Verts auraient fait un meilleur score aux présidentielles (pardonne moi Dominique). En fait Yves Cochet est un président-né, comme il l’a montré  à plusieurs reprises, en particulier dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale. Peut-être l’impact de son intelligence et de son charisme a-t-il été contrarié par le fait que ses positions sont toujours un peu trop en avance. Il y a deux ans, il se faisait honnir lorsqu’il disait qu’il fallait dissoudre les Verts dans un mouvement plus vaste, il se faisait vilipendier par les mêmes qui s’emploient aujourd’hui à réaliser ce mouvement. Lorsqu’en 2005 à Grenoble je l’ai entendu annoncer le pic pétrolier, j’étais comme la plus grande partie de l’auditoire incrédule et je ne suis arrivé aux mêmes conclusions que lui qu’après plusieurs lectures et de nombreuses recherches d’informations. Je pense comme lui que l’enjeu n’est pas mince : rien moins que de sauver la démocratie et la solidarité. Comme les précédents chocs pétroliers, le prochain aura un fort impact sur nos sociétés. A la différence des précédents, il est très probable qu’il sera durable et toute la politique en sera changée de même. Peut-être les media s’intéresseront-ils alors à ceux qui ont eu raison un peu trop tôt ?

Ghislain NICAISE

Eva Joly, la candidate écologiste qui ne parle jamais d’écologie

2 octobre 2010,

Il y a bientôt dix ans, un candidat du PS avait confessé que « son programme n’était pas socialiste ». On vit le résultat : Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002.
Pour l’élection de 2012, les Verts s’apprêtent à faire encore plus fort : introniser une candidate, Eva Joly, qui… ne parle pratiquement jamais d’écologie. Un choix qui, en dépit de l’engouement actuel en la faveur de l’ancienne juge, pourrait se révéler catastrophique pour le mouvement écologique.
Au fil des nombreuses interviews données par Eva Joly ces derniers mois, on a du mal à trouver le moindre message fort et structuré sur la lutte contre le bouleversement climatique (alors que les négociations internationales se poursuivent discrètement), la préservation de la biodiversité (dont c’est pourtant l’année) ou la marée noire du Golfe du Mexique.
On peut s’étonner en outre de ce que l’écologie, mouvement dont les racines sont en partie libertaires, envisage de choisir comme porte-drapeau une adepte de la répression et de l’emprisonnement préventif à tout va (mais seulement contre les riches et les puissants…).
A l’évidence, le choix en faveur d’Eva Joly s’explique par des rapports tactiques complexes au sein de la galaxie Verts-Europe-Ecologie. A quoi s’ajoutent des sondages pour l’instant plutôt favorables…
Mais la « bulle » Eva Joly risque fort de se dégonfler une fois que les électeurs auront décelé la quasi-absence des thématiques écologiques dans son discours.
Et cela d’autant plus que cette situation libère un espace pour une autre candidature, celle-là centrée sur l’écologie. Une Corinne Lepage, voire un Jean-Louis Borloo pourraient s’engouffrer dans la brèche et tirer les marrons du feu.
A moins que les Verts – Europe Ecologie se resaississent et choisissent in fine un candidat authentiquement écologiste. A ma connaissance, seul Yves Cochet est sorti du bois (vert) et s’est déclaré candidat à la candidature. Cet « écolo historique », qui connaît à fond ses dossiers, saura-t-il sortir de son personnage un peu cassant du scientifique qui a toutes les réponses et de son apologie de la décroissance, thème à mon avis porteur de confusion et de toute façon peu populaire ? Pas évident…
Cependant, une candidature d’Yves Cochet apparaît aujourd’hui comme la seule alternative à la résistible vague en faveur d’Eva Joly. Sauf à imaginer que Nicolas Hulot sorte de sa réserve (naturelle) pour rallier tout le monde à son drapeau…

Laurent Samuel

Et à propos de Giacometti

24 août 2010,

Pour avoir vu récemment un de ses « Homme qui marche ». C’était je crois au musée d’art moderne Peggy Guggenheim à Venise. J’ai eu un reflexe d’agacement.
Vous, vous voyez cette quintessence de la silhouette du bipède humain en route pour nulle part et partout ?
Exprimant surtout selon ce qu’on y projette : le désespoir, l’affliction, l’accablement, l’indifférence, la régression, l’absence, la néantisation imminente.
Cette quintessence de l’expression artistique constituée d’une agglutination légère de touches de bronze. Comme un tartinage puéril ou légèrement débile ou scatologique.
Ces statuettes sentent ou bien la merde, ou bien l’absolu insignifiant dans leur maigreur ascétique.
Elles annoncent la pusillanimité de l’homme, sa qualité dramatique, la fin de sa matérialité, sa disparition imminente.
On peut considérer Giacometti comme un génie de son temps qui a su exprimer le moins que rien avec une touche de snobisme puritain. Un anti Leonard de Vinci avec sa silhouette d’homme solaire vitruvien.
Les salons ont frémi. Les intellectuels se sont pâmés, les snobs ont ovationné, les marchands se sont précipités, les escapistes de l’impôt ont acheté et fait monter la cote.
On vient de vendre chez Sotheby’s je crois, un de ces petits machins soixante quinze millions de dollars.
Laquelle somme ne signifie pas la valeur prodigieuse de l’objet d’art mais la valeur du support spéculatif. La « petite merde » aux yeux du public populaire devient un porte pognon disproportionné.
Les critiques d’art laissent entendre que la valeur de l’artiste et de son œuvre augmente en proportion de sa valeur marchande. Ils cautionnent ainsi la minable fuite devant l’impôt et le dévoiement de l’appréciation de l’œuvre d’art.
Giacometti devient un super man de l’expression artistique. L’égal d’un Enguerrand Quarton et son micro marcheur comparable au Couronnement de la Vierge de Villeneuve-lès-Avignon.
On peut ne pas suivre ce délire.
Et saluer cette exemplaire imposture.

