par Ghislain Nicaise
Sur l’excellent site The Conversation, on peut lire une mise au point de Jacques Igalens, professeur à l’Institut d’Administration des Entreprises de Toulouse, intitulé La collapsologie est-elle une science ?
Cet article est intéressant, bien que fidèle à la ligne éditoriale de The Conversation, qui essaye de ne pas prendre parti, sans jamais y parvenir complètement (peut-être parce que c’est tout simplement impossible). J’ai cependant relevé une bourde, à moins que ce ne soit une maladresse d’écriture, je cite :
il s’agit, avec le Club de Rome, de véritables prédictions sur la base de modèles
dont les fondements se présentent comme scientifiques… Force est de constater que ces prédictions n’ont – heureusement – pas été vérifiées – encore que l’effondrement soit prévu pour 2030 –, donnant ainsi raison à tous ceux qui avaient, dès la parution du rapport, critiqué à la fois les hypothèses et la méthode de J.W. Forrester, la dynamique des systèmes.
Or les prédictions du rapport Meadows (commandé par le Club de Rome au début des années 1970) ont été réévaluées pour la période de 30 ans qui a suivi, avec de meilleurs ordinateurs et probablement de meilleures bases de données par l’australien Graham Turner. Contrairement à ce qu’écrit Jacques Igalens et que j’ai relevé sous la plume d’autres auteurs les prédictions ont jusqu’à présent été largement vérifiées (voir ici). Si le modèle qui était fonctionnel (rétroactivement) de 1900 à 1970, puis de manière prédictive pour le reste du XXe siècle continue à tenir la route, on doit donc effectivement s’attendre à l’effondrement de notre civilisation industrielle autour de 2030, avec la réserve d’une marge d’erreur (d’au moins cinq ans selon Dmitry Orlov) et surtout l’hypothèse que l’humanité continue à ne pas prendre les mesures qui s’imposent (en particulier renoncer à la croissance du PIB comme moteur de l’économie)1.
G.N.
(1) Le rapport Meadows prévoyait d’ailleurs plusieurs possibilités et plusieurs échéances selon les choix technologiques et politiques.
Note ajoutée le 3 décembre : Raphaël Stevens (le co-auteur du livre mis en illustration ci-dessus) m’a fait la faveur de réagir à cet article. Il m’a appris que G. Turner avait publié, seul, un travail assez simple d’actualisation des résultats du modèle World3 (celui du rapport Meadows) et qu’un modèle plus sophistiqué World6 aboutissait à la même conclusion : l’effondrement de la civilisation industrielle est un scenario très crédible. Il m’a permis aussi de nommer l’auteure du graphique de comparaison entre les prédictions de 1970 et leur vérification en 2000, il s’agit de Linda Eckstein, pour le compte du magazine en ligne du Smithsonian Institute.
Le fléau des bouteilles en plastique en une infographie.
Le Roundup® et le glyphosate qu’il contient ne sont pas seulement des cancérigènes probables. Leurs multiples actions sur les écosystèmes en font les agents d’un formidable écocide contemporain. Vous pouvez vous en convaincre en lisant le livre publié par Marie-Monique Robin.
Vu
Sur le blog de
Ghislain Nicaise. Ce livre d’Ivo Rens s’intitule Entretiens sur l’écologie. De la science au politique. A première vue c’est une sorte d’anthologie écrite allègrement par l’auteur, c’est en fait la retranscription d’une série d’une vingtaine d’émissions radio, chaque émission portant sur un livre et son auteur, ce qui en rend la lecture facile. Il est tentant de paraphraser la préface de Philippe Lebreton, un ami et un auteur dont nous avons déjà publié des articles (
Sur le site de L
L’Histoire Naturelle, un outil précieux contre l’obscurantisme. Dans une tribune au « Monde », Bruno David et Philippe Taquet, du Muséum d’histoire naturelle, expliquent en quoi cette discipline est un remède contre l’affaiblissement du discours scientifique.
Un article paru hier sur la démographie illustre ce propos. Le titre en est “Sommes nous trop nombreux sur terre ?“, le contenu est, pour autant que je puisse en juger, bien documenté, intéressant, facile à lire. J’en ai tiré la figure ci-jointe de l’auteur, qui complète celle de