Archive pour la catégorie ‘Nous avons vu’

Folles noces

23 mai 2012,

par Michèle Valmont

Catherine et Jean-Paul vous invitent à leur mariage… Ou comment délirer pendant deux heures de Bourvil à Devos, de Marilyn Monroe à Serge  Gainsbourg , de Cléopâtre à Adam et Eve, d’un général mexicain à un cosaque du Don…non, il n’y a pas de raton laveur! On est stupéfait de la virtuosité vocale et gymnique des deux époux. Il s’agit d’amour et du gigantesque répertoire de cet étrange sentiment évoqué, mimé, rabâché, dansé, déguisé, déclamé, singé, souligné, répété… sans que l’on se lasse un instant. Et bien au contraire on rit, on applaudit, on en redemande, on en pleure de bonheur devant tant d’invention allègre.
Le  Théâtre, le Cabaret, le Trou Normand, le Music-Hall, les Ombres chinoises … sont mis à contribution par les deux infatigables acteurs Catherine Delourtet et Jean-Paul Delvor qui sont aussi les auteurs  de cette parade enchantée. Nous avons particulièrement apprécié la reprise des Haricots de Bourvil , la séance de pose de Monna Lisa, la chanson médicamenteuse de Ginette Garcin et les nuits d’une demoiselle de Colette Renard.

Mais pourquoi privilégier seulement quelques moments de ce spectacle.

Allez vous assouplir les zygomatiques et vous rincer de rire le tréfonds de votre égo dolent en attendant l’effondrement des monnaies.

Piano, guitare et arrangements: Thomas Ribes ou Florian Digne (du 5 au 23 juin)

Au  Théâtre 14
Du 22 mai au  7 juillet 2012
http://www.follesnoces.com

Jacques et son maître

22 mai 2012,

par Michèle Valmont

Qu’il est agréable de respirer l’intelligence dans une salle de spectacle ! C’est actuellement le cas à la Pépinière théâtre avec la reprise de la pièce de Milan Kundera : « Jacques et son maître ».

Cette pièce, écrite en 1971 à Prague sous l’occupation russe, est une explosion de liberté, de tolérance et d’ouverture dont était privé son auteur. C’est un bijou, indiscret hommage à Diderot, chantre idéal de ces précieuses valeurs.

La pièce est magnifiquement mise en scène par Nicolas Briançon, avec une économie de moyens remarquable, au service du texte et du jeu des comédiens. Et quels comédiens ! Jacques est incarné par Nicolas Briançon (suite…)

Ceci est un scandale écologique ET RIEN DE PLUS.

20 mai 2012,

Pour nous reposer de l’examen fastidieux de la nouvelle équipe gouvernementale, nous vous présentons ci-dessous un échantillon de l’oeuvre sculpté de Jean-Louis Faure. Il y a longtemps que nous voulions vous en entretenir mais nous en avons été empêchés par le désordre de notre esprit. La plus grande partie de son oeuvre se trouve regroupée dans le musée Vivant Denon de Chalons sur Saône. Prenez le train demain matin, ou plus tôt si vous le pouvez, pour en prendre connaissance. Il s’agit d’une création majeure du dernier siècle sans parler de ses développements contemporains. La bêtise humaine y est soigneusement présentée dans des dizaines de ses manifestations grandioses et spontanées. Ensuite répandez vous parmi vos concitoyens voisins et répétez leur: Jean-Louis Faure, Jean-Louis FaureNous vous reparlerons de ce très grand artiste insuffisamment célébré.

Le Sauvage

Ceci est un scandale écologique ET RIEN DE PLUS.

Nous sommes dans le désert de Tarapaca, au nord du Chili, en 1931. La voie de chemin de fer d’Iquique à Arica s’est effondrée à la suite d’un terrible tremblement de terre.
Les “Ferrocariles del Estado”, habitués aux catastrophes sismiques répétées dans ce désert redoutable, font coucher des familles entières de cantonniers, à longueur d’année, le long de la voie pour réparer les dégâts.
Le bouleversement tellurique a été si soudain et si puissant cette fois-ci que le train qui passait au même instant a été volatilisé avec tous ses voyageurs. On reconnaît à peine la locomotive, observée d’en haut par d’importants yeux de lapin albinos. (On peut découvrir ces derniers en dévissant les protections de cuivre).
Les familles de cantonniers — ou ce qu’il en reste — terrorisées par l’affreux spectacle — et afin de l’oublier — se sont mises à boire des alcools douteux en psalmodiant “terremoto…terremoto”. Il a été impossible, pendant quinze jours, de les mettre au travail.

Bois fruitier, émail, fonte, cuivre et locomotive de tôle.

Coacher les coachs

19 mai 2012,

par Michèle Valmont

Le théâtre Mouffetard, programme une nouvelle pièce : « Building » de Léonore Confino, comédie grinçante sur le monde du travail en entreprise.

Mise à part la première scène, très réussie, qui se passe dans le métro, le spectateur se retrouve enfermé dans une tour vitrée de treize étages et va vivre une journée de travail avec trente employés, incarnés à tour de rôle par cinq comédiens. Le directeur général, dans un discours tarabiscoté hilarant, va préciser les objectifs de « Consulting conseil », entreprise chargée de coacher les coachs.

Le décor – très ingénieux avec ses éléments mobiles transformables – et les costumes sont blancs, gris et noirs, reflets d’un univers élégant et feutré.