On peut aussi avoir une autre appréciation de l’évènement et l’exprimer…

Alain HERVE

Projet d’un film sur la forêt tropicale humide

3 juillet 2010,

Nous vous invitons  à participer à votre manière au projet de Francis Hallé qui lance l’idée de réaliser un film sur les forêts primaires des tropiques avec le cinéaste Luc Jacquet.

On nous rabâche depuis des années que l’on dévaste les forêts primaires pour élever du bétail, pour planter du soja ou des palmiers à huile ou fabriquer du contreplaqué. Et c’est vrai.

Ces monuments vivants de la biodiversité, plus anciens que l’histoire de l’humanité, n’existeront bientôt plus. Francis Hallé qui célèbre avec passion depuis des années dans son enseignement et ses livres les arbres et les tropiques (voir son dernier titre : « La Condition tropicale ») qui fut l’inventeur de l’exploration de la canopée avec un dirigeable est le président de l’association « Forêts tropicales humides, le film ».

Allez les rencontrer sur leur site : « foretstropicaleslefilm.org ».

Pour la parité, inventons le scrutin duonominal

9 mai 2010,

La parité homme-femme est désormais inscrite dans la Constitution de notre pays, et tout le monde s’en félicite.

Les élections régionales récentes ont confirmé de ce point de vue la pertinence et l’efficacité des listes mixtes alternant les candidats de chaque sexe, listes dites chabadabada, qui garantissent l’égale représentation des hommes et des femmes dans les conseils régionaux.

Le projet de loi sur la réforme territoriale actuellement en discussion au Parlement prévoit parmi nombre de propositions discutables (suppression de la clause de compétence générale, encadrement budgétaire des collectivités, recentralisation perlée,…), la création d’un nouveau conseiller territorial appelé à remplacer les conseillers régionaux et généraux  en siégeant dans les deux assemblées.

Pour maintenir la parité, le bon sens aurait voulu que le mode de scrutin retenu pour l’élection de ces nouveaux conseillers territoriaux s’inspire du mode de scrutin des régionales, en renforçant éventuellement le poids et la lisibilité des sections départementales; malheureusement, le mode de scrutin proposé par le gouvernement est, sur la base de simples calculs politiciens, le scrutin uninominal à deux tours secs, agrémenté d’une dose homéopathique de proportionnelle.

De l’avis général, un tel mode de scrutin aura pour conséquence inéluctable de faire régresser de manière considérable la parité dans les assemblées territoriales ; ce qui risque d’ailleurs de frapper d’inconstitutionnalité cette réforme, puisque la Constitution prévoit explicitement que « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ».

Aussi, pour maintenir la parité, à défaut de l’équité, pour ces nouvelles élections territoriales, la solution pourrait être d’inventer dans  notre pays le scrutin « duonominal », scrutin dans lequel les candidatures doivent être obligatoirement présentées par paires, un homme- une femme, tous deux étant élu(e)s en cas de succès. La parité serait ainsi garantie dans chacune des assemblées.

Pour réaliser cette réforme, sans augmenter le nombre d’élus, il suffit de regrouper les cantons par deux, trois ou quatre, et d’élire deux conseillers par circonscription ainsi créée, à charge pour eux de s’organiser comme ils l’entendent à l’intérieur de leur circonscription (répartition par compétences ou par territoire).

La question de savoir si cette élection doit être à un tour,  deux tours secs (où seules les deux paires arrivées en tête au premier tour peuvent se présenter au deuxième tour), ou  deux tours ouverts (où les paires ayant obtenu 10% au premier tour peuvent se maintenir au deuxième) méritera d’être posée. Cependant, pour éviter les triangulaires ou quadrangulaires qui risqueraient de conduire à une paralysie par fragmentation des assemblées, il paraitrait  judicieux de s’orienter vers un scrutin à deux tours secs, mais avec faculté de recomposer les paires entre les deux tours sur la base d’accords politiques, tout en maintenant bien entendu la parité homme-femme; cette option permettant d’ailleurs de favoriser une meilleure représentation proportionnelle.

En cas de réussite, cette formule de scrutin duonominal pourrait être élargie au scrutin législatif, garantissant enfin une juste représentation des femmes à l’Assemblée Nationale !

Christian DESPLATS, Conseiller régional Provence Côte d’Azur