Par un ascenseur astucieusement vitré, on passe d’étage en étage  des concierges à la comptabilité, de la cantine aux salles de réunions, des séances de coaching aux jeux de rôle, pour aboutir dans la soirée au « pot » du dernier étage .

Le huis clos est total, les personnages conditionnés comme l’air qu’ils respirent, rien de leur moi profond ne doit transparaître. Seule (suite…)

Feulements féminins à la Comédie-Français

14 mai 2012,

Par Michèle Valmont

« La voix humaine » de Jean Cocteau, qui fut créée en 1927 à la Comédie-Française par Berthe Bovy, est actuellement reprise au Studio-Théâtre par Martine Chevallier dans une mise en scène de Marc Paquien.

Il s’agit du monologue d’une femme d’âge mûr rompant au téléphone avec son jeune amant qui se marie. Personnage classique du début du 20ème siècle, qui n’est pas sans rappeler la Maréchale du « Chevalier à la rose » d’Hofmannsthal ou la Léa du « Chéri » de Colette.

Bien qu’avertie de la situation inéluctable obéissant aux mœurs bourgeoises de l’époque, où un jeune homme « de bonne famille » devait faire son apprentissage amoureux avec une femme d’expérience avant de se marier conventionnellement en sacrifiant son initiatrice, la femme agrippée à son téléphone (suite…)

Jean-Paul X

12 mai 2012,

S’il porte le nom d’un futur pape, ce n’est pas de sa faute. Son royaume temporel est moins vaste, mais son territoire spirituel est sans limite. Jean-Paul Dix est un faiseur de jeux de mots. Dans la minuscule salle du théâtre du Bout, à Pigalle, pendant une heure qui semble bien courte, on est immergé dans un hilarant délire verbal. Jean-Paul Dix, en amoureux fou de la langue française, se met en quatre pour jouer avec les mots, décortiquer les expressions, les intégrer dans des histoires rocambolesques et libertines -ah, le radar sentimental,le Mozart est là, la banquière lascive…-, s’amuser avec les spectateurs ravis de participer. Le jeu de mots en 3D avec lunettes ad hoc, (du capitaine) laisse l’auditoire pantois.

Les idées s’enchaînent à toute allure, avec brio, dans une farandole jouissive d’esprit et de bon goût. Comment, compliment suprême, ne pas penser à l’illustre prédécesseur Raymond Devos? Certes, mais pas seulement. Non ce n’est pas Devos, Dix sur Dix même s’il ne s’accorde que neuf.

Alors, ne faites ni une ni deux, courez voir Dix.

Michèle Valmont

Théâtre du Bout, 6 rue Frochot  75009 Paris. Tous les vendredis à 19h jusqu’au 29 juin

Cima de Conegliano

11 mai 2012,

D’abord vous en boirez un verre. De Prosecco de Conegliano de la maison Carpenè Malvolti à Valdobbiadene.

C’est beaucoup moins prétentieux et aussi bon que le Champagne, pour ceux qui savent en goûter l’allégresse. C’est aussi beaucoup moins cher, six à sept euros la bouteille en Italie. Ensuite vous irez vous recueillir à l’exposition de Cima de Conegliano au Musée du Luxembourg à Paris. Le rapprochement résulte du terroir vénitien qui produit le vin frizzante et a donné naissance à cette peinture sereine.

Ce Cima n’est pas un génie. Ce n’est pas Giorgione son voisin de Castelfranco et son contemporain. Ce n’est pas non plus Durer. Ce n’est pas Lotto, ni Bellini le sublime vénitien.
Avec Cima on entre en béatitude tiède. Ca ne vous arrache pas des sanglots d’émotion mais ça vous met dans un état de léger flottement mystique, si vous avez une inclination de ce côté. Et encore le mot mystique est il flatteur, on navigue davantage du côté de la pieuseté.

C’est beau mais à la limite du joli. Le Saint Sébastien serein est exemplaire de cette joliesse dépourvue de toute douleur.

Ca mérite que nous vous en parlions et d’y aller car c’est un moment de calme monumental dans nos vies agitées. La muséographie est excellente et les légendes des tableaux sont chics et illisibles comme d’habitude. Sont elles conçues pour des hypermétropes daltoniens?

Christophe Chelten

Dracula ci…

9 mai 2012,

par Michèle Valmont

Dracula ci, Dracula là

Pas de deux de vampires au théâtre de la Huchette où se donne la pièce d’Alan Committie et Gaetan Schmid “Dracula mon histoire”, adaptation-très-libre de l’oeuvre de Bram Stoker.

Le comte Dracula, chargé de donner une conférence sur l’histoire des vampires, s’étant soudainement volatilisé, ses deux compagnons se voient contraints de raconter son histoire en en incarnant tous les personnages.

Et nous voici propulsés dans la loufoquerie totale, au fin fond de al Transylvanie. En une heure, de mimes parodiques en dialogues burlesques vont apparaître Dracula, un avocat, une vieille gitane, une fiancée vierge et séduite…

Les deux comédiens se partagent ou s’échangent les rôles dans une vertigineuse (suite…)

Obscénités

28 avril 2012,

par Christophe Chelten

Les obscénités occupent le devant de la scène. Il suffit de lire la presse ou de regarder la télévision. (suite…